Photo-graphies et un peu plus…

Une petite mise à jour de la rubrique « Photographie » et l’occasion d’une nouvelle visite ou d’une découverte…

Au programme, Montréal, quelques clichés suédois, l’exposition Viva Cités, des briques, des bulles, des feux d’artifice, des trains, des arbres, la mer, et tout et tout…

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J’ai croisé James Dean l’autre jour. En plein Montréal. Par un mardi après-midi très ensoleillé. Il était 15h23 précisément. Il était sur son vélo, à un coin de rue, vêtu comme à sa grande époque, entouré d’un halo de lumière poussiéreuse, et surtout aussi jeune que dans mes souvenirs de cinéphile. Peut-être avait-il un peu maigri. Lorsque le feu est passé au vert, il a continué son chemin, naturellement. Personne d’autre que moi ne semble l’avoir remarqué. Voilà, je m’auto-ajoute à la liste des illuminés persuadés d’avoir vu Elvis, Marilyn Monroe ou Michaël Jackson en vie, car ils n’arrivent pas, pour des raisons x ou y, à se faire à leur disparition. Là, pas de problème de ce côté là. C’est juste une illusion d’optique.

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Certaines villes et/ou pays ont la chance d’avoir un emblème. Paris et sa Tour Eiffel, le Japon et le Mont Fuji, Londres et Big Ben, New York et… l’Empire State Building, le Kenya et le Kilimandjaro, Sydney et son opéra… A Montréal, il y a le Stade Olympique avec sa tour inclinée reconnaissable entre mille. Il y a aussi le Pont du Havre, rebaptisé Pont Jacques-Cartier en 1934, quatre ans après son ouverture et cela, suite à une pétition des citoyens voulant rendre hommage au découvreur du Canada.

Il en aurait fallu moins encore pour que j’en fasse… le tour.

Après Otages de la nuit, voici un deuxième reportage montréalais, Le tour du Cartier, au cours fort heureusement moins tragique que son aîné.

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Vision totalement surréaliste pour la parisienne que je suis ! Des étals entiers de citrouilles de tailles variables – les plus grosses font 100 kilos ! -, aux couleurs multiples – orange, jaune, blanche, grise – ; de cucurbitacées en tous genres – potiron, courge musquée, courge patidou, courge galeuse d’Eysine, allongées, biscornues, boutonneuses… Les Montréalais ne sont pas tant amateur de soupe à la citrouille que ça ! Non, d’autant que toutes ne sont pas comestibles ! En revanche, ce qu’ils prennent très au sérieux, et particulièrement les enfants pour qui c’est LA fête de l’année devant Noël, c’est Halloween !

Dans un mois, lanceront les plus avertis. Certes. Mais le 31 octobre, c’est déjà demain. Donc, les citrouilles commencent à envahir la ville en des lieux stratégiques comme les marchés ; les premières décorations sont accrochées dans les rues, comme ce sera bientôt le cas pour celles de Noël à Paris ; les boutiques de costumes ont lancé leurs promos sur les derniers modèles de squelette phosphorescent ; les places dans les soirées déguisées les plus farfelues se réservent dès aujourd’hui ; les sacs de bonbons acidulés en forme d’araignées, de fantômes et de sorcières se remplissent en prévision du « Trick or treat » à venir…

La tradition a atteint les côtes françaises il y a quelques années (grâce, notamment, au téléphone orange Olaween d’Orange il semblerait (gros, gros esprit créatif sur le nom…). Fin octobre, toute la ville se transformait en orange et noir. Même débauche dans les vitrines. Même frénésie dans les cours d’école. Même folie dans les partys. Mais, la supercherie commerciale ayant retiré son masque – nouvel exemple de la globaméricanisation des cultures -, elle est tombée en désuétude aussi vite qu’elle avait été propulsée au 3e rang des fêtes commerciales à succès dans l’hexagone. Autre raison moins connue, le 31 octobre est la veille du 1er novembre. Toussaint, puis Fête des morts. Une juxtaposition jugée peu heureuse pour certains esprits pieux. Que ces considérations semblent lointaines de ce côté de l’atlantique. Rendez-vous donc dans quelques semaines pour la suite de l’événement !

