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En fait, je ne suis pas sûre que la tempête suivra…
La matinée est administrative… Essayer – et réussir ! – de joindre l’Ambassade – qui nous conseille de remplir le formulaire évoqué hier, ce que nous faisons en précisant que nous ne sommes pas dans une situation désespérée. Contacter un médecin pour un renouvellement d’ordonnance et espérer qu’il répondra. Commencer à remplir les documents de l’immigration pour étendre notre visa qui expire le 9 avril. Interrompre le – long – processus car il nous faut, pour le valider, récupérer telle et telle preuves, en France… Et puis, lire en toute fin de journée sur le site dédié au covid-19 créé par le gouvernement que les détenteurs de visas temporaires expirant entre le 1eravril et le 9 juillet, ce qui est notre cas, le verront prolonger jusque fin septembre. Nous devrions prochainement recevoir un mail nous le confirmant. Ce serait une très bonne nouvelle, indépendamment de cette projection à fin septembre qui nous semble tout de même un peu excessive. Mais bon, un pas après l’autre…
Tout est déjà si calme dehors alors même que le confinement ne commence officiellement que demain (mercredi) à 23h59, bref, jeudi. 95% des boutiques sont fermées. Dans ce contexte, auquel il faut ajouter le fait que nous ne connaissons pas la ville sous l’angle shopping, dénicher un pull ne va pas être facile. Il n’y a quasiment personne dans les rues. Et quand d’aventure, nous croisons d’autres spécimens de notre espèce, nous nous éloignons subtilement les uns des autres, histoire de respecter les 2 mètres conseillés. Nous avons beau savoir que ces étapes font déjà partie du passé de nombreux pays dans le monde, le constater et le vivre soi-même est assurément différent. A y regarder de plus près, seuls les restaurants tenus par des étrangers – turcs, chinois, japonais… – sont encore ouverts. En plus des supermarchés et des pharmacies. Celles-ci ont d’ailleurs mis en place un système de protection maximal : personne ne peut y entrer ! A la porte, une personne gantée et masquée se tient derrière une table et gère les demandes les unes après les autres. Nous récupérons au passage une liste de centres de santé acceptant de nouveaux patients. Apparemment, on ne peut débarquer à l’improviste chez un médecin ici…
Dans la rue, les messages de prévention défilent, en petit, en grand. Celui que j’ai choisi pour illustrer cette journée – Be Kind – est symbolique d’une certaine douceur que nous percevons en Nouvelle Zélande, même si je ne veux pas idéaliser ce pays que je ne connais qu’à travers mes yeux de touriste é(mer)veillée. Après tout, à Auckland, il y avait apparemment la queue aujourd’hui chez un armurier, à tel point que le gérant a appelé la police. Nous sommes pourtant loin des Etats-Unis ! Certains commentateurs font l’hypothèse que leur but est plutôt de pouvoir chasser le gibier, si jamais les choses venaient à se corser, que leurs congénères. Le fait que cela soit aussi la razzia du côté des cannes à pêche tendrait à leur donner raison…
Bref, je trouve très honorable et humble aussi, qu’en ces circonstances exceptionnelles où d’autres appellent à la guerre, un gouvernement fasse de la bienveillance, de la gentillesse, de la générosité, de l’hospitalité entre chacun un maillon essentiel de la gestion de crise. A bon entendeur…