tags: arbre, camion, cynisme, Etat de Washington, Olympic Peninsula, route, tronc, vert
Parfois, je me dis que les équipes chargées de définir les scenic point ou points de vue remarquables d’une route devraient s’offrir les services d’un photographe avant d’arrêter leur choix… Certains sont faciles, évidents, ils sautent aux yeux de tout le monde. Mais de temps en temps, quelques erreurs d’appréciation sont à relever. Les conseils d’un amateur d’image permettrait notamment d’exclure, encore que cela relève tout simplement du bon sens, tout panorama comportant un arbre en plein milieu du dit scenic point ou une végétation un peu trop abondante, venant ainsi obstruer la vue supposément époustouflante. Surtout, le photographe choisirait probablement d’autres sites. Je ne compte plus en effet le nombre de fois où, les deux mains sur le volant mais les yeux à côté de la route, je lance un : « mais c’est ici qu’il aurait fallu un scenic point ! » S’en suivent un soupir de dépit, et, en fonction du paysage aperçu et du nombre de fois où l’on s’est déjà fait cette réflexion sur le trajet, un coup dans le rétro, une embardée maîtrisée et un arrêt sec sur le bas côté, herbe, sable, terre, bande d’arrêt d’urgence… L’appareil est prêt, attendant sagement sa sortie sur la banquette arrière, voire sur les cuisses. Il faut être prompt pour ce genre d’expédition hors des sentiers balisés. C’est un peu comme si on se créait son propre festival off des scenic point. La porte s’ouvre, on sort rapidement, on cadre, on déclenche, et on reprend les commandes après quelques secondes, ni vu ni connu. Les passagers des quelques voitures nous dépassant dans ces circonstances ont alors souvent le même réflexe : nous regarder ainsi que la scène photographiée, et dans le lot, on sait que certains se disent : « c’est vrai que c’est pas mal d’ici ! »…
Et voilà, après un petit mois fort en émotions, la 2e édition d’Objectif_3280 est arrivée à son terme… 538 échos ont été postés pour cette 8e et ultime génération, ce qui porte à 1 310 le nombre de photos recueillies depuis le 1er juin et toutes liées les unes aux autres par des associations d’idées parfois limpides parfois obscures… Malheureusement, quelques branches se sont arrêtées plus tôt. On aurait aimé donner une suite à toutes les images proposées, mais ainsi va la vie… Il me semble néanmoins que les racines et les branches tentaculaires de ce 2e arbre écho-photographique sont désormais bien ancrées dans la terre, prêtes à pousser d’une manière ou d’une autre. Les chaînes et histoires créées par les 252 participants de 18 pays sont de petites merveilles (si, si) ! Merci chaleureusement à tous ceux qui y ont participé (on se parle bientôt) ainsi qu’à ceux qui l’ont suivi à distance (je ne peux que vous deviner)… Merci à ceux qui se sont prêtés au jeu de « Perchée, sur une branche avec… » (j’en ai encore deux à poster et la boîte aux lettres reste ouverte) et qui ont bien voulu partager leurs souvenirs, leurs histoires, leurs idées, leur vie… Maintenant, il va falloir penser à l’exposition ! Tout cela est vraiment très loin d’être fini !
Il paraît que c’est un truc de garçon, de vouloir aller jusqu’à la bouée, flottant à quelques encablures du rivage. Avez-vous déjà entendu une fille dire « On va jusqu’à la bouée ? » Non ! La fille, elle, elle s’étonne et demande : « Pourquoi faire ? » « Bah, pour voir, pour y aller, pour pouvoir revenir après y être allé ! » lui répond-on, comme si le but d’une excursion vers la bouée (ça pourrait être, « on fait du feu ? » ou « on monte sur le rocher là ? » aussi) allait de soi… L’objectif est donc d’atteindre un endroit faussement inaccessible et de transformer la traversée en odyssée : « T’as vu, je suis allé jusqu’à la bouée ! » « C’est super ! Et alors, c’était comment ? » « Bah, c’était une bouée ! Une bouée normale. » Hum…
Parfois, la bouée se transforme en rochers, et la mer qui la sépare de vous en rivière à l’eau glaciale venant se jeter dans l’océan. Pacifique. Et là, la théorie vacille… Car c’est vous, moi en l’occurrence, qui au loin, avez repéré ces grosses roches posées sur le sable et l’eau, et vous êtes mis en tête de les atteindre. d’aller les toucher… Vous avez bien vu le filet d’eau séparant la rive sur laquelle vous vous promenez de celle où se trouve votre but, pensant pouvoir le passer facilement, jusqu’à ce que vous n’arriviez au bord et réalisiez que, contrairement aux apparences, cette rivière a son petit rythme et sa profondeur. Cela va très vite dans votre petite tête, vous pensez à la bouée, au feu, au rocher, aux garçons, et à la fille que vous êtes – y a quelque chose qui cloche ? -, vous regardez le tronc en amont, opportunément couché en travers de la rivière, mais imposant ensuite un peu d’escalade pour rejoindre l’autre plage, vous touchez ensuite l’eau de la pointe du gros orteil droit – ouch, c’est froid, très froid -, manquez de vous raviser avant d’enlever vos chaussures, de remonter les jambes de votre pantalon et d’y aller ! Quand même, ce n’est pas de l’eau à 10°C et un petit courant qui vont vous arrêter ! Et non, effectivement… l’eau mouille et glace, le courant déstabilise, les galets massent mais l’ensemble n’arrête pas. Et maintenant, de l’autre côté, vous vous dites que puisque vous y êtes, autant aller au bout. Autant vous approcher. Pour voir… Et alors, vous vous dites finalement que ça a du sens d’aller à la bouée. Ceci dit, il y a quand même quelque chose : le garçon a préféré le chemin le plus long, grimper sur l’arbre coincé en travers de la rivière et faire un peu d’escalade…
S’arrêter, se coucher sur la terre ferme, ouvrir grands oreilles et yeux et lâcher prise. Regarder devant soi, admirer la majestueuse danse des arbres aux sommets, écouter le vent se faufiler dans leurs feuilles, voir les rais du soleil jouer à cache cache avec leurs troncs, entendre leur bois sec plier sous l’effort… Etre, là.
(English version below >>> scroll down please)
Comme lors de la 1re édition, la Génération 2 a été remplie en moins de 30 minutes… La génération 3, avec 9 échos possibles, est désormais ouverte ! Vous pouvez donc poster votre photo sur l’arbre écho-photographique. Et je reprends la carte qui nous permettra de suivre la localisation de cette nouvelle écho-munauté ! Tout le monde, au sens propre, peut participer !
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As for the first edition, the second generation was completed in less than 30 minutes… Generation 3, with 9 echoes, is now open! You can already post your picture on the echo-photographic tree. And I keep doing this map to follow the new echo-munity’s location! Everyone, literally speaking, can participate!
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Share on FacebookPris en flagrant délit de production de bulles de pensées et d’idées en pleine descente d’escalier ! Ce n’est pas chose courante, et quand cela nous arrive, évidemment, impossible de s’en rendre compte ! On ne peut pas voir son dos en se regardant dans le miroir… il y a, normalement, quelque chose qui cloche. […]
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