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La vitrine attire d’abord le regard par le bazar qui y règne… Un bric-à-brac de vieilleries qui n’en ont pas les stigmates. Tout est rutilant, propre, comme neuf. A tel point que l’on pourrait douter de leur âge… Les rééditions, chirurgie esthétique du vintage ? Les propriétaires du lieu ont probablement fait le même raisonnement. Et affichent la couleur sur la vitre elle-même, en lettres capitales blanches : « Not made in China. »

Le message est clair. Emprunt d’une certaine violence même, même si le « Made in China » a réussi à se faire beaucoup d’ennemis en très peu de temps… A tel point que lorsque l’on commence à taper « produits chinois » sur Google, ce qui est immédiatement proposé pour poursuivre la quête est : « produits chinois dangereux ». S’en suivent des listes noires de produits, des articles effrayants, des blogs émus… Tout semble s’accélérer depuis trois, quatre ans, suite aux problèmes de santé (voire décès) provoqués par certains objets ou aliments issus de l’empire du milieu comme on peut le lire, faisant naître une réelle méfiance chez les consommateurs occidentaux. En tout cas, ceux qui ont les moyens. Car, c’est bien de cela dont il s’agit avec cette inscription : à la fois de dire qu’il ne s’agit pas de contrefaçon, mais de vrais objets ayant traversé les années… Et comme chacun sait, le temps, c’est de l’argent !

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Voilà comment se discréditer en quelques heures, même si j’ai, hier, admis la limite de ma critique ! La nuit tombant, les petites lumières se laissent distinguer tour à tour. Un vrai ballet d’étoiles ! C’est un peu comme à marée basse, la rive nous apparaît sous un autre angle. S’il est naturel de se sentir minuscule et insignifiant au pied de ces buildings, les rôles sont inversés une fois de l’autre côté. De la rivière, du pont, de l’espace… A distance. Certains détails, imperceptibles dès lors que l’on est plongé dans le tumulte citadin, la nuque à 90°, nous sautent alors aux yeux. Comme cette chauve-souris immense aux ailes repliées, encore endormie. Postée innocemment entre deux immeubles, elle attend que la nuit soit totalement tombée pour couvrir, de son aura protectrice, la cité… God damned !

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Installation aquartistique naturelle, gratuite et cyclique. Les spectateurs arrivent par vagues, cherchent leur siège et s’y installent bruyamment. Une fois l’assemblée calmée, les lumières s’éteignent. Le chef d’eaurchestre fait son entrée, salue les visiteurs du soir puis ses musiciens, déjà en eau… Trois coups de baguette sur le pupitre et le spectacle commence. Sur scène, des sylphides aqueuses apparaissent, par envolées discrètes et d’abord désordonnées. Les flots se décomposent en une succession de gouttes sculptées par le hasard et dansant dans l’air… Liberté. Soudain, coups de cymbale dans la fosse : la rencontre que tous attendaient se produit. L’eau ascendante flirte avec l’eau descendante. Eclats en série ! Le contact est explosif ! Le ciel se pare alors de voiles d’eau quasi imperceptibles à l’œil nu et d’une durée infinitésimale. Appleaudissements nourris dans les rangs ! Braveau ! Braveau !

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Les premières fois, quelles qu’elles soient, ont toujours un petit goût particulier. Pour certaines, on se demande d’ailleurs comment l’instant n’a pas pu se présenter avant. C’est vrai, un orage, finalement, c’est assez courant ! Même en ville. Ce qui l’est moins, c’est de pouvoir le photographier. Les villes habitées étant souvent peuplées d’immeubles hauts, seuls les plus chanceux ont un ciel ouvert offert à leurs yeux. Cette hauteur oriente notre regard, souvent stoppé net par une façade lorsqu’il s’aventure à se projeter à l’horizon. Lever la tête pour avoir droit à une étroite fenêtre sur le ciel.

