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C’est le bruit que font les chips quand elles craquent sous les dents. Difficile, en effet, de ne pas penser à Poncherello quand on débarque sur la côte ouest américaine et que l’on tombe nez à nez sur un motard de la S.F.P.D. Certainement moins connue que la N.Y.P.D, mais elle a ses fans. Le fait d’avoir pris cette photo m’étonne. Ce n’est pas un sentiment a posteriori. Sur le moment, je me suis dit : « C’est très étrange ce que tu fais ! » Je ne suis pas particulièrement attirée par les uniformes, encore moins par les représentants de l’ordre.
Mais, dans les faits, cela va au-delà de cette étiquette. Cet homme, vraisemblablement sûr de lui, est une icône, la représentation d’un mythe. Aussi ai-je fait comme la masse de touristes que l’on ne voit pas ici, j’ai déclenché. Le plus étonnant dans cet instant photographique reste la passivité du modèle. Comme s’il était payé pour être pris en photo (le matin, au central, ils tirent à pile ou face celui qui fera le modèle pour la journée sur le Pier…), comme s’il était blasé par son propre mythe, même si, ce côté froid donne l’impression qu’il cherche Sarah Connor. On s’attendrait presque à le voir sortir une arme et à tirer à vue, histoire d’empêcher la sortie d’un cinquième épisode… Mais non, rien de tout cela. La vie réelle est bien plus calme !
Quelque chose me taraude malgré tout : y a-t-il beaucoup d’endroits dans le monde (en écrivant, je pense aux très photogéniques Bobbies anglais, mais ce n’est pas tout à fait pareil) où les gens (quels qu’ils soient) se pressent pour tirer le portrait d’un policier consentant, non pas, parce qu’il est en train de commettre une bavure ou de griller un feu rouge, mais parce qu’il est policier, simplement (en écrivant, je pense aux gardes républicains que j’ai pris en photo sur leurs grands chevaux à Paris) ? Mais, ce n’est pas tout à fait pareil… Scrontch, scrontch…