Ce brasier tapi au fond de soi
Cette incandescence domestique
Et même domestiquée
Trépignant d’impatience
Et tambourinant sans répit
Comme un animal en cage,
Thoracique
Chérissant les soirs
De feux d’artifice
Où les frontières s’effacent
Les transferts s’opèrent
Pendant que les corps exultent
Et que l’âme souffle
Enfin.
S’il est des questions extrêmement ardues auxquelles l’humanité trouvera forcément des réponses, même au bout de plusieurs siècles de recherches acharnées et ininterrompues menées simultanément par des milliards d’individus inconsciemment connectés les uns aux autres – d’où venons-nous ? ; notre existence a-t-elle un sens ? ; au fond, qui sommes-nous ? -, celle-ci, pourtant bien plus simple, n’en aura jamais de précise, quels que soient les experts convoqués : que diantre font ces deux-là sur leur kayak biplace surchargé au beau milieu de l’océan pacifique ?
Je n’exagère que partiellement : si l’archipel hawaïen est en effet au centre du plus vaste océan terrestre, nous pouvons facilement observer un bout de plage en premier plan qui indique naturellement la présence d’une terre ferme à proximité, en l’occurrence une île, Kauai, celle-là même sur laquelle reposent mes pieds et d’où j’ai pu prendre cette photo sans courir le moindre danger. Permettez-moi d’élargir ce champ carré serré pour que vous puissiez prendre la mesure de ma stupéfaction en les voyant s’approcher : très logiquement face à un océan, il n’y a que de l’eau à perte de vue – notez sa magnifique couleur au passage. Ils ne viennent donc a priori pas de derrière l’horizon – depuis la hauteur de mes yeux, pas très hauts, grosso modo à 5 kilomètres. Ce n’est pas impossible, mais qui sait vraiment ce qu’il y a de l’autre côté ?
« Et de l’autre côté justement », me lancerez-vous ! Dans mon dos donc, une mégalopole de plusieurs millions d’habitants stressés pourrait certes se déployer et s’étendre sur des hectares, mais ce n’est pas le cas. En lieu et place, une forêt dense et des montagnes escarpées auxquelles on accède par un étroit chemin de randonnée de terre rouge dont le début se trouve à une quinzaine de kilomètres, lui-même à une trentaine du premier village, et qui se poursuit sur plusieurs dizaines de kilomètres dans l’autre sens… Mais le plus étonnant, pour la fille un peu classique que je suis, réside sans doute dans la composition de ce couple improbable : un vieux monsieur qui ne s’est pas rasé depuis Noël dernier (oh, oh, oh !) et une jeune femme enceinte jusqu’au cou, jusqu’aux yeux, jusqu’aux dents. Sont-ils ensemble ? Vivent-ils d’amour et d’eau fraîche – et peut-être de poissons pêchés à la lance comme le fait Tom Hanks dans Seul au monde, sur les criques désertes de la Napali Coast ? Où va-t-elle donner naissance à sa sirène ? Evidemment, si leur sacoche rouge, lasse de cette vie sans cadre ni structure fixe, ne s’était pas jetée à l’eau, jamais ils ne se seraient autant approchés de la terre, jamais un valeureux gaillard ne se serait jeté à l’eau – chaude je précise – pour la leur rapporter, jamais, enfin, je ne me serais posé toutes ces profondes questions !
Beauté pure de côte sauvage, empreinte d’une incroyable paix et douceur malgré ce mikado faussement chaotique de troncs et de branches d’arbres venus de la terre, venus de la mer, et jonchant désormais la plage de galets, à une heure de grande écoute où la brume puis la nuit s’apprêtent à tout faire disparaître.
Sur la plage, l’été, lorsque certaines conditions de température, de marée et de pression atmosphérique – mais pas seulement – sont réunies, on croise parfois d’étranges créatures mi-poulpe mi-enfant…
Tout d’un coup, une pluie d’étoiles filantes a déferlé sur les hommes, les plongeant, de façon subliminale, dans une hypnose fugace dont ils sont ressortis avec des paillettes dans les yeux…
Au même titre que l’on remercie plus que naturellement celui qui nous libère d’un bout de salade en 12, quelqu’un devrait peut-être lui dire qu’il est suivi de près, voire de très près, par un serpent à voile…
Se dit d’une personne seule, autrement dit solitaire (même si c’est déjà imaginer le contenu d’une vie) marchant nonchalamment (c’est-à-dire sans trop se presser) le long d’une mer, voire même d’une grande étendue d’eau tronquée dont un regard extérieur ne serait pas en mesure d’affirmer avec certitude si elle appartient à un lac, un fleuve, un océan ou une mer donc. Exemple de phrase simple : « En remontant la dune aujourd’hui, j’ai vu un solimer chercher des baleines des yeux. »
Comme une idée encore un peu vague, un peu légère, ballottée de ci de là au gré des courants, d’air, qui feint s’envoler mais qui ne fait que danser. Et s’accrocher un peu plus à chaque expiration du vent. Pour, au bout du conte, faire corps avec celle qui l’émet, jusqu’à l’accompagner. Dans son inextinguible soif de liberté.
Parfois, par temps clair et esprit vagabond, sur les grandes étendues de sable blond, errent d’étranges créatures tout droit sorties des songes les plus doux…
Quelqu’un m’a un jour dit, il y a très longtemps mais bien dans notre galaxie – et je suis d’ailleurs persuadée de l’avoir déjà mentionné ici – qu’il serait bénéfique de m’auto-imposer des contraintes d’écriture. C’est certain, cela donne un cadre. Certain. Ce soir, j’ai donc décidé d’imposer une contrainte forte à mon extension supposément intelligente. […]
Share on FacebookLes rochers posés sur le sol sont les nuages flottant dans le ciel : regarder les uns ou les autres nous transporte dans des univers parallèles où l’impossible change de camp. On y voit ce qui n’existe pas. Un nuage en forme de cheval, de point d’interrogation ou encore de cosmonaute… On y projette ce […]
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