Photo-graphies et un peu plus…

Pourquoi vouloir à ce point gratter le ciel ? Modernité contre tradition… L’une ouverte sur le monde, les fenêtres tournées vers la lumière, gigantesque, protectrice, parfois pesante. Une symétrie, n’empêchant pas une certaine originalité de forme, des finitions esthétiques… L’autre, un enchevêtrement d’étages se faisant mutuellement de l’ombre, tronquant ainsi le champ visuel de leurs occupants, se serrant un peu les coudes pour voir plus loin. Des tours identiques, hormis par leur taille. Evidemment, l’illusion aurait pu fonctionner 5 secondes de plus si ce van n’était pas entré dans le cadre au moment du clic clac fatal… Car ces immeubles sont faux : une œuvre d’art à ciel ouvert, comme il en est exposé un certain nombre à New York. Mais ne ressemblent-ils pas à ceux entre lesquels nous déambulons, par exemple ceux de Sans perspective ? Et, au final, est-ce cette uniformité, cette absence d’imagination, cette conformité qu’a apporté la modernité ?

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Trois cimetières, deux incarnations de la mort, un océan entre les deux. Un monde même. Les cimetières font, étrangement, partie des lieux que je visite systématiquement dans une ville où j’ai le temps de rester plus de deux jours. Il y a quelques années, j’avais même un rendez-vous hebdomadaire avec celui du Père-Lachaise à Paris. Rien de morbide pour autant, l’idée était de suivre l’évolution, sur une révolution de notre bonne vieille Terre fertile, de quelques arbres remarquables qui y avaient grandi en paix. Si feuillus en été que l’on arrive sans peine à oublier que l’on erre entre les défunts. L’hiver redonne alors au lieu sa réalité, pas nécessairement mélancolique ou triste, sa fonction, de rassemblement des morts.

Paradoxalement, je trouve que ce sont des sites plein de vie. D’une certaine forme de vie, certes. Les fleurs, aux couleurs vives qui nous font penser que l’instant final n’est pas très loin, ou au contraire fanées, ce qui nous incite à croire que la tombe n’a pas reçu de visite depuis un certain temps ; les arbres qui bourgeonnent, s’ouvrent au monde, vibrent, puis perdent leurs feuilles avant de prendre leur pause, caduques ; les tombes qui se fissurent, se couvrent de mousse, de lichen ; les médaillons représentant ceux qui y reposent qui palissent ; les gravillons qui sont traînés d’allées en allées par les pas des promeneurs… Dans la vieille Europe, comme dans ce beau cimetière maltais, une vie à l’abri des regards des vivants, cachée derrière de hauts et épais murs, séparée du reste du monde par d’imposantes grilles ou portes. Une forteresse. Comme si l’on ne voulait pas avoir sous les yeux ce qui nous attend tous, sans exception. Comme si, ne pas voir, pouvait l’éloigner. De ce côté de l’Atlantique, a priori, changement total de perception. Les cimetières s’offrent au monde, à leur regard, à leurs corps aussi. Sans tabou. Sans malaise. Quelle surprise la première fois que j’ai vu des gens assis sur des tombes comme s’ils étaient sur un banal banc public… Des lieux aussi au cœur des villes (c’est historique j’imagine, comme ce vieux cimetière new-yorkais préservé alors que tout a changé autour de lui), dont ils font surtout partie. Comme un élément parmi les autres, et non en dehors. Sur les pierres tombales, des squelettes creusés comme ici à Boston. Représentation on ne peut plus directe et crue de la mort, que je n’ai pas le souvenir d’avoir rencontré ailleurs. Est-ce une question de respect de ceux qui ne sont plus ? Je ne le crois pas. Au contraire même. D’image que l’on se fait de la mort alors, qui reste tragique où que l’on soit. Probablement, mais là, cela nécessite de… creuser.

