Insondable satisfaction du photographe autant que micro-victoire personnelle : ce moment où l’image qu’il s’est imaginé composer en découvrant un élément de décor particulier prend vie devant lui. Ici, cette bouche béante réclamant sa dîme et attendant le passage d’une innocente proie prête à se faire gober.
Ce que le photographe ne maîtrise absolument pas en revanche : le temps à attendre pour que ce que son esprit a déjà créé et ancré dans sa mémoire rencontre en effet le monde réel, étant entendu que lorsque tous les signaux convergeront vers l’image fantasmée – une fille marche d’un pas décidé le long du mur sur lequel a été peinte la bouche affamée -, il lui faudra être aussi rapide et vif que l’éclair pour capter un instant forcément fugace qui, peut-être, ne se reproduira pas.
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Share on FacebookLes photographies naissent toujours au moins trois fois. Une première fois lorsque nous les imaginons et qu’elles ne sont encore que virtuelles ; une deuxième fois quand nous les prenons et qu’elles existent alors ; et une troisième, lorsque enfin, nous les utilisons. Ces trois moments peuvent être totalement déconnectés dans le temps et nombreuses […]
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