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Ballet de feux croisés devant une assemblée conquise d’avance. Les dompteurs de feu ont le don d’envoûter à tout âge. On nous a en effet appris, tout petit, que s’en approcher était dangereux. Obéissante, la majorité d’entre nous a donc gardé ses distances avec les flammes. Ce qui ne peut qu’accroître notre fascination envers ceux qui ont choisi de faire fi du risque, ou plutôt, qui ont appris à le maîtriser. Ainsi en est-il face à ces troubadours des temps modernes qui, pendant quelques minutes, sont hissés au rang de héros incontestés et incontestables.
Je pourrais m’arrêter là. Mais bon. Une autre chose se dit en effet sur cet élément à l’origine de toute matière et donc de notre existence. A trop jouer avec le feu, on finit par se brûler… Certains en ont même perdu leurs ailes, nous a-t-on dit. C’est ce qui vient à l’esprit quand on écoute tranquillement – quelle utopie ? – les informations matinales. Et bang, retour à la réalité ! Et que l’on sent, commentaire après commentaire, notre sang s’échauffer face à tant d’inepties. Politiques, pouvoir, argent, complaisance, obscurantisme. Un grand classique qui fait toujours son effet, particulièrement brûlant en ces temps de cohabitation cosméto-photogra-fiscale sur fonds d’espionnage de majordome. Et puis il y a aussi cette tragique affaire que l’on se passe de bouche en bouche, d’onde en onde, de cet homme tué de sang froid le jour de son départ en vacances suite à un léger accrochage sur l’autoroute avec une jeune femme ne voulant pas établir de constat et appelant, pour toute réponse, ses potes du coin pour qu’ils lui montrent de quel bois ils se chauffent. Et là, on se dit que c’est la société elle-même qui joue trop avec le feu, on se dit que l’on assiste à son auto-combustion. Et ça fait froid dans le dos…