Photo-graphies et un peu plus…

Planer

Parfois, il est bon de se laisser porter par le courant sans résister. Pour voir où cela nous mène. De se laisser planer sans réfléchir. Pour se libérer de nos pensées parasites. De notre enveloppe corporelle. Celle-là même qui nous aspire vers le centre de la Terre. Oublier que l’on est là, sans omettre de respirer pour autant. Se plonger dans un milieu moins naturel, moins familier. Pour voir défiler une vie méconnue, en tous points différentes, et assurément captivante. Faire corps avec elle. N’être plus qu’une succession de battements de coeur, d’inspirations et d’expirations se perdant dans un océan de bruits sourds et étouffés. Une fois, deux fois, trois fois… Parfois, il est bon de se laisser emporter. Simplement.

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En toute discrétion

Il est certaines personnes qui semblent poser naturellement tant leur façon d’être au monde et aux éléments paraît, paradoxalement, maîtrisée et préméditée. Ainsi en est-il de cet homme perché sur sa roche volcanique, que je ne connais absolument pas et dont je ne peux m’approcher sans me faire remarquer qu’à la faveur du vacarme ambiant qui perfore le silence de ses incessants éclats tonitruants et couvre toute autre manifestation sonore. En l’occurrence les bruits éventuels de mes déplacements et celui, avéré, du déclenchement de ma boîte à images. Je n’espère qu’une chose : capter cette osmose, cet échange non verbal, méditatif, contemplatif entre cet être aux cheveux de jais et cet océan habité, et ainsi saisir cette étrange juxtaposition entre la paix qui émane de lui et l’excitation marine. Curieusement, le regarder regarder ces vagues venant s’échouer avec fracas sur ces sculptures de magma saisi par le froid est incroyablement reposant.

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