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Trop d’informations ! Aucune hiérarchie entre les messages. Les yeux ne savent plus où donner de la tête, essayant de tout gober d’un coup, en dépit de leur incapacité manifeste à tout comprendre. Dans la masse, ils distinguent malgré tout un trio de panneaux, qui déclenche presque l’hilarité du passant. Là, à gauche, bien accrochés au lampadaire. D’abord, une interdiction de se garer à tout moment. Soit. Ensuite, un peu plus haut, pour les plus grands, une interdiction même de s’arrêter là entre 7h et 8h sauf le dimanche. Et puis, enfin, au cas où l’automobiliste se trouverait un peu perdu dans tous ces signaux envoyés simultanément à son cerveau, l’apothéose, que l’on pourrait traduire ainsi : « Ne PENSEZ même pas vous garer ici ! ». Think, en lettres capitales. Autant dire qu’une simple interdiction ne suffit plus dans ce bas-monde. Aujourd’hui, il faut même arrêter de penser que l’on peut braver une interdiction pour, enfin, se garer.

Je n’aurais jamais cru que ces deux actions, ranger sa voiture et connecter ses neurones, puissent être associées de la sorte. Avant d’en arriver là, il a fallu, j’imagine, qu’un certain nombre de conducteurs pensent d’une part puis stationnent leur voiture d’autre part, malgré les deux premières injonctions. Vous êtes dans votre voiture, un peu stressé par la circulation, pressante, puis par les piétons, inconscients. Vous tournez depuis une heure déjà pour une petite course qui n’aurait dû vous prendre que 10 minutes… Vous avez chaud, la colère monte… Et là, vous craquez, tant pis pour l’interdiction, vous vous arrêtez. Vous vous dites que, de toute manière, vous n’en avez que pour quelques minutes et qu’il ne pourra rien arriver en si peu de temps. Vous sortez de votre voiture, bippez votre clé pour la fermer. Et là, soulagé, vous prenez une grande inspiration en levant la tête. Malheureusement, dans l’axe, vous tombez sur ce troisième panneau que vous n’aviez pas vu auparavant car, malheureusement, vous n’avez pas de décapotable. « Don’t even THINK of parking here ! » Des dizaines de paires d’yeux vous matent, attendant de voir ce que vous allez faire. Torture mentale. Vous pensez, vous pensez. Alors qu’il ne faut pas. C’est stipulé sur le panneau. Et puis vous vous dites tant pis : finalement, que peut-il arriver de plus du fait de l’existence même de ce panneau par rapport à l’interdiction liminaire ? Quelqu’un va percer nos pneus parce que vous avez osé penser ? Casser votre pare-brise ? Coller des affiches « don’t think » sur les vitres de votre véhicule ? A priori non ! Intimidation plus autoritarisme, le tout mélangé à notre propre imaginaire, peuvent suffire à stopper net le cheminement de notre pensée. Voie de garage !

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Comme je l’ai déjà évoqué dans La croisée des chemins, j’aime aborder une ville en me laissant guider par le hasard et la surprise que me réserve le bout de chaque rue ou une perspective lointaine. Avec un plan, la route est déjà toute tracée. On suit le chemin optimal pour voir tel ou tel monument connu, bâtisse remarquable, musée incontournable. Choisir l’option hasardeuse impose, soit d’avoir du temps, soit de faire l’impasse sur ce qu’il y a « vraiment à voir » dans la ville visitée si le voyage est de courte durée. Même si cette notion de « vraiment à voir » mériterait d’être discutée.