Montréal est une ville basse. Avec beaucoup d’habitations de 2, 3 étages principalement. A tout moment, le ciel est présent, dans sa globalité. Il s’étend nonchalamment comme s’il était chez lui, au lieu de se frayer un chemin entre les briques arrangées. A fortiori, un soir d’orage. Ce qui rend plus faciles certaines premières fois, donc. Enfin, moins difficiles. Car, réussir à capturer un éclair dans sa boîte noire relève, pour le néophyte, d’un lumineux coup de chance ! On tente de raisonner, on croit pouvoir définir un cycle, prévoir leur manifestation, on compte le temps entre le tonnerre et l’éclair pour évaluer la distance au son et lumière gratuit, et après plusieurs échecs, on finit par cadrer large et mettre un temps de pause suffisamment long en se disant qu’il y tombera bien « quelque chose ». Le plus souvent, un halo lumineux, comme s’il faisait jour en pleine nuit. Et dans le tas, miraculeusement, un éclair. Qu’on manque d’effacer dans la précipitation. Un bel éclair torturé mais bien décidé, venant s’échouer dans une zone pas si lointaine. Une magie. Qui ne se reproduit pas. Le résultat n’a rien d’extraordinaire. Seulement, le seul fait d’être la première image de ce genre la rend extra-ordinaire… L’orage se déplace, des trombes d’eau balayent les rues désertées, les premières feuilles jaunes tombent au sol, les flashs se détournent, le tonnerre gronde toujours, mais il est déjà plus sourd. La tempête se poursuit ailleurs. Avec sûrement, à d’autres fenêtres, d’autres admirateurs…

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« Vous avez acheté là ou vous aimez les briques ? » me demande un monsieur en me voyant affairée autour de cet amas de terre rouge cerclée depuis quelques minutes. Je souris. « J’aime les briques, c’est ça ! ». « Ah ! » rétorque-t-il tout en continuant de marcher. Certes, même si elle était proposée (peut-être ironiquement), cette réponse n’était visiblement pas celle qu’il attendait. En même temps, photographier des briques parce que l’on aime leur forme, leur couleur, leur texture, leur assemblage et tout le potentiel qu’elles couvent en elles, me semble bien moins étrange que photographier des briques qui vont potentiellement constituer les murs de son futur appartement. Comme un inspecteur des travaux pas finis en quête d’un vice de forme. Genre : « il est hors de question que cette brique fasse partie de ma cuisine ! » Mais, j’avoue, je n’en suis pas à ma première tentative avec les briques. Je crois même que quelque chose est en train de se construire entre nous…

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J’ai trouvé la solution à une déconvenue photographique survenue il y a quelques jours… Petite pause dans un grand parc de la ville. Des bruits de percussion. Et devant les musiciens, un groupe de danseuses. Elles sont six, sept, prof comprise. Cours de danse africaine. Très sportif, et, de fait, très impressionnant. Il y a deux photographes très équipés à côté d’elles. Au bout de quelques minutes, je sors naturellement mon petit appareil photo et prends quelques images. Cadrage lointain, des silhouettes en premier plan, des buildings en arrière plan. Quelques minutes plus tard, je m’approche un peu plus. Je suis à 10 mètres, 15 mètres peut-être. Et continue à faire quelques clichés. Un peu plus serrés, mais sans plus. A la fin du cours, une des danseuses me rattrape alors et me demande d’effacer toutes les photos prises. Me dit que je n’ai pas le droit. Que des photographes professionnels sont là , avec leur  autorisation. Je m’exécute et efface une à une toutes les photos. Elle reste à côté pour vérifier que je n’essaye pas d’en conserver une ou deux…

Bon. Que stipule la loi pour le droit à l’image dans un lieu public ? Agacement saisi mais je pense que les images au cadrage large n’enfreignaient aucune loi, les danseuses n’étant pas reconnaissables et faisant partie d’un ensemble incluant d’autres éléments graphiques. Et quid du reporter ? Dans le feu de l’action, fait-il signer une autorisation de diffusion aux personnes qu’il photographie ? Bref, en attendant d’en savoir plus, j’ai trouvé une parade : ne pas montrer de visage ! En l’occurrence, ce guitariste au corps gaston-lagaffien m’a facilité la tâche : il joue tête baissée. Ce qui aurait pu être à nouveau problématique s’il avait été chauve. Ce n’était, heureusement, pas le cas. Loin de là.

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