Il y a d’une part ce que la photo montre et semble dire, et d’autre part, ce qu’elle ne montre pas mais dit malgré tout à la personne qui l’a prise. Ce qu’elle dit et montre à tous : un lever de soleil sur une rizière en étages. On devine, ou imagine, un moment de grâce matinale, de calme vivifiant, d’élévation spirituelle, de profonde sérénité. Ce qu’elle ne dit pas ni ne montre : ce qui s’est passé avant, ce qui s’est passé après, et qui se rappelle à mon bon souvenir en la regardant.
La veille, plus haut dans la montagne, sur un étroit plateau surplombant la vallée, un orage aussi effrayant que magnétique, des éclairs hauts comme le ciel hésitant chaque mètre sur la direction à suivre pour atteindre le sol, un tonnerre au grondement et à l’écho décuplés par la caisse de résonance formée par la vallée, des nuages noirs et denses gorgés d’eau. Un spectacle assourdissant et palpitant. Une démonstration de puissance sans égal possible. Un rendez-vous avec les éléments.
L’après-midi, après la traversée des rizières pour rejoindre la colline d’en face, le souvenir d’une mésaventure embarrassante. Le guide se tourne vers nous et nous conseille de vérifier qu’aucune sangsue ne s’est accrochée à nos mollets pendant que nous dévalions les pentes de façon insouciante. Chacun scrute ses jambes en quête de ces petites bêtes visqueuses noires pompeuses d’hémoglobine. Rien pour moi. Quelques centaines de mètres plus loin, une voyageuse commence à se dandiner, puis à vraiment s’agiter. Elle disparaît dans la végétation, mue par une sorte d’urgence non maîtrisée. Et revient quelques instants plus tard avec une nouvelle qui a suscité une étrange grimace chez tous ceux qui l’ont entendue : une sangsue avait réussi à se glisser dans sa culotte… Ah, vous voyez, vous aussi, vous la faites, la grimace !
Se replonger dans les textes que l’on s’est laissé aller à écrire des années auparavant peut faire naître de drôles de sensations. La première, un sentiment d’effroi à la relecture, quand on réalise à quel point le style est gauche, le propos, vide, l’intérêt, nul ou presque (oui, oui, j’exagère). La deuxième, de légère nostalgie […]
Share on Facebookavant le petit déjeuner, alors que le jour n’est pas encore là ici et que la nuit arrive en France, faire une dernière relance pour que la 6egénération d’Objectif3280 soit la plus joliment pleine possible, quasi du porte à porte électronique… j’ai toujours l’impression de déranger mais le projet est plus fort que ma gêne, […]
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