Toujours est-il que cette option hasardeuse m’a un jour conduite face à ce mastodonte énigmatique. Au détour d’une rue donc, il n’y avait plus que lui pour occuper mon champ visuel. Tout, dans ce bloc, en impose. La hauteur d’abord, la largeur ensuite, puis l’architecture. Et puis, surtout, une chose intrigue rapidement : où sont les fenêtres ? Les gros blocs sombres situés à mi-hauteur et au sommet sont vraisemblablement destinés au système d’aération intérieur… Aucune ouverture sur le flanc Est. Je fais le tour, ce qui prend un temps certain, persuadée que les ouvertures – les fenêtres essentiellement – sont toutes de l’autre côté… Mais, après avoir bien observé les quatre faces du building, je dois me rendre à l’évidence : la lumière naturelle n’entre pas dans ce bâtiment. Sauf si elle est zénithale et dans ce cas, je préférerais ne pas travailler dans les bas étages. Seule ouverture notée : une double porte de taille normale avec deux petites caméras sur les côtés. Pas un nom, pas une enseigne. Un bâtiment neutre. Pas discret étant donné sa taille, mais ne laissant rien transparaître de ce qui s’y trame. Tout ce mystère fait naître une autre question : qu’hébergent donc ces murs apparemment impénétrables ? Le bâtiment de Men in black me revient à l’esprit. De la science-fiction ! Evidemment, m’étant laissée guider par le fameux hasard, je ne sais pas où je suis. Et lorsque je me retrouve face à un plan, je réussis à me persuader que ce bâtiment n’est pas indiqué sur la carte. Cela épaissit un peu plus le mystère, ce qui me va plutôt bien…

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En exhumant cette image de mes archives, une seule question me vient à l’esprit : qu’est-ce qu’une photo ratée ? Et une photo intentionnellement ratée (selon des critères à préciser), est-elle, une photo réussie ? La scène se déroule en juin dans le Chinatown de Big Apple. Une ville dans la ville où tout est écrit en chinois, où la langue officielle est le mandarin, où les durians viennent titiller nos narines douillettes d’occidentaux, où les baguettes se vendent comme des petits pains, où les massages se font à même la rue… Bref, Chinatown.

Je prends quelques photos. Les trottoirs sont bondés, de curieux avec leur guide sous le bras, d’habitants du quartier vivant leur vie de résidents. On joue un peu des coudes pour avancer. Difficile, dans ces conditions, de garder le cap pour le cadrage. Si ce n’est pas une voiture qui déboule à l’angle de la rue, c’est un groupe de personnes. Cela peut être agaçant. Au temps pour moi. La contrainte est intégrée dans le système d’équations à plusieurs inconnues que constitue parfois une prise de vue. Grand angle. Œil rivé derrière le viseur (cela donne plus de consistance que de tendre les bras avec son appareil-écran…). Attente. Quelques secondes. Mon œil gauche voit arriver un homme. 3, 2, 1, dans la boîte. Il est passé à 50 cm de l’objectif. A tourné la tête avant de traverser. Il est tout flou. A cause du mouvement, mais surtout de la mise au point à l’infini. Premier plan flou donc, et arrière plan qui semble être le sujet photographique initial, net. Photo ratée ? Dans mon système de valeurs, non. En d’autres mains, cette image serait peut-être allée directement au panier. Cela me fait penser à un commentaire que l’on m’avait fait sur une photo prise au Maroc. « Cette photo est belle, mais c’est quand même dommage que la tour soit penchée. » Moi derrière l’appareil photo, cette tour n’aurait pas pu être placée au milieu de l’image. Non. Voilà donc, comment avec des objectifs, nous ne faisons que du subjectif !

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Mes vacances avec Holga. C’était le titre d’un livre photo. Avec Holga donc. Je ne connaissais pas. Naïvement, j’ai d’abord cru à un voyage en Russie. Retour à l’ouest pour cette image irréelle. Le fruit imprévisible d’Holga. Appareil photo plastique qui laisse, si on le souhaite, passer la lumière. D’où, par exemple, les petites ailes rouges sur Voyages télescopés, que j’avais d’abord effacées avant de me raviser. Cette image était la volonté d’Holga.

Donc, résultat imprévisible et à la reproductibilité plus qu’utopique. Mais, au fond, c’est exactement ce qui est recherché en utilisant ce genre d’appareil ouvertement imparfait. Un dérèglement, un grain de folie, une prise de liberté avec le sujet qui nous échappe, ne nous appartient pas… Dans cette pseudo anarchie photographique, le contre-pied de l’opérateur consiste à forcer le destin, sans pour autant pouvoir se vanter d’anticiper l’esprit de l’image finale. Fixer sciemment l’astre brillant et tout se dérègle ! Une vraie déflagration. L’image se défile sous nos yeux. Se dématérialise. Et le Flat Iron Building se mue en gardien tout puissant d’une ville haute, devant lequel on se prosternerait presque. Vive Holga !

