Photo-graphies et un peu plus…

Certaines villes et/ou pays ont la chance d’avoir un emblème. Paris et sa Tour Eiffel, le Japon et le Mont Fuji, Londres et Big Ben, New York et… l’Empire State Building, le Kenya et le Kilimandjaro, Sydney et son opéra… A Montréal, il y a le Stade Olympique avec sa tour inclinée reconnaissable entre mille. Il y a aussi le Pont du Havre, rebaptisé Pont Jacques-Cartier en 1934, quatre ans après son ouverture et cela, suite à une pétition des citoyens voulant rendre hommage au découvreur du Canada.

Il en aurait fallu moins encore pour que j’en fasse… le tour.

Après Otages de la nuit, voici un deuxième reportage montréalais, Le tour du Cartier, au cours fort heureusement moins tragique que son aîné.

Share on Facebook

Terrain de jeu photographique par excellence, la plage. La plage, un temps de pause comme de pose. Ses silhouettes inconnues, ses grains colorés, ses amoureux romantiques, ses cieux cyclothymiques, ses enfants chamailleurs, ses coquillages amassés, tout y est photogénie… Le temps semble filer différemment, sur une plage. Le pas y est plus lent, plus nonchalant. On laisse traîner les pieds dans le sable mouillé s’affaissant légèrement sous notre poids. Grand classique, on laisse traîner son regard vers l’horizon, en s’imaginant le franchir bientôt. On scrute le sol en espérant y trouver un bijou égaré. Ou un coquillage bigarré.

Enfin, un… Je connaissais le mythe du cimetière des éléphants, mais celui des coquillages ne m’était pas familier… Etrange rassemblement en effet que celui du premier plan. Ils sont là par milliers, en miettes pour certains, entiers pour d’autres, soigneusement épargnés par les marcheurs du dimanche quel que soit le jour en tout cas…  La marée a-t-elle pu, à ce point, jouer un rôle de tamis ? Un père et ses deux enfants quelques pas devant. Chacun pris dans ses pensées. Un peu plus loin, un couple. Quelques secondes auparavant (j’étais là, je cherchais mon cadrage), ils se prenaient par la main, par l’épaule, par le bras, par… Quand le trio familial est entré dans le cadre, j’ai pensé que l’instant p approchait, qu’il ne fallait pas le manquer. Harmonie des couleurs, silhouettes isolées, perspective respectée. Le regard file naturellement vers cette petite masse noire, au fond à gauche, des enlacés. Trois groupes de personnes, trois émotions mais une sensation. Par ce temps-là, la plage est l’endroit idéal où faire échouer sa mélancolie.

Share on Facebook

Cerf-volant, drôle de juxtaposition pour ce petit bout de tissu fan de haute voltige capable de virevolter magnifiquement selon la dextérité de celui qui tient les rênes. Ah, rêne, cerf… peut-être y a-t-il malgré tout un lien ? Ce serait évidemment mieux avec « renne » mais… En fait, l’origine du mot se trouverait plutôt du côté du serpent, serp… Le serp s’étant, au gré de l’évolution du français, transformé en cerf, pour leur homonymie. Dans la foulée, soucieux de conserver le son, les faiseurs de mots de l’époque en ont sacrifié le sens, même si l’objet reste fondamentalement animal.

Ceci dit, il est effectivement plus facile d’imaginer un serpent faire ce genre d’acrobaties aériennes qu’un cerf… Question de poids probablement. Et puis, les rennes, avec leurs bois, ce n’est pas très pratique. Rien de tel pour s’emmêler les fils… Et les fils, pour un cerf-volant, c’est fondamental : ils assurent la connexion entre la terre et l’air ! Pour ce classique spécimen losangique, deux suffisent. Gauche, droite. On tire, on lâche, on enroule, on recule, on avance, on écarte les bras… Mais si simples soient-ils, ils font rêver les plus petits pour lesquels l’envolée demeure magique ! Comment en effet interpréter autrement leur désarroi lorsque, faute de vent, le cerf-volant s’échoue tragiquement sur le sable, incapable de flirter à nouveau avec les nuages ?

Share on Facebook

« Des bruits répétés. Des bruits répétés et très forts. Sur la porte. Quelqu’un frappe violemment sur la porte. Insiste. Les coups ne s’arrêtent pas. La cuisine est balayée par une lampe torche. Police. » (…)

Reportage fortuit à Montréal, une courte nuit de samedi à dimanche…

Share on Facebook