Photo-graphies et un peu plus…

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Rien sur l’arbre, rien sur la colonne communautaire, mais où sont passées les feuilles ? Bizarrement, ne reste que ce à quoi elles sont accrochées…

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Cela faisait bien 1h30 qu’on roulait… L’atmosphère dans le bus s’était un peu calmée, la fatigue matinale aidant, mais il y en avait toujours trois ou quatre qui relançaient les hostilités à un moment ou un autre, et qui finissaient par contaminer tout le monde, au grand dam des monos. Ils devaient bien se marrer, intérieurement. On sentait qu’on s’approchait du but de l’excursion, la forêt devenant de plus en plus touffue. Il n’y avait personne d’autre sur la route. Que nous. Une petite quarantaine d’enfants excités, un jeudi de vacances en centre aéré. Le chauffeur avait enfin ralenti, jusqu’à s’arrêter. Mais pas sur un parking, sur la route elle-même. Un barrage. Il y avait un barrage devant. Des personnes bloquaient la route. Des fumigènes. La marmaille que nous étions s’était tue sur le champ. Le bus avait dû se garer et les monos nous avaient fait descendre. Comme ça. Il y avait un peu d’agitation dehors. D’autres cars étaient parqués, à proximité. D’autres enfants attendaient aussi, dans un silence auquel ils n’avaient habitué personne. On sentait bien que quelque chose d’anormal se tramait.

Dans la forêt, là-bas. Une lumière d’une rare intensité passait à travers les troncs, les branches, les feuilles. Comme pour nous aveugler. Des volutes de fumée enveloppaient la zone vers laquelle nous nous dirigions, mi amusés mi effrayés. Il y avait quelque chose. Quelque chose de grand. Quelque chose que nous ne connaissions pas. Le bois sec et les feuilles mortes craquaient sous nos pieds, des cris d’enfants rebondissaient d’arbre en arbre. Et toujours cette lumière. Blanche. Au fond. Comme un guide. Un aimant. Plus nous nous approchions, plus il y avait de fumée, au cœur de laquelle nous distinguions une forme à laquelle nous ne voulions croire. Une soucoupe. Volante. Posée sur l’humus. De quatre, cinq mètres de diamètre. Avec de petits hublots. Une antenne. Et dans cette brume artificielle, marchant d’un pas lourd, d’étranges silhouettes casquées… Qu’on voulait faire passer pour des extraterrestres. Des extraterrestres, rien que pour nous. Pour notre sortie du jeudi. A quel instant avions-nous compris cette géniale supercherie fomentée par nos animateurs associés à ceux d’écoles voisines ? A quel instant notre cœur d’enfant crédule avait-il repris son rythme normal pour profiter de l’univers extra-ordinaire dans lequel il avait été plongé sans ménagement ? Et à quel point mon âme d’adulte a-t-elle transformé cette histoire dans sa mémoire pour la rendre encore plus incroyable ?

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Ou bien l’instant magique… Ce moment où, venant de la lumière, nous nous trouvons subitement plongé dans une toute nouvelle obscurité, perdant instantanément nos repères, et découvrant cette étrange sensation d’être cerné par le néant, et où, petit à petit, nos pupilles se dilatent, apprivoisent la pénombre, captent le peu de photons qui circulent dans l’atmosphère et font, seconde après seconde, apparaître les éléments constituants du monde dans lequel nous avons été projeté. Les formes se dessinent grossièrement – une masse sombre menaçante de prime abord -, leurs noms se laissent deviner – un palmier dansant dans le vent -, un subtil et nouvel univers prend vie autour de nous. Et bientôt, de façon assez surprenante, nous réussissons à nous y mouvoir comme s’il y faisait jour…

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Le soir venu ou au petit matin, des êtres étranges arpentent parfois les plages équipés d’une extension de bras et d’un casque. Ils les balayent en long en large et en travers, au sens figuré, en quête d’objets métalliques enfouis sous le sable – quelques pièces, bijoux et autres capsules de bouteilles – et perdus par les plagistes du jour ou de la veille. D’autres tracent le même chemin sinueux, la tête également penchée vers le sable, sans pour autant rechercher ce qui brille. Pour ceux-là, le butin se compose de beaux coquillages, de grains de sable remarquables, de galets bien lisses, de morceaux de bois flottés… Souvent, ces trésors, petits, ne se laissent pas voir du premier coup d’œil, ils requièrent un peu de concentration, d’effort, de sélection… De loin, on repère un coquillage à fière allure, on s’approche, on se baisse, on le ramasse, on lui retire grossièrement le sable qui lui colle à la carapace, on le regarde avec cet air de juge arbitre d’un 100 mètres hommes aux Jeux Olympiques et on décide soit de le mettre dans notre poche, soit de lui rendre sa liberté et de le rejeter nonchalamment au sol…

Exceptionnellement, le trésor trouvé sur la plage est immensément grand et extrêmement surprenant. Inutile de se pencher pour le voir, il s’impose à tous comme une fontaine à eau en plein milieu du désert. Ainsi en est-il de cet arbre mort dont les racines, tournées vers l’océan, reposent sur la plage, tandis que son tronc est partiellement inhumé dans le sable, derrière. Un arbre gigantesque, au bois lisse lavé par le sable, le vent, le sel… Un arbre accueillant au fond duquel on peut se lover sans crainte… Un arbre ludique que l’on peut escalader facilement… On tourne autour, on s’extasie, on le caresse avant d’être secoué par une question pourtant évidente : comment est-il arrivé là ? Ses congénères ne sont pas du même bois. Amené par les hommes ? Pour quelle raison ? Et comment ? Je sais que les Egyptiens ont réussi à ériger des pyramides sans grue, mais quand même… Se pourrait-il que l’océan, un jour de grande colère, ait eu la force de balloter ce mastodonte peut-être tombé d’une falaise et de le faire s’échouer sur le sable, rendant ainsi à la Terre ce qu’elle a engendré ? Même si un « non » incrédule s’affiche machinalement sur l’écran de contrôle, ce dernier est bien en peine de lui trouver une alternative plus convaincante…

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