tags: baie d'halong, développement touristique, eau, kayak, maison flottante, pêcheurs, pic karstique, piton, reflet, surface, tourisme, Vietnam
… adossée à la surface, on y vient à fleur d’eau, on ne frappe pas, ceux qui vivent là, ont jeté la clé… Et pour cause, ils ont été chassés. Ce n’est pourtant pas l’histoire que l’on a envie d’entendre lorsque l’on zigzague le coeur léger entre les pitons rocheux et que l’on s’approche de ces maisons flottantes au rythme lent des coups de pagaie et des divagations poétiques. Non, on n’a pas envie d’entendre que le tourisme toujours plus croissant dans la Baie d’Halong depuis son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1994 et la proximité immédiate de monstrueuses mines de charbon aux moeurs mortifères, entre autres dérives, ont à ce point souillé ses eaux que les centaines de familles de pêcheurs qui y vivaient, au sommet de villages émergés, sont aujourd’hui sommées de regagner le continent, d’abandonner non seulement leur maison, leur mode de vie traditionnel mais aussi leur gagne-pain, en résumé, leur vie… Tout d’un coup, on rame un peu moins fièrement en pensant à l’ironie de cette expression – le revers de la médaille -, en fustigeant l’avidité de l’homme, en se demandant comment allier développement et respect, de la nature d’une part, des autres d’autre part, le tout, en ayant bien conscience que l’on participe, malgré soi, à cette catastrophe locale. Et voilà que malgré tant de beauté, ou justement, du fait de tant de beauté, la balade au fil de l’eau revêt un petit goût amer…