Comme chaque 1er janvier un peu partout dans le monde – j’entends, cette partie de la planète qui dispose d’un littoral et est sensible à ce type de transition -, des centaines de personnes se jettent bruyamment et en courant à l’eau pour fêter la nouvelle année. Parfois déguisées, chapeautées, habillées. L’exploit est assurément moins notable pour celles qui se glissent dans les eaux de mers chaudes qu’à Dunkerque ou Vancouver où la température de l’eau dépasse rarement les 8-9°C à cette époque. Crier, donc, pour se donner du courage et chauffer ces corps qui s’apprêtent à subir un mémorable choc thermique. Crier aussi pour extérioriser cette folie qui les a prises le jour où, à demi conscientes, avec leurs amis, leur famille, leurs collègues, elles ont inscrit « participer au traditionnel bain du 1er janvier » en haut de la liste de leurs bonnes résolutions. Courir, ensuite, pour oublier ce stupide défi et ne pas laisser au froid le temps d’arriver à leur cerveau. Une gageure évidemment.
Cette année-là, pas si lointaine, à Coney Island, cette station balnéaire au charme suranné et aux couleurs passées s’étalant au sud de Brooklyn, ils s’étaient donc donnés rendez-vous. A 13h tapantes. La plage était bondée. D’une foule scindée en deux populations : les manteaux-bonnets calmes et au chaud, et les maillots-artifices surexcités et au frais. Frileux et courageux pour les uns. Raisonnables et givrés pour les autres. Sans surprise, l’eau était gelée, l’air froid. Par endroits, il y avait même de la neige sur la plage, résidu d’une tempête survenue quelques jours auparavant… Et pourtant, dans l’eau, c’était la fête !
Un petit bain en une trentaine d’images, ça vous dit ? Et bien, c’est par là !
Il arrive régulièrement que des images étonnantes circulent sur la toile – en somme, fassent le buzz – et, que, au gré de nos divers réseaux, elles nous parviennent plusieurs fois, envoyées par différentes personnes comme si, à chaque fois, c’était une première. Un exemple récent : cette photo d’arbres littéralement emmitouflés dans des toiles d’araignées ayant fui les inondations au Pakistan. Un autre exemple : une schtroumphette, comprenez une femme bleue, en fait, un négatif de femme, en petite tenue avec un point rouge sur le nez. Une légende invite chacun à regarder ce fameux point rouge pendant au moins 10 secondes et ensuite à tourner la tête vers un mur idéalement blanc tout en clignant des yeux. Normalement, quelque chose de magique se produit. Non, la demoiselle ne s’est pas rhabillée. En revanche, elle apparaît en positif. Avec les vraies couleurs et tout et tout, comme si vous regardiez une photo. J’essaye, ça marche !
Une seule question me vient : l’effet optique fonctionne-t-il avec toutes les photos ? Je cherche mon cobaye dans ma mémoire, retrouve ce coureur du 1er janvier sur la plage de Coney Island, le fais passer en négatif et le coiffe d’un ridicule nez d’enrhubé. Puis je suis les recommandations : fixer le point rouge pendant 10 s au moins, et regarder un mur blanc en clignant des yeux. Allez-y, essayez ! N’ayez-pas peur ! Et si on vous regarde étrangement, tournez votre écran pour en faire profiter les autres. Bref, les 10 secondes sont passées et voilà que le garçon se met à courir, en positif, sur mon mur blanc ! Miracle, la magie est reproductible. Je me pose alors une autre question : le point rouge doit-il obligatoirement être sur le nez ? Certes, c’est amusant mais est-ce vraiment nécessaire ? Je déplace donc le point rouge à un autre endroit de la photo, dans la foule floue et reproduit la séquence : et bien ça marche aussi ! Je vous épargne l’image et vous prie de me croire sur écrit. Du coup, pour en avoir le cœur net et pousser au bout l’expérience optique, j’essaye avec une tout autre image, au hasard, d’architecture. Le verdict est similaire : la persistance rétinienne continue à très bien fonctionner. Evidemment, la magie prend un coup de baguette mais celle du corps humain réussit à nouveau à se distinguer !
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