Photo-graphies et un peu plus…

Lucky you

Dans la vie (c’est son grand retour !), il faut accepter d’être agréablement surpris par ce que l’on a généralement tendance à éviter voire dénigrer, en tout cas dont on n’attend rien en particulier. Par exemple, qu’une échoppe plantée au milieu d’une route et vendant des kebab et autres sandwichs défiant tous les conseils du PNNS  introduise un peu de magie et de gaité dans une ville monochrome…

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Alors, oui, la pluie mouille ; oui, la pluie, surtout si elle s’éternise, en voyage ou en vacances – les deux pouvant être concomitants -, est un peu rageante – certains ont l’impression de se faire avoir, un peu comme avec les jours fériés qui tombent le week-end – ; oui encore, la pluie, quand on est photographe et mal équipé « aquatiquement », peut être problématique. Mais sans la pluie, ce macadam n’aurait ni brillé ni réfléchi les couleurs vives et chatoyantes de cette boutique-hôtel qui, manifestement, ne croit pas en l’adage « Pour être heureux, vivons cachés » ; sans la pluie, ce monsieur aurait certes pu passer à vélo, mais il n’aurait pas cherché à se protéger avec ce parapluie – qui fait presque figure de cerise sur le gâteau… Sans la pluie, ce lieu n’aurait été qu’un grossier bâtiment donnant sur un énième parking et réciproquement. Bref, la pluie, spagrave !

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Dans la brume électrique

Jiufen, Taïwan. Repère escarpé et fastueux des chercheurs d’or du siècle dernier. La brume tombe sur la ville à flanc de montagne. Entre drame et rêverie, les âmes perdues errent dans ses ruelles, en quête d’une lumière aussi salvatrice que trompeuse.

Je vous invite à découvrir une nouvelle série de photographies réalisées en janvier 2017 en cliquant ici.

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Mouvement perpétuel

Il y a différentes façons de s’imprégner d’une nouvelle ville. J’entends par là, d’une ville où l’on met les pieds pour la toute première fois toute toute. Tout dépend évidemment de la ville. Certaines résistent aux voyageurs, ne se livrant vraiment qu’au bout de quelques jours, voire plus. D’autres, au contraire, ne leur laissent absolument aucun répit : elles leur sautent à la gorge, au cœur et au corps, les arrachent à leur torpeur de décalé temporel, les inondent de leurs odeurs, de leurs lumières, de leurs bruits, de leurs flux, de tout cela à la fois et en même temps.

Calée au creux d’un carrefour, je me laisse emporter de longues minutes, je suffoque de tant de pollution directe ; je sursaute en suivant les chassés-croisés motorisés ; je me frotte les tempes qui tambourinent ; je cligne des yeux, irrités. Je suis clairement agressée de toutes pores et pourtant, je n’arrive pas à décoller. Je n’arrive pas à m’exfiltrer de cette atmosphère envoûtante. Et reste plantée là, à observer. En réalité, je me sens littéralement hypnotisée par ce mouvement perpétuel qui, par définition, n’offre aucune accalmie. Je suis du regard ces vies qui filent et qui défilent sans se laisser impressionner car c’est ainsi que passe le temps, ici.

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Ville de nuit

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ça penche grave !

On bloque parfois sur de petits détails… Personnellement, il m’arrive ainsi d’être extrêmement tatillonne, voire psycho-rigide, sur les lignes d’horizon, qui doivent être parfaitement droites, surtout si elles sont dégagées – en mer ou en rase campagne en particulier – et que l’intention du preneur d’images n’est pas d’illustrer un malaise ou d’accentuer une dynamique. C’est absurde, 1 ou 2° de travers n’ont jamais fait de mal à personne, et pourtant, rapidement, je ne finis par ne voir que cela : un horizon penché, qui, certes, pourrait être l’incarnation d’un problème d’oreille interne, mais n’est souvent qu’une question d’attention, ou plutôt d’inattention, heureusement aisément rectifiable a posteriori… Aussi, je me demande bien comment j’ai sérieusement pu prendre cette photographie sans me déclencher une crise d’urticaire carabinée. Manifestement, en forçant le trait pour me jouer des diagonales naturelles, celles-là même qui satisfont notre besoin d’ordre et de symétries…

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Corps à l'appel

J’en suis certaine, cela vous est arrivé à vous aussi et vous vous en êtes autant étonné que moi : reconnaître une personne dans la rue, alors qu’elle est encore très loin, qu’elle est entourée de parfaits inconnus, et que vous n’êtes pas en mesure, malgré vos 12/10 aux deux yeux, de distinguer les détails de son visage… C’est son corps qui parle pour elle sans qu’elle n’en aie réellement conscience.  Sa démarche en particulier, que vous reconnaîtriez entre mille, car vous avez précédemment enregistré ce léger balancement des épaules, cette tête qui dodeline discrètement, cette jambe gauche qui chasse un peu, ces bras qui se balancent nonchalamment, ce rythme à la fois assuré et vagabond, et que ce sont ces indices-là que vous cherchez puis repérez dans la foule car leur combinaison est unique. C’est alors que vous esquissez un sourire et que, pas à pas, alors que l’hypothèse se confirme 9 fois sur 10, que les détails s’affirment, que bientôt les traits du visage se dessinent, vous entrevoyez, chez l’attendue, cette même expression radieuse des lèvres et des yeux. Elle aussi vous a reconnu(e) de loin, alors que vous ne bougiez pas. Car votre silhouette, même gonflée et déformée par les vêtements d’hiver, est, elle aussi, singulière, au même titre que votre façon de patienter…

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Double subjugation

La photogénie de la subjugation… De dos, à quelques mètres du vide, tout est possible à propos de ces deux-là. Alors, j’opte pour une légende romantique. Ils se connaissent sans se connaître vraiment et pour cause, c’est leur premier rendez-vous IRL officiel après des semaines de correspondances virtuelles sur les réseaux sociaux. De fait, pour faire perdurer le mystère qui a enveloppé leurs premiers échanges, ils ont préféré se rencontrer de nuit plutôt qu’en plein jour, sous un soleil qui aurait tout dévoilé d’eux. Elle est intimidée (voyez la légère inclinaison de son pied gauche, un signe qui ne trompe pas), il est dans l’expectative (voyez la légère inflexion de son genou droit, un signe qui ne trompe pas non plus). Totalement silencieux depuis qu’ils se sont retrouvés et ont mis le cap vers ce point de vue sur la ville, ils font mine d’être subjugués par la vie lumineuse qui défile de l’autre côté de la paroi en contrebas, effrontément imperméable à leurs premiers émois, histoire de temporiser, d’alimenter leur mémoire commune embryonnaire, et surtout de puiser le courage, qu’ils pensent alors hors d’atteinte, pour que, en se retournant, ils se prennent naturellement par la main, comme si c’était un geste banal entre eux, poursuivent leur chemin en toute quiétude vers la lumière et découvrent enfin la voix de l’autre…

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Couvre-chef

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Prêts pour un voyage dans le temps ?

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