Par nuit douce et tempérée, la lumineuse esplanade de la Pyramide du Louvre se peuple d’une faune copurchic, distinguée et radieuse valsant, par grappe de quatre personnes dont deux toujours tapies dans l’ombre, d’un point remarquable à l’autre de la place avec une telle agilité que jamais elles ne se croisent. De telle sorte que, toujours, elles s’imaginent seules au monde.
Avant, le Pont des Arts était beau. Un passage sans faute entre la rive droite et la rive gauche, et vice versa. Entre les lumières de l’Institut de France et les chefs-d’œuvre du Louvre. Le rendez-vous des amoureux sincères et des romantiques nostalgiques en quête de clichés… Oh, Parissse ! On se penchait aux rambardes pour voir passer les péniches. Les bons jours, on répondait même à ceux qui nous faisaient coucou d’en bas. On y scannait les beautés de la ville une à une en savourant notre chance d’être en ces lieux illustres. Les photographes l’aimaient pour sa symétrie et sa pureté ponctuées d’êtres enlacés, son point de vue unique sur la cité…
Certes, aujourd’hui, les péniches passent toujours, les beautés sont toujours là et les romantiques aussi, mais, s’approcher de ses parapets sans filer son bas, se griffer, accrocher son gilet, se casser le genou relève désormais du miracle. Le Pont des Arts est devenu un repère de quincaillers ! Pour une entomologie du cadenas, il offre bien plus de choix que Leroy Merlin, Castorama, Bricorama et le BHV réunis ! Les cadenas de l’amour ont eu raison de lui ! Quel malheur ! Quelle mascarade ! Les Agents de la Ville ont beau tenter d’éradiquer la prolifération de cette espèce à la reproduction exponentielle, elle se multiplie toujours plus vite que leur capacité à les sectionner. Et pour parfaire le tableau, apéros, pique-niques, concerts, expos ayant un succès grandissant sur le Pont, la Ville a décidé de lui flanquer des poubelles à sac vert tous les 10 mètres. Certes, avec une telle incitation au civisme et au respect de l’hygiène publique, la passerelle est propre, mais fallait-il vraiment la saccager à ce point ?
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Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
On ne sait pas trop par quel bout la prendre, cette photographie… Il y a des signes – des gens essentiellement, beaucoup même – et des indices – l’environnement dans lequel ils évoluent, leurs postures – en pagaille. Mais je l’aime ce fouillis pictural, cette atmosphère éthérée à la fois festive, mystérieuse, peut-être angoissante un […]