Beauté pure de côte sauvage, empreinte d’une incroyable paix et douceur malgré ce mikado faussement chaotique de troncs et de branches d’arbres venus de la terre, venus de la mer, et jonchant désormais la plage de galets, à une heure de grande écoute où la brume puis la nuit s’apprêtent à tout faire disparaître.
– C’est tôt… (La motivation prend un coup, mais le désir de le voir se lever sur l’océan l’emporte.) Bon, tu mets ton réveil ?
– Ok.
5h39, 5h39, 5h39, 5h39… je me répète cette heure comme une poésie au vers unique et m’endors… Pour me réveiller à 5h39. Normal vous dites-vous, le réveil a sonné tout simplement. Et bien non. J’ai ouvert les yeux naturellement, me suis redressée promptement sur mon lit comme si je devais prendre mon quart sur le pont dans 3 minutes et ai regardé l’heure. 5h39. Le réveil n’a pas encore sonné. Il ne le fera pas. C’est étonnant comme parfois, notre corps se transforme en horloge, comme il nous sort simplement des bras de Morphée quelques minutes avant l’heure alors qu’il nous sait effrayé à l’idée de ne pas entendre le réveil et ainsi de rater tel entretien, examen ou vol…
Dehors, c’est l’aurore. C’est calme. C’est frais. J’emporte ma veste, empoigne mon appareil et je sors. Car la contrainte est un peu photographique aussi. Une partie de moi se dit qu’il est facile de faire de belles photos lorsque l’on est dans un cadre naturellement splendide. Il suffit d’être là. Alors je m’impose un effort, comme pour mériter de pouvoir assister à ce spectacle magnifique. De cette heure où le soleil a rendez-vous avec la lune, l’un et l’autre séparé par un monde, que dis-je, une terre… Quand notre satellite tire sa révérence derrière l’horizon dans des couleurs pastels, l’astre brillant monte lentement, sortant les grands moyens, des rayons ardents mais pas encore suffisamment pour réellement chauffer cet espace refroidi par la nuit. Chaque minute qui passe met en lumière un nouvel élément du décor, comme s’il était soudainement l’élu des dieux. Ainsi en est-il de ce rocher, bien connu des mouettes locales qui, recroquevillées sur elles-mêmes, attendent cet instant où le soleil daignera leur accorder quelque attention, leur redonnant vie pour la journée par la même occasion. Sur la plage, le cœur est déjà chaud.
Le Wifi de nos jours, c’est un peu comme le Coca Cola, on en trouve partout, même au milieu de nulle part et dans les endroits les plus reculés au monde. Et pourtant, cette fois-ci, au cœur de cette magnifique Olympic Peninsula bordant la côte nord américaine de l’océan Pacifique, un simple « aucun réseau disponible » s’est gentiment affiché comme si on annonçait qu’il n’y avait plus de glace à la vanille dans le congélateur. Je le savais, mais j’ai quand même vérifié, avant d’accepter – très facilement en fait – ce sevrage de trois jours, cette coupure totale du monde extérieur et finalement de profiter pleinement de cette Nature sauvageonne et intacte dont l’homme moderne n’a pas les codes et que même les mythiques Bald Eagles, partie intégrante du tableau, ne peuvent qu’admirer.
En pratique, toutes les photos figurant sur ce site sont en vente. N'hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements !
Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
Après tant d’années, il y a prescription. Donc, je vous le dis. Pour arriver là, c’est-à-dire, sur cette plage de galets donnant sur un Océan Indien version 50e hurlants somme toute assez paisible, où se jette sans grand fracas la Rivière des Macaronis, du nom d’une espèce de manchots à aigrettes qui ne sont pourtant pas […]
J’aime cette heure tardive et sans nuage de la journée où la vie devient bidimensionnelle et où même notre ombre semble si fatiguée qu’elle s’étale de tout son long sur un macadam transformé en immense divan collectif. 5 Share on Facebook