Photo-graphies et un peu plus…

Dans la brume électrique

Cette nuit-là, j’ai cru que j’étais dans un rêve. Le mien qui plus est. Etaient réunis en une même unité de lieu une bonne partie des ingrédients qui captent mon regard et font chavirer mon âme à la fois instantanément et mystérieusement. Car on ne sait pas toujours pourquoi certains scènes nous attirent comme des aimants. Pour ma part, il y a donc la brume, les perspectives, la lumière diffuse, la silhouette – essentielle et même primordiale – qui, idéalement, s’éloigne de moi comme si j’assistais au départ de quelqu’un, sans réellement savoir si je connais cette personne ou pas. Cette nuit-là, à Jiufen, dans le nord de Taiwan, j’avais tout cela en même temps. Et j’aurais voulu que la nuit dure toujours…

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J’exposerai une quinzaine de photographies issues de cette série – « Dans la brume électrique » – avec mon collectif Les 4 Saisons, dans le cadre de l’édition 2018 de Photo Doc., la foire de la photographie documentaire, qui se tient du 4 au 6 mai à la Halle des Blancs Manteaux à Paris. Il s’agit d’une expo-vente, au cours de laquelle je proposerai également des livrets sur Hong Kong, sur Hoï An et sur Hiroshima (en plus de celui sur cette série là).

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La bonne excuse

Malheureusement, et même si je m’améliore, je fais partie de ce groupe de personnes plus souvent en retard aux rendez-vous qu’on lui a donnés – voire à ceux que j’ai moi-même fixés – qu’à l’heure. Bien sûr, je suis ponctuelle dès lors qu’il s’agit d’un rendez-vous professionnel ou d’une séance de cinéma. Les retards, je les réserve aux personnes qui me sont proches. Ce qui, au même titre que la dualité onde-corpuscule en mécanique quantique, est à la fois logique et illogique, même si compréhensible. Le retardataire – jamais plus d’un quart d’heure me concernant, certains en parlent même comme du quart d’heure de politesse, ce qui me pousse à m’interroger sur l’intérêt de mon aveu liminaire – compte en effet inconsciemment sur la tolérance des seconds à l’égard de son forfait, ce qui ne signifie pas qu’elle les respecte moins que les premiers. Cela se joue à un autre niveau et ce n’est pas l’objet de ce duo. En revanche, tolérance ou pas, le retardataire de mauvaise foi cherchera toujours à se justifier et il trouvera toujours quelqu’un d’autre à incriminer. Car, par principe, le retardataire de mauvaise foi n’admettra pas qu’il est parti trop tard de chez lui, et, en tout cas, qu’il est le seul responsable de son décalage horaire. Il est plutôt drôle en fait car personne n’est dupe.

Ceci étant dit, les retardataires le sont parfois par erreur ou malgré eux. J’entends par là qu’ils mettent toutes les chances de leur côté pour partir à l’heure, ce qu’ils font en effet, mais, sur le chemin, ils tombent sur un hic qui contrecarre leurs bonnes intentions. Comme une photo par exemple. Il m’arrive régulièrement de tomber sur des photos lors de mes déplacements. Je ne croise pas littéralement le chemin de bouts de papier avec des images. A ce stade, elles n’existent même pas. Je ne fais que les visualiser, les imaginer et me projeter suffisamment sur ce qu’elles pourraient être pour décider de m’arrêter quelques instants et de les attendre malgré la forte contrainte temporelle. Comme ici, au pays du soleil levant, dans cet axe du soleil couchant, à coup sûr, quelqu’un allait passer et singulièrement donner vie à ce pan de mur banal. Oui, mais quand ? Cela, j’avais déjà oublié que c’était important…

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L'aventure intérieure

Je serais exactement dans le même état de suspicion et d’expectative si je me retrouvais, sans avoir été prévenue, à délirer dans mes propres vaisseaux sanguins !

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Plongée vespérale

Se hisser au sommet de l’Empire State Building à l’heure du goûter – c’est mon côté régressif -. Penser aux nuits blanches de Sam Baldwin et d’Annie Reed – c’est mon côté fleur bleue -. Se pencher vers le monde d’en bas – c’est mon côté casse-cou – dont l’écho s’arrête heureusement en chemin – c’est mon côté sensible -. Vérifier que tout y est, les taxis jaunes, les embouteillages, les piétons affairés, les toits chargés de toutes sortes de machineries – c’est mon côté inspectrice des travaux finis -. Suivre, pas à pas, l’inéluctable descente du soleil et ses retentissements sur la ville : d’abord, les ombres qui gagnent du terrain et plongent précipitamment les rues dans une nuit avant l’heure, puis la lumière jaune et chaleureuse qui se dépose sur les hautes façades comme de fines feuilles d’or et vient aussi miraculeusement arroser les bas fonds, là où la vie trépigne d’impatience, dès lors que ceux-ci ont le bon goût d’être bien lunés ! C’est mon côté contemplatif… Puis se laisser « transe-porter » par l’arrivée progressive des lumières du soir dans la cité, chargées d’accueillir sereinement la nuit, la vraie, scintillante, crépitante, cosmique. C’est mon coté rêveuse…

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Vu d'en bas...

… c’est très haut… mais c’est tentant… oui mais c’est très haut quand même… d’accord mais c’est vraiment tentant… mais ça a l’air vraiment très très haut… oui mais ça a aussi l’air vraiment très très tentant… Ok, tentons alors !

Oh la la, vu d’en haut, c’est très bas quand même…

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On dirait...

On dirait une faille. On dirait une faille dans une montagne. On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly. On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly et dans laquelle on aimerait. On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly dans laquelle on aimerait plonger sans fard et sans peur.  On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly dans laquelle on aimerait plonger sans fard et sans peur mais personne n’est dupe. On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly dans laquelle on aimerait plonger sans fard et sans peur mais personne n’est dupe car chacun sait qu’il s’agit. On dirait une faille dans une montagne de crème chantilly dans laquelle on aimerait plonger sans fard et sans peur mais personne n’est dupe car chacun sait qu’il s’agit plutôt de crème glacée.

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Trouble de la vue publique

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S'enforester

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Esprit vagabond

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Dédale de métal

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