Si l’ombre est le contraire de la lumière, qu’est-ce que produit l’ombre de la lumière ? Et le produit de l’ombre par l’ombre donne-t-il de la lumière, comme le moins par moins se transforme en plus en mathématique ?
Si l’ombre est le contraire de la lumière, qu’est-ce que produit l’ombre de la lumière ? Et le produit de l’ombre par l’ombre donne-t-il de la lumière, comme le moins par moins se transforme en plus en mathématique ?
Face à cette incommensurable masse de métal et de verre parfaitement équilibrée, on a peine à imaginer la vie s’y épanouir et les idées jaillir… Et pourtant, tous les jours, des milliers de personnes s’engouffrent dans ces antres de la modernité, qui, de l’extérieur, fascinent l’amateur de lignes et de perspectives, mais qui, de l’intérieur, s’apparentent probablement à un non sens humain. La danse de la Terre autour du Soleil plonge ses habitants temporaires dans une incessante bataille entre l’ombre et la lumière, comme si, chaque jour, ils étaient les témoins passifs d’une éclipse artificielle…
A Port Ligat, à la sortie de la labyrinthique maison de Dali et Gala, un voisin fait du feu. La fumée s’élève. Portée par le vent, elle pique les yeux. L’odeur incommode, et bientôt, les responsables du musée interviennent. Le voisin s’exécute : il arrête d’attiser le feu de la discorde. Dans les hauteurs, le spectacle se poursuit…
Il est des images que notre esprit construit et reconstruit au fil des ans, sans que l’on en ait réellement conscience… Cette perspective en est l’exemple le plus saillant. Deux hauts murs assez proches l’un de l’autre, la lumière à l’horizon et une silhouette qui se dirige vers lui. Ou vers elle, ce qui est peut-être l’unique question à se poser…
Un jour, on m’a fait réaliser que j’aimais beaucoup ce type d’image… J’ai vérifié, dans mes archives. Effectivement, curieusement, mon inconscient m’avait régulièrement poussée à déclencher quand j’étais face à de telles perspectives. Par quoi est-on réellement guidé lorsque l’on se balade l’appareil en bandoulière ? Pourquoi cette image-là, quelle signification, quelle interprétation doit en découler ? Est-ce un souvenir qui renaît à chaque fois, un signe pour l’avenir ? Si, aujourd’hui, je provoque ces images, le sentiment mêlé de mélancolie et de satisfaction qu’elles font naître, demeure.
Un peu de vert… enfin, au-delà du noir et blanc… Une forêt dense de Douglas où les rais du soleil parviennent à se frayer un chemin. Errant sur la terre ferme, on se sent tout petit et en même temps, bien entouré… Pas de quoi avoir des sueurs froides malgré tout, même si les cinéphiles les auront à l’esprit.
… la photogénie naturelle des musées. Toujours le même, qui, après avoir honoré l’horizontalité, passe au vertical lumineux…
Les expositions temporaires du Musée d’art moderne de la ville de Paris, dont les collections permanentes sont en accès libre (ne pas hésiter à leur rendre visite…), m’a parfois (souvent ?), plongée dans une certaine perplexité, voire, comme dirait Dupont ou Dupond, dans une perplexité certaine… Il doit me manquer certains codes pour bien saisir toute la puissance de certaines des œuvres dépouillées présentées aux yeux de tous avec beaucoup déférence.
Dans ces cas-là, le plus énigmatique se trouve parfois dans le petit texte accolé à l’œuvre… J’en avais noté un à l’occasion de l’exposition de celles de Carsten Höller et Rosemaire Trockel (ce qui remonte à quelques années déjà). Juste une phrase : « Certaines pièces apparaissent comme la nouvelle formulation d’un dispositif montré précédemment dans un contexte différent, répondant ainsi à la nécessité interne du développement d’une réflexion. » Quelle structure alambiquée pour se défendre du fait que ce travail a déjà été exposé, et peut-être sous une forme moins aboutie ! Voilà, je me souviens avoir été agacée par ce pseudo snobisme contemporain. C’est toujours le cas ! Un de mes anciens professeurs d’université, un homme qui avait officiellement la tête dans les étoiles et qui du coup était souvent en retard, avait l’habitude de railler ceux qui utilisaient des mots compliqués pour dire des choses simples et se donner des airs plus intelligents… Il n’y a pourtant rien de déshonorant à être compris !
Faire un montage de photos est toujours source de questions. Faut-il tenter de reconstituer la scène photographiée à l’image de ce que voient nos yeux ? Et donc, éventuellement superposer les images ou leur imposer quelques degrés de rotation. Et si ce n’est pas possible, quel doit être le repère, la planéité de la mer, la continuité des protections du littoral ? Ou bien, au contraire, faut-il laisser le soin aux photographies de reconstituer la scène vue par nos yeux ? Et dans ce cas, accepter les distorsions, les différences de perspectives, de luminosité, les redondances de formes… comme ce couple avec son chien présent à la fois sur l’image de gauche et sur celle du milieu ?
Il y a quelque chose d’hypnotique dans cette photo. En concentrant son regard sur le centre, on aurait presque l’impression d’un cœur qui bat, d’un œil qui cille. Est-ce une forme concave ou convexe ? Est-ce une vue prise de haut ou d’en bas ? Le doute s’installe, mais la lumière demeure.
Pour voir/revoir, lire/relire les duos de l’année qui vient de s’écouler, le tout sur une page unique, il suffit de cliquer là. Vous passez sur une image, elle s’agrandit ; vous cliquez dessus, elle s’ouvre. Attention, seule la première image de chaque duo est visible et il m’est arrivé plusieurs fois cette année d’en poster […]
Share on FacebookA première vue, tout semble normal et même plutôt agréable. Cinq amis remontent tranquillement la piazza Beaubourg après s’être donnés rendez-vous au pied d’Horizontal, l’immense mobile de Calder qui a récemment remplacé l’infertile pot de fleur doré de Reynaud, siégeant désormais, le fond dans l’eau, au 6e étage du temple d’art contemporain de la capitale. […]
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