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Corneille, qui n’y connaissait pourtant rien à Einstein, et pour cause, les deux hommes n’ayant pas vécu à la même époque, ils ne se sont jamais croisés, encore que ?, en a la toque en toc ! Noyée dans un salmigondis de scandales, au choix, politiques, économiques, industriels ou de mœurs, la nouvelle n’en a pas fini de faire vibrer le lanterneau, parfois terre à terre, des scientifiques de tous bords et de ceux qui ont gardé en mémoire de leurs obscurs cours de physique cette petite phrase, irréfutable, aux allures de poème mystique : « rien ne va plus vite que la lumière ». A savoir, 300 000 km/s. Oui, c’est extrêmement rapide.
Une vitesse, évidemment autant inimaginable pour les humains que nous sommes que les parachutes dorés des grands patrons. Mais une certitude depuis des décennies, à force de vérifications, sur laquelle s’est bâtie toute la physique moderne. Autrement dit, le spectre avec lequel « nous » appréhendons le monde, allez, l’univers, dans lequel nous évoluons et avec lequel nous interférons. Et pourtant, un excès de vitesse a été constaté à maintes reprises ces derniers mois par les radars affutés du CERN. Le bolide : des neutrinos, des particules élémentaires au même titre que le sont les électrons, que nous connaissons bien, ou les quarks, que « nous » connaissons moins. Et au compteur, 300 006 km/s. Une broutille, pensez-vous ! Bien moins, en tout cas, que la marge que l’on s’autorise en voiture sur une autoroute limitée à 130 km/h pour éviter l’amende !
Une différence qui pourrait néanmoins tout changer si elle venait à être confirmée ! Une révolution en soi qui rappelle un autre passage de ces mêmes cours, cher à Gaston Bachelard : la science avance par ruptures épistémologiques… Et donc à travers ce type de « démentis » largement documentés qui font abandonner certaines théories au profit d’autres, susceptibles de mieux décrire la réalité. C’est assez excitant d’en vivre potentiellement une, mais cela n’atténue en rien l’angoisse que cette brèche creuse dans nos friables certitudes qu’elle remplace par autant d’inconnues. Malgré la réelle révolution qui se trame en souterrain, cette découverte ne changerait absolument rien à notre vie quotidienne. Et c’est là sans doute le plus fou : nous continuerions, demain, à vivre exactement comme hier et aujourd’hui. Car, à ce niveau-là, il faut bien admettre que tout est relatif !