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Toujours commencer la semaine par un brin de ciel bleu et un peu de hauteur… J’ai déjà écrit cela il y a quelques semaines, quelques mois. Rien de tel, pour ce faire, qu’un petit détour par la grande pomme aux lignes acérées. Un cliché parmi tant d’autres sur cette ville magnétique. Les taxis jaunes, ces puzzles sur le bitume et surtout le fringuant Flat Iron Building.

La première fois que je suis allée à New York, il était entouré d’un filet de dentelle. Ravalement. Pour se faire une beauté. Une frustration quand on ne sait si on aura la chance de revenir ou pas. La nuit venue, depuis le sommet de l’Empire State Building, ce monument d’architecture se démarque comme peu d’autres dans le magma lumineux que devient la ville. Non qu’il soit particulièrement bien éclairé, mais sa position centrale, au carrefour des 23e rue, 5e avenue et Broadway en fait un point où le trafic converge pour mieux s’en éloigner. Une toile d’araignée en quelque sorte. Arrivé à la jonction, le flot d’automobiles se décompose alors en deux artères bien rectilignes. D’en haut, des filets de lumière incessants comme un flux sanguin.

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New York, un gris jour de juin. Tout en l’air. Se tordre le cou, se plier les lombaires. Inéluctable. Lignes déjouées, perspectives bousculées. Le bas touche le haut, qui se laisse difficilement apprivoiser. Plusieurs minutes pour caler la rencontre. Contact réussi. Déclenchement activé. Extrapolation : La création d’Adam… Michel-Ange et sa chapelle Sixtine. Ici, à ciel ouvert. Mais, qui est le grand architecte ?

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La vie de chaussure n’est pas toujours une succession de pas tranquilles… J’oserais dire que tout dépend des pieds qui sont dedans et de la personne à qui ils appartiennent… La chaussure et le pied, c’est un peu comme un vieux couple. D’ailleurs, « avoir trouvé chaussure à son pied » a un véritable sens hors du contexte d’une boutique de souliers ! Le duo s’apprivoise. Les premiers jours, c’est la chaussure qui domine, pressant un peu ici, puis là, suffisamment pour faire naître une légère douleur ici puis là, mais assez modérément pour que le pied et son propriétaire n’en soient pas vaccinés d’emblée et ne les cachent définitivement au fond du placard comme pour mieux oublier la faiblesse qu’a constitué le fait de les acheter. Tout ça pour montrer au pied à qui il a affaire… Seulement, voilà ce que, dans son coin, le pied pense : « elle va se faire à moi ». Et force est de constater qu’il a raison : le pied finit par s’installer dans la chaussure et prendre ses aises, comme s’il avait toujours été là. Jour après jour, pour compenser ses éventuels travers et sa démarche bancale, il râpe quelques millimètres de semelle, légèrement sur le talon droit, de façon plus insistante sur le gauche. Ainsi la chaussure et lui finissent-ils par former un tout d’une stabilité à toute épreuve, une communication silencieuse s’installe entre eux, le pied sait exactement ce qu’il peut lui demander de faire et la chaussure sait comment préparer le pied aux moments difficiles : ainsi parés, comme les deux doigts de la main pourrait-on dire – même si l’expression est étrange en soi si l’on concède que tout être normalement constitué en a 5 par main -, ils sont prêts à parcourir le monde !

