Vous vous dites peut-être que je n’ai absolument rien compris à cette œuvre de Felice Varini, dont la force est de (réussir à) nous faire croire qu’une figure bidimensionnelle flotte dans l’air alors, qu’en réalité, elle est partitionnée et savamment répartie (c’est-à-dire mathématiquement) sur des volumes, la perspective se chargeant de parfaire l’illusion. Evidemment, comme tout le monde, j’ai cherché ce point, au sol mais invisible, depuis lequel tous ces morceaux épars allaient magiquement se rejoindre et ne faire qu’un, un peu comme lorsque Mars, Vénus, Saturne, Mercure et Jupiter se retrouvent exceptionnellement alignées dans le ciel (la dernière fois, c’était en 2002 et la prochaine est pour 2040).
Comme tout le monde, après l’avoir trouvé, le fameux point V, j’ai hissé ma boîte à images à la hauteur de mon œil droit et j’ai déclenché. Et, sans surprise, j’ai capté l’illusion et ai obtenu l’image que j’avais vue partout avant de venir, dans les médias, qu’ils soient réels ou virtuels. Mais aussitôt après, j’ai eu un étonnant réflexe, plus, une envie irrépressible : faire trois pas sur le côté pour (d)étendre les formes (et aussi me décoller du point où tout le monde se pressait un peu mécaniquement) et voir à quoi ressemble le monde avec un regard un poil décalé… C’est pas mal aussi !
Trouver le toit plat, trouver l’endroit sur le toit d’où voir les alentours, repérer les triangles rouges puis s’approcher du bord, viser, un pas à droite, viser, un pas en arrière, viser, se hisser un peu, viser, un demi-pas sur le côté tout en restant hissé, viser, tout s’emboîte presque à merveille, viser, un triangle fait encore de la résistance, là bas au fond, se pencher un peu pour lui, viser, tout le reste a bougé, revenir en arrière, viser, c’est mieux, mais il y en a toujours un qui ne veut pas jouer, le forcer, viser, bon tant pis, ce doit être fait pour quelqu’un d’un poil plus grand, viser, ça y est, ce n’est pas parfait parfait mais tout concorde ! J’ai l’impression d’avoir fait un puzzle en 3D où ce ne sont pas les pièces que l’on bouge, mais soi, pour qu’elles se rangent toutes seules…
Après la cartographie photographique et avant l’exposition OUAT qui aura lieu du 25 novembre au 8 décembre au Centre des Amandiers dans le 20e arrondissement de Paris, voici un nouvel aperçu du travail réalisé par la compagnie Le Bouc sur le Toit : Henry V – On pourrait commencer comme ça… Les textes (des extraits […]
Share on FacebookLapalissade liminaire : aujourd’hui, il y a des Applis pour tout. Inutile donc de les lister. Le propre de certaines est d’être pratique, sachant que de nos jours, est décrété « pratique » ce qui nous permet de gagner du temps – car, comme chacun sait, ce dernier passe très (trop) vite et il est, de fait, […]
Share on FacebookJ’étais à l’arrière du bus lorsque j’ai pris cette photo. Dernier rang, comme les cancres. Près du chauffage. Avec les mêmes. Regardant le passé. Gouttes sur la vitre, suffisamment pour créer un flou partiel, comme de l’eau accidentellement échappée d’un pinceau tombant sur une aquarelle tout juste peinte. Et zut ! Et puis cette silhouette […]
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