tags: arbres, Belgique, Big Island, Bruxelles, forêt, Hawaii, illusion, maison, mur, nature, peinture murale, Waipio Valley
Pour me retrouver fortuitement face à cette inattendue peinture murale qui m’a instantanément envoyée à 11 817 km de là 3 ans 4 mois et exactement 4 jours auparavant, il a fallu que je me laisse guider par plusieurs indices, non perçus comme tels sur le moment. Le premier ? Une irrésistible, autant qu’incompréhensible, envie de voir le minuscule Manneken-Pis avant de quitter Bruxelles. Le deuxième ? Fuir ledit lieu le plus vite possible en remontant la rue du Chêne, car totalement déserte. Le troisième ? Quelques dizaines de mètres plus tard, tomber œil à œil avec son pendant vêtu, géant et voyou peint sur un mur donnant sur une ruelle a priori sans intérêt.
Le quatrième ? S’approcher pour prendre une autre photo sur laquelle ne figure pas le matériel rouge de Kontrimo. Et découvrir que la ruelle n’est pas si banale car elle ne donne sur rien. Plus précisément, il s’agit d’une impasse. Et au bout de cette impasse se cache une forêt. Celle ci-dessus. Une forêt bidimensionnelle. Une forêt de fiction en somme. En moi, une joie – cette sensation d’avoir découvert un trésor sans avoir eu à creuser, littéralement – teintée de tristesse – voilà où les hommes de la ville en sont rendus : peindre des arbres sur les murs pour faire venir la nature à eux. Et c’est à cet instant précis que m’est apparue le souvenir de cette vieille maison hawaïenne, méthodiquement mangée par les racines d’arbres immenses dont la croissance n’est entravée par personne… Quel magnifique contre-pied à ce mur bruxellois, que je suis toutefois heureuse d’avoir rencontré pour le lien indéfectible qu’il a permis de créer avec son écho hawaïen, illustrant ainsi des rapports de force diamétralement opposés entre le bâti et la nature.