Et c’est ce qu’ils font, pour les plus chanceux ! On ne le devinerait pas comme ça, mais ces chaussures rouges, de simples baskets d’un modèle qui ne devrait plus se faire pour certains, ont parcouru des dizaines de milliers de kilomètres. New York, Mombasa, Paris, Tabarka, Swakopmund, Kalutara, Zabriskie Point, Marrakech, Lisbonne et j’en passe. Histoire parfaite, jusqu’à un drame récent. L’an dernier, mon pied s’apprêtant à fouler le sol de Stockholm, me réclame sa chaussure rouge. Bien sûr, les chaussures rouges ! Sauf qu’un vide abyssal se trouvait à la place habituelle des chaussures rouges. Après avoir retourné l’appartement, fouillé ma mémoire dans ses moindres recoins pour reparcourir nos chemins ensemble et revoir, peut-être, le lieu où elles auraient été malencontreusement rangées, après avoir passé quelques coups de fil aux endroits où elles auraient pu se réfugier suite à je ne sais quel événement vraisemblablement contrariant, il a bien fallu admettre que mes chaussures rouges avaient bel et bien disparu. Une grande tristesse avait fini par s’emparer de mes pieds et de moi par la même occasion, mais nous n’avons jamais voulu nous résoudre à les oublier. Parfois, ma bouche lâchait des désespérés « mes chaussures rouges » à des moments totalement incongrus ou pire, quand mes yeux en voyaient au bout d’autres pieds… Quelques mois ont passé, pendant lesquels je n’ai pas voulu les remplacer, jusqu’à ce qu’un jour, arrive à mon oreille droite un étonnant message : « Au fait, il faudra que je te rende tes baskets rouges. Enfin, bon, tu ferais mieux de les changer parce qu’elles ne sont pas top quand même ! » « Mes chaussures rouges » s’exclama, libérée, ma bouche. Je les avais prêtées pour qu’elles aillent faire un tour au ski avec d’autres pieds ! Et le temps du voyage, j’avais oublié. Oui, oui, je sais. Pour quelqu’un qui parle de ses « chaussures rouges » comme de la prunelle de ses yeux, c’est un peu mesquin. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : pendant tout ce temps, elles avaient elles-mêmes été déposées dans un appartement appartenant à d’autres pieds encore et victime d’un départ d’incendie ! Mes chaussures rouges, tapies au fond d’un sac en papier attaqué par la chaleur pendant les événements, s’en étaient sorties quasi indemnes : un peu de noir sur le dessus et une persistante odeur de brûlé ! Le soulagement ! Quelle fin atroce cela aurait été ! De retour au bercail, je les ai laissées se remettre de leurs émotions, reprendre contact avec un quotidien classique et échanger avec leurs collègues de banc… Et puis, au bout de quelques semaines à ce régime, mon pied s’apprêtant à fouler le sol maltais m’a fait… du pied. Il était temps, grand temps de reprendre la route ensemble ! Face à la mer, il leur a alors promis qu’ils ne se feraient plus d’infidélité…

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C’est la troisième utilisation totalement différente que je fais de cette image, prise à New York il y a 4, 5 ans peut-être, la première étant dans le cadre de Viva Cites. A chaque fois, l’image revêt une nouvelle signification. Aujourd’hui, radiographie d’une cité, jadis radieuse, irradiée par une explosion solaire intense, promise par tous les films apocalyptiques qui inondent les salles obscures ces derniers temps et qui donnent l’occasion aux cinéastes de nous éblouir par leur capacité à utiliser sans compter les effets spéciaux. Pour s’en persuader, voir ou revoir la comédie de Roland Emmerich, 2012. Heureusement, ils ne sont pas tous ainsi : voir ou revoir La Route par exemple, dont la sobriété de l’image et du propos sont justement facteurs d’angoisse.

Bref,  le cinéma s’inspire de la vie réelle, en ayant un avantage indéniable sur cette dernière, celui de pouvoir mettre en images l’irréel. Ainsi la perte de repères, la sensation d’être dans un monde insensé, aux valeurs perdues (dans ce cas, le passe est toujours meilleur…), s’accélérant un peu plus chaque jour et donc, mettant dans le même temps un peu plus de monde de côté, dont nous nous nourrissons inlassablement comme si c’était une fatalité, donne envie à certains de tout raser, de tout annihiler pour tout reprendre à zéro. Comme si l’homme apprenait de ses erreurs…

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