tags: architecture, De Rotterdam, Erasmeburg, immeuble, péniche, pluie, pont, pont Erasme, Rem Koolhass, Rotterdam, ville
La balade qui m’a conduite ici, sur les quais de la nouvelle Meuse, a un goût d’inachevé, et, subséquemment, d’assez exceptionnel. Je suis en transit à Rotterdam pour une poignée d’heures avec un dense programme architectural et il pleut. Pas cette petite pluie fine indécise dont les gouttes semblent défier la gravité tant elles tombent lentement. Non, pas cette bruine aussi inutile qu’inoffensive, qui fait semblant de mouiller, ce qui ne l’empêche pas de m’agacer au plus haut point mais qui n’empêche pas d’avancer pour autant. Une vraie pluie désagréable, insistante, pénétrante, glaciale qui, malgré tout, bouscule un peu les plans initiaux, et donne plus envie de se lover dans un fauteuil devant une cheminée avec un bon livre et un café fumant que d’errer une heure dans une ville pourtant pleine de promesses.
Et puis, ayant déjà passé beaucoup de temps à tourner autour et surtout, sous les maisons-cubes de Piet Blom, arrivée au bord du fleuve, je n’en ai plus assez pour marcher jusqu’au Pont Erasme, le traverser, a fortiori atteindre la presqu’île Kop van Zuid et me mettre aux pieds de De Rotterdam, cette oeuvre monumentale de Rem Koolhaas. Alors, je me contente de l’observer, de là, de loin, un peu perdue dans cette brume mystérieuse gommant tout détail, un peu comme un rêve inaccessible, et je pense au monolithe noir des premières minutes de 2001, l’odyssée de l’espace. Puis je m’en vais, traînant avec moi la douce sensation d’une rencontre prometteuse mais prématurée. La prochaine fois, car il y en aura une, j’irai la toucher. Et qui sait ce qui se passera alors ?