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… madame fait les ongles de pieds de monsieur sur la plage, publique, comme elle s’y attèle probablement chez eux, dans leur salon, leur chambre, leur salle de bains, que sais-je ?, en tout cas, dans une pièce fermée, avec des murs, hauts, éventuellement des fenêtres, mais à l’abri des regards extérieurs, sauf s’ils sont indiscrets. C’est le son si caractéristique du coupe-ongles à l’ouvrage qui attire notre attention. Un bref claquement métallique réussissant à se détacher de tous ceux qui parcourent habituellement une plage, les rires aigus des enfants surexcités, les impacts secs de balle sur les raquettes de jokari, les cris superposés des mouettes volant derrière les chalutiers de retour au porc, euh, port, avec leur moisson de poissons du jour, les claques répétées des vagues sur le sable mouillé, le vent régulier dans les parasols colorés, les froissements impatients des paquets de gâteaux au chocolat, le message laconique des secouristes perchés espérant que les parents du petit Ryan viendront le chercher, bientôt…
Tout cela à la fois. Le coupe-ongle coupe littéralement le son ! Rires à peine contenus de l’assemblée témoin. Vous savez, ce rire qui s’échappe de nous lorsque l’on se retrouve face à une situation incongrue, déplacée, grotesque. Sans ciller, madame continue à couper. Elle ne voit pas que tout le monde s’est figé comme si un flashmob géant d’une partie d’1, 2, 3 Soleil était lancée ; elle ne voit pas que tout le monde la regarde, toute affairée qu’elle est à faire un sort au gros orteil pas commode ! Elle n’entend donc pas non plus que ce monde s’est tu et que le seul son que l’on entende à des kilomètres est celui de son coupe-ongle…