J’étais à l’arrière du bus lorsque j’ai pris cette photo. Dernier rang, comme les cancres. Près du chauffage. Avec les mêmes. Regardant le passé. Gouttes sur la vitre, suffisamment pour créer un flou partiel, comme de l’eau accidentellement échappée d’un pinceau tombant sur une aquarelle tout juste peinte. Et zut ! Et puis cette silhouette en imper beige portant un sac noir, que j’avais vue depuis un autre cadre, est entrée dans le champ. Et cette vitrine dépouillée à sa manière, de ce dépouillement du luxe qui consiste à présenter trois quatre objets ou tenues dans un volume indécent, ici un sac en cuir rouge pendu à une corde, incapable de se balancer malgré le nom de son créateur rappelé en grosses lettres de néon. Et sur la vitre, un reflet. Un reflet vert. Un reflet vert de sac poubelle. Tous sur le même plan, le cartable, le sac à main de luxe, le sachet plastique. J’ai attendu qu’ils le soient pour appuyer. La silhouette est alors passée dans la goutte. Qu’importe. Puis cet écho retourné au sol, un mirage, comme pour finalement et joliment habiller les jambes de l’image. Voilà pourquoi, alors, du dernier rang, j’ai pris cette photo. Pour le miroir aux alouettes. La relativité.
Mon exposition « Why Detroit? », relatant en texte et images, ma brève mais intense rencontre avec cette ville captivante, commence ce jeudi 5 novembre à la Galerie Graphem pour s’achever le 15. Elle s’appuie en grande partie sur le travail que j’avais publié il y a un an dans cet ebook. En marge de ces photographies de […]
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