Retourner volontairement dans un quartier d’une ville étrangère – Amsterdam en l’occurrence – pour retrouver un ensemble architectural découvert par hasard et de nuit deux ans auparavant. M’appuyer sur mes seuls souvenirs nocturnes et ceux des photographies prises à l’époque mais toujours à l’esprit – dont celle-ci – pour tenter de reconstituer le cheminement qui m’a conduite au pied de ce lotissement encore anonyme. Reconnaître des pièces du puzzle ici et là. Errer pourtant trois quart d’heures durant, sous la pluie, dans un quartier similaire et contemporain, en repassant parfois deux fois par les mêmes rues, au cas où, tout en étant intimement persuadée que le site convoité, même s’il n’est pas là, n’en reste pas moins « dans le coin ». Profiter du passage de la seule personne croisée en 30 minutes pour tenter de lui faire comprendre ce que je cherche, déceler une lueur d’espoir dans son regard et recueillir ses indications comme de précieux sésames : gauche, droite, droite, gauche, par là-bas (en néerlandais)… Appliquer à la lettre la recette et me retrouver au coeur de De Dageraad, fleuron de l’école d’architecture d’Amsterdam où la brique était reine, cité construite dans les années 1920 pour des populations ouvrières. Savourer. Reprendre quelques clichés de jour pluvieux et repartir. Soulagée et heureuse.