tags: Angleterre, cabine téléphonique, Croix de Malte, identité, La Valette, Malte, parapluie, passé, perspective, présent, temps, ville, voiture
Je ne parle pas de la pluie, qui, à n’en pas douter, s’abat sur cette détonante ville de La Valette, bien que nous ne la voyions pas. La pluie. Mais de l’action. La précipitation. Cet enchaînement qui consiste à extraire son appareil de sa protection, à l’allumer (sans oublier d’ôter le cache, ce qui arrive souvent dans ces situations), à faire ses réglages à qui mieux mieux, à cadrer un minimum (sinon, la précipitation s’avère totalement inutile) pour réussir à capter ce qui est déjà en train de fuir et qui est, sur le moment, absolument indispensable à immortaliser.
En l’occurrence, l’ensemble formé par ce duo protégé par ce pavillon maltais et la cabine téléphonique anglaise rouge vif, la vraie, dans ce méandre d’escaliers, de pont et de doubles niveaux. Une sorte de déclaration de double nationalité impromptue et décalée. La cabine est effectivement un résidu de la présence britannique sur ce petit caillou à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique du Nord, où l’on continue aussi à rouler à gauche comme au pays de sa majesté, mais un peu plus à la manière du sud, approximative, avec envolées, embardées et coups de klaxon… Une cabine, figée comme le passé, immuable, qui résiste au changement. Et un parapluie arborant fièrement la Croix de Malte et paradant dans la ville, comme le sceau du présent.