Photo-graphies et un peu plus…

Train d'enfer

 Avant, lorsque nous prenions le train, c’était relativement simple : une voix off nous annonçait que nous allions bientôt partir, demandant, dans la foulée, aux personnes accompagnant les voyageurs de descendre du train, translation à l’issue de laquelle la même voix souhaitait un bon voyage à ceux qui y étaient restés et s’apprêtaient à rejoindre leur destination finale. Tchou tchou !

Aujourd’hui, certes, la voix off, qui n’a pas vieilli d’une seconde mais a peut-être changer de genre, nous énonce toujours ces deux lois, mais également qu’il est interdit de fumer, dans les wagons, au niveau des plateformes, dans les toilettes, y compris des cigarettes électroniques. Elle nous rappelle aussi qu’il est obligatoire d’étiqueter nos bagages, qu’il ne faut par ailleurs pas les laisser traîner dans le passage et en particulier, près des portes d’entrée et de sortie du train, dont il est évidemment strictement interdit de s’extraire s’il n’est pas à la fois à l’arrêt et à quai. Cette même voix, déjà lasse, nous exhorte à passer nos communications téléphoniques dans les sas pour ne pas déranger nos voisins, et, pour la même raison, nous invite assez autoritairement à nous doter d’un casque pour écouter ce qui sort de nos MP3, ordinateurs, consoles, tablettes ou smartphones.

Subitement, j’ai le sentiment que la vie dans le train a beaucoup évolué en quelques années, qu’elle est devenue bien plus contraignante, alors même qu’il s’agit toujours d’aller d’un point A à un point B dans un wagon tracté par une locomotive. A qui la faute : aux développements technologiques ou au manque de savoir vivre ensemble des voyageurs ?

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J’ai appris un nouveau mot aujourd’hui : DITO. En majuscule. Pour dire idem et éviter de répéter quelque chose qui vient d’être dit. Sitôt cette définition absorbée et sans que la raison de la connexion à venir se présente spontanément, cela fait TILT. En minuscule, ça marche aussi. Ce « dito » utilisé ici dans un contexte professionnel me ramène des années en arrière, dans une salle obscure, devant le film de Jerry Zucker, Ghost, dont la musique de Maurice Jarre hante encore l’esprit des âmes sensibles…

Ghost qui a donné, à tous ceux qui l’ont vu, une toute autre image de la poterie, nous a fait aimer les lofts new yorkais, interpréter les courants d’air différemment, et voir d’une toute autre manière les personnes s’approchant d’un peu trop près des trains qui passent sans s’arrêter… « Delo », c’est ce que j’entendais dans la bouche d’une Molly larmoyante, comme réponse de Sam à ses « Je t’aime ». Rappelez-vous, tout l’enjeu du film était dans ce fameux « delo ». J’avais bien saisi le sens de ce mot indéfini mais son origine m’échappait. Et pour cause, Sam ne disait pas « delo » mais « ditto » (on double le t en anglais et on minuscule). « Ditto » dit très rapidement, à l’américaine parfois hollywood chewing gum, sonne comme « delo ». D’où l’amalgame. Vérification faite – requête sur ditto + ghost – et le mystère oublié pendant des années est résolu ! Voilà qui dégagera peut-être un peu d’espace dans mon hippocampe bien nourri !

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category: Actus
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Il est étonnant de voir à quel point cette image de rail attaqué par la rouille avec ses traverses bien parallèles, paraissant à peine posé sur le sable ocre et allant se fondre dans un horizon blanc énigmatique ressemble à la vue aérienne nocturne et électrifiée d’Impression soleil levant. Pourtant, rien de plus opposées que ces deux représentations de la vie.

Si la photographie d’hier incarnait l’urbanisme dans toute sa démesure et laissait deviner une forte activité humaine, celle-ci ne montre rien. Cette voie de chemin de fer est perdue au milieu du désert du Namib. Il n’y a tellement rien autour que si l’on regarde à gauche et à droite avant de s’en approcher, ce n’est pas pour s’enquérir de l’arrivée éventuelle d’un train mais plutôt pour tenter de voir où disparaissent ces lignes. Tout au plus, trouve-t-on des poteaux et un câble électrique courant en parallèle, ainsi qu’une route, rectiligne, suivant le mouvement. Trois camarades d’errance, trois traits d’union silencieux entre quelque chose et quelque chose. Un vide, un trou noir, un néant qui aspire, inspire et fascine autant que la ville grouillante, bruyante et saturée. Et au final, ce sont ces bouts de métal et de macadam ardemment chauffés par les rayons d’un soleil capricorne filant droit comme l’honnêteté qui (trans)portent une vie qui ne fait que passer…

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