« Des bruits répétés. Des bruits répétés et très forts. Sur la porte. Quelqu’un frappe violemment sur la porte. Insiste. Les coups ne s’arrêtent pas. La cuisine est balayée par une lampe torche. Police. » (…)
Toujours commencer la semaine par un brin de ciel bleu et un peu de hauteur… J’ai déjà écrit cela il y a quelques semaines, quelques mois. Rien de tel, pour ce faire, qu’un petit détour par la grande pomme aux lignes acérées. Un cliché parmi tant d’autres sur cette ville magnétique. Les taxis jaunes, ces puzzles sur le bitume et surtout le fringuant Flat Iron Building.
La première fois que je suis allée à New York, il était entouré d’un filet de dentelle. Ravalement. Pour se faire une beauté. Une frustration quand on ne sait si on aura la chance de revenir ou pas. La nuit venue, depuis le sommet de l’Empire State Building, ce monument d’architecture se démarque comme peu d’autres dans le magma lumineux que devient la ville. Non qu’il soit particulièrement bien éclairé, mais sa position centrale, au carrefour des 23e rue, 5e avenue et Broadway en fait un point où le trafic converge pour mieux s’en éloigner. Une toile d’araignée en quelque sorte. Arrivé à la jonction, le flot d’automobiles se décompose alors en deux artères bien rectilignes. D’en haut, des filets de lumière incessants comme un flux sanguin.
… de nos envies nocturnes. Autrement dit, l’épicerie du coin, que l’on a tendance, sous nos latitudes parisiennes, à appeler « l’arabe du coin », mais que l’on taxe de « dépanneur » dans la belle province, ou de « Paki » en Angleterre… Dans tous les cas, le shop around the corner pas toujours au coin, aux couleurs bigarrées qui comble nos fringales intempestives, répare nos frigos vides, ressuscite nos fiestas asséchées, répond à nos urgences les plus étranges à toutes heures du jour et surtout de la nuit, sept jours sur sept.
La multiplication, depuis 5 ans, des Daily Monop, Carrefour City et autres émanations de la grande distribution a assurément changé la donne et sonné le glas du monopole nord-africain, qui lui-même était venu à bout des Felix Potin et consorts. Cette image volée, de bric-à-brac où tout semble tenir dans un équilibre précaire, composant, par là-même un joli tableau, est-elle amenée à disparaître ?
… Bir Hakeim, on y danse, on y danse… Sur le pont Bir Hakeim, on y danse et puis voilà ! Ce soir-là, j’y mettais les pieds pour la première fois. Je me demande encore comment cette omission a pu être possible autant d’années, tout en ayant conscience, qu’au fil des jours, finissent par s’auto-élire quelques quartiers de prédilection au sein desquels on dérive…
C’est d’abord la symétrie de la structure qui m’a attirée, les poteaux magnifiés par l’éclairage, la piste cyclable bien scindée en deux, les routes de part et d’autre et les filets des phares blancs et rouges de voitures, les immeubles au loin et leurs petites cases éclairées. Cette symétrie a déterminé ma position. Puis, les lumières se sont imposées. Avec elles, l’envie de donner vie à cette scène a priori figée. Et la vie, c’est le mouvement. Un petit mouvement maîtrisé de l’appareil, une petite pause et la ville se transforme en forêt d’arbres de lumière. Reflet d’une réalité déformée et enchanteresse.
La nuit venue, les immeubles de verre qui, la journée, laissent entrer la lumière naturelle et protègent leurs habitants des regards indiscrets, se muent en une montagne d’aquariums posés les uns au dessus des autres transformant les hommes en de petits poissons tournant autour de lumières artificielles…
Provoquées par une œuvre lumineuse exposée au Centre Pompidou. Le petit est en émoi. Passe une première fois dans la salle obscure, son père au bout de la main. Il s’arrête net devant cette boîte mystérieuse qui lance des vagues de couleurs régulièrement. Les tonalités changent, le rythme aussi. Boîte de nuit ? Qu’importe, le petit est subjugué. Bientôt, son père se baisse pour être à sa hauteur. On devine que le petit lui dit : « C’est beau » d’un beau enfantin qui traîne en longueur… La découverte artistique se transforme en moment de partage. D’émotion.
Les minutes passent. Vraiment. Le père veut poursuivre la visite, le petit résiste mais pour l’heure, il est encore moins fort que son paternel. Ils disparaissent par l’autre porte. Pour mieux réapparaître une minute plus tard, le petit en premier, toujours avec son père à bout de bras. La traversée de la pièce de 5 mètres de long est une véritable épopée. Comment la faire durer le plus longtemps possible ? Les yeux rivés à la boîte magique, le petit se laisse traîner vers l’autre sortie. Depuis le banc, le spectacle est burlesque… Et le devient encore plus, quand, quelques secondes après, déboule dans la pièce le petit garçon accompagné de sa mère cette fois-ci. On imagine aisément les tractations qui se sont jouées à l’extérieur. Jamais vu un intérêt si vif pour une œuvre d’art, certes très attrayante pour les yeux, de la part d’un enfant de cet âge ! Au final, je ne sais plus ce qui est le plus beau.
En pratique, toutes les photos figurant sur ce site sont en vente. N'hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements !
Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
Extrait d’”Etats d’âme sur le macadam”, ensemble de textes griffonnés à l’aube du 21e siècle sur mes inséparables petits carnets… * Il y a eu un feu d’artifice. Sur cette plage de sable fin. Hier soir. Il faisait nuit et à 23h, la foule commençait à s’impatienter. Ici et là, des artificiers amateurs faisaient exploser […]
Et il s’agissait vraiment d’un vaisseau spatial replié sur lui-même période origami en mission d’observation sur Terre, j’aimerais également emporter un souvenir de lui avant qu’il ne reparte dans sa très lointaine galaxie raconter à ses pairs que des milliers d’humains lui ont bizarrement tourné autour, toujours dans la même configuration sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi : […]