Même si je sais pertinemment que cette irisation de l’eau n’est que l’illustration du manque de respect de navigateurs motorisés pour leur port, que leurs dégazages intempestifs étouffent la faune et la flore, et contribuent à salir l’image d’une cité antique en quête de billet d’honneur, je ne peux m’empêcher d’être hypnotisée par la beauté du tableau mouvant formé par les vaguelettes sur lesquelles surfent ces nappes d’essence et se métamorphosent les bâtisses centenaires en bordure de quai. Chaque seconde, le panneau change, chaque seconde, je suis partagée entre le dégoût que m’inspire cette souillure volontaire et l’enthousiasme pour l’expression artistique qui y naît naturellement. Deux ressentis diamétralement opposés qui conduisent pourtant à une même réaction : emporter l’image avec soi, telle un constat, le plus neutre possible. Illusion ! N’y a-t-il pas jugement dès lors qu’il y a cadrage ? Et dans ce cas, celui-ni ne met-il pas plus en avant la beauté involontaire de la marée noire quotidienne que l’agression écologique permanente qu’elle provoque ? Manifestement, si…
Ne trouvez-vous pas étonnant voire questionnant d’être systématiquement en mesure d’observer ces traces se croisant à l’infini et serpentant anarchiquement dans le sable encore humide de la marée descendante mais de ne jamais voir celles ou ceux qui les créent ? 7 Share on Facebook
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Share on FacebookC’est absolument fascinant : quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit (même si je ne les ai pas toutes faites, les heures), il y a toujours quelqu’un dans une station de lavage auto en train de nettoyer sa caisse métallique ! Personnellement, bien que je comprenne tout à fait le concept d’ […]
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