Méthode invasive et radicale pour éviter et donc parer un contre-jour disgracieux sur une photographie. Requiert une certaine force dans le poignet et l’avant-bras, ici droit, amené à porter seul l’appareil photo, potentiellement lourd, ainsi qu’une remarquable capacité d’extrapolation pour voir au-delà de l’intrus.
Tout comme certaines cartes et plans nous indiquent où nous sommes par un divinatoire « Vous êtes ici ! », je me permets de vous signaler, au sens propre, l’élément de cette image qui, à mes yeux, est essentiel. Là, donc. Un demi arc-en-ciel ayant la stupéfiante idée de commencer au bout de mon index. L’événement est relativement exceptionnel pour être montré du doigt en effet, mais je tiens à préciser que, contrairement aux apparences, je ne suis pour rien dans l’existence de ce phénomène céleste suffisamment discret et rare pour être remarquable à chacune de ses éphémères sorties.
Ou le pouce préhenseur et l’index glisseur. C’est l’agitation la plus totale dans le landernau très fermé des doigts de la main. Si, jusqu’à encore très récemment, le pouce était la grande star de nos mains, il est en passe d’être détrôné par son voisin l’index. Le premier, que d’aucuns qualifient parfois de « préhenseur », a en effet permis à l’homme de se sortir, par certains aspects, définitivement, du règne animal et de devenir un homme moderne, avec des outils, des voitures, des ordinateurs, tout un tas de choses rendues possibles par la seule existence de cette petite pince de précision. Le pouce est encore très utilisé aujourd’hui, notamment pour dire que l’on aime quelque chose ! Dans ce cas, on le lève vers le haut. Un peu trop fier, il n’a toutefois pas vu l’ascension de l’index, qui, longtemps considéré comme le doigt dénonciateur ou celui à brandir pour demander la parole dans une assemblée (on aurait d’ailleurs dû se douter de ce revirement de situation : rappelez-vous, quand vous étiez enfant, votre maître(sse) vous rappelait que pour poser une question, il fallait lever le doigt… Le doigt, pas l’index ! Cette assimilation du doigt à l’index alors que nous en avons cinq différents aurait dû nous alerter.) est aujourd’hui celui qui fait faire un nouveau saut paradigmatique à l’homme. L’index ou le révélateur de l’homo numericus ! Car, celui qui, de nos jours, ne passe pas des heures à faire glisser son index sur un écran pour organiser sa vie est déjà un dinosaure !
Regarder les gens regarder est souvent plus amusant que regarder soi-même… Car, évidemment, ces homo touristus cherchent quelque chose. Par grappes parlant (ou pas) la même langue mais assurément le même langage – celui de l’index dénonciateur – ils cherchent ce que leur guide leur dit de chercher page 32 dans l’encadré consacré à l’Université de Salamanque, l’une des plus anciennes d’Europe par ailleurs. Une grenouille posée sur une tête de mort noyée sur une façade fourmillant de petits motifs et sculptée par son dernier restaurateur. Elle symboliserait la mort suite au péché de luxure. Plus simplement, la tradition veut que celui qui la voit réussisse son année universitaire. Un soulagement pour ceux qui n’y sont pas allés ou qui sont encore trop jeunes, mais qui la cherchent avec une application toute enfantine…
Evidemment, face à ce spectacle, on se demande comment ce jeu de « où est charly ? » imposé peut-il réussir à soulever autant d’enthousiasme. Et, par extension, si, si le guide avait spécifié que la tradition était de sauter à cloche pied devant la façade, ces visiteurs d’un jour y auraient consenti avec autant d’abnégation… ou de panurgisme… « Elle est là, là, la grenouille, sur le pilastre en haut à droite ! »
En pratique, toutes les photos figurant sur ce site sont en vente. N'hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements !
Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
Etre loin de chez soi ne dispense pas de s’intéresser à ce qui s’y passe. A suivre les nouvelles, comme on dit. La disponibilité de la presse sur Internet – celle qui existe d’abord pour le papier et celle qui n’existe que sur la Toile – rend même cette veille informationnelle plutôt facile de nos […]