C’est absolument fascinant : quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit (même si je ne les ai pas toutes faites, les heures), il y a toujours quelqu’un dans une station de lavage auto en train de nettoyer sa caisse métallique ! Personnellement, bien que je comprenne tout à fait le concept d’ « urgence du moment » pour en être parfois atteinte, cela me dépasse totalement. Enfin, quelqu’un… Je rectifie : Il y a toujours un homme dans une station de lavage auto, patati patata… Et caisse métallique… Je rectifie aussi : une voiture, une beauté, une merveille, un bolide-attention-où-tu-poses-tes-mains ! Un objet qui se respecte Madame, qui mérite une attention sans borne ! C’est beau de les voir traquer et aspirer la moindre poussière abandonnée par leurs passagers avec passion ; puis frapper avec virilité les tapis sur les plots alentour qui n’en demandent pas tant ; c’est admirable de les voir savonner, faire mousser, frotter, rincer, re-frotter puis re-rincer car il reste encore quelques petites traces, là, sur l’aile gauche ; c’est brillant de les surprendre à lustrer la tôle, même froissée, jusqu’à ce qu’elle leur renvoie leur sourire d’auto-satisfait… Mais, d’une certaine manière, cet enchaînement a également (oui, oui, vous sentez bien que je suis un peu ironique dans cette affaire…) quelque chose de très rassurant : les hommes sont bel et bien capables de se concentrer régulièrement sur une tâche ménagère pendant trois quart d’heure ! Et il faut avouer qu’ils sont plutôt doués. Avec leur précieuse auto en tout cas. Faudrait peut-être penser à faire des appartements en forme de voitures… Voilà, voilà, c’était mon quart d’heure misandre !