Yellowknife, Territoires du Nord-Ouest, Canada, sur le Grand Lac des Esclaves. « Sur » oui, pas « à côté » ou « près » ou « vers ». Marcher « sur » un lac ne peut, a priori, se faire qu’en hiver, à moins d’être doté de pouvoirs surhumains. Et l’hiver, à Yellowknife, il dure un temps certain. Suffisamment pour que l’eau qui emplit son immense lac se solidifie et qu’une couche de glace d’un mètre se forme. Suffisamment aussi pour que l’étendue d’eau gelée se mue en mythique route de glace de deux fois quatre voies…
A l’entrée de cette autoroute temporaire très spéciale, un panneau rappelle que le poids maximum autorisé est de 40 tonnes… De quoi rassurer durablement les poids plume que constituent les humains qui s’aventurent dessus, pour s’y promener, y faire du vélo, du chien de traîneau ou encore rallier le village situé de l’autre côté de la rive. Pour autant, cette surface n’en est pas moins vivante… Au passage de ce camion éructant sa fumée poisseuse, j’ai en effet senti l’épaisse couche de glace noire translucide déjà fendillée vibrer sous mes pieds et, malgré le vrombissement tonitruant de son moteur aux poumons sclérosés, j’ai entendu la glace craquer dans un grondement sourd inédit à mes oreilles. Un tonnerre glacial faussement effrayant et surtout, furieusement envoûtant…
Faire un montage de photos est toujours source de questions. Faut-il tenter de reconstituer la scène photographiée à l’image de ce que voient nos yeux ? Et donc, éventuellement superposer les images ou leur imposer quelques degrés de rotation. Et si ce n’est pas possible, quel doit être le repère, la planéité de la mer, la continuité des protections du littoral ? Ou bien, au contraire, faut-il laisser le soin aux photographies de reconstituer la scène vue par nos yeux ? Et dans ce cas, accepter les distorsions, les différences de perspectives, de luminosité, les redondances de formes… comme ce couple avec son chien présent à la fois sur l’image de gauche et sur celle du milieu ?
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Share on FacebookToujours choisir la couleur de son uniforme en fonction du fond devant lequel on va patrouiller, ou inversement, ce qui entraîne potentiellement des travaux de peinture réguliers (et pas forcément heureux)… 5 Share on Facebook
Share on FacebookUn jour, en regardant cette photo pensée en fonction des diagonales, j’ai vu le logo d’une célèbre marque d’équipement sportif se détacher dans les tribunes… « Juste fais-le ! », qu’ils disent. Tout d’un coup, c’était évident. C’était il y a plusieurs mois déjà, et depuis, je suis incapable de penser à autre chose en la mettant […]
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