Photo-graphies et un peu plus…

Métaphore de bord de mer… Vivre, n’est-ce pas avoir encore à l’esprit ce qui s’est passé, et ce qui fait notre instant, notre présent, ce moment où nous sommes vraiment là, tout en anticipant ce qui va se passer ? Parfois, la trajectoire change en cours de route. De petits décalages en émergent. On s’éloigne, on se rapproche de soi, un peu comme la marée de la terre. Un vrai jeu de cache-cache à découvert…

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Prenez un feu tricolore en position neutre, des néons de bistrot cardinal, un ou deux réverbères éphémères, quelques barres métalliques réfléchissantes et autant d’ombres absorbantes… Ajoutez-y un zeste d’enseigne hôtelière et un reflet de panneau publicitaire ! Mettez le tout dans un bus de nuit agitée en phase d’extinction. Laissez prendre l’ensemble quelques secondes pour que les matières s’imprègnent bien des couleurs ! Démoulez le tout assez rapidement : vous obtenez une image que vous ne pouviez absolument pas anticiper ! Malgré tout, vous êtes même potentiellement étonné et ravi de ce que vous voyez !

Ce qui, finalement, est le fruit totalement inverse d’une recette, qui, par définition, se veut reproductible à l’envi et donc au résultat prévisible. Le preneur d’images n’en développe pas moins sa petite cuisine, en s’inventant des cadres, en rassemblant ses lignes, en casant les uns ici et les autres là, en fait, en pré-voyant ses icônes, cédant ainsi à quelques automatismes voire facilités. C’est que de clic en clac, il a déterminé les ingrédients qui allaient créer une « belle » image ou une image « réussie » dans son système de valeur. Il est même presque capable de la fabriquer les yeux fermés ! D’une certaine manière, c’est le début de la fin… Ces moments-là, laissez la main à la boîte, n’être qu’un index pousseur peut être une bonne résolution : elle rappelle que l’incertitude et le flou peuvent avoir du sens !

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« L’impossible photographie » disait l’affiche. Le défi attire l’œil… Et donne envie d’aller voir, même si, juste après, il est écrit « prisons parisiennes (1851-2010) ». Pour quelqu’un qui a soif de liberté, s’y rendre relève presque du paradoxe.

Avant de m’engouffrer dans les salles sombres du Musée Carnavalet consacrées à cette exposition inédite, documentaire  et très instructive sur le milieu carcéral dans la capitale, je me retourne, les yeux rivés vers le long couloir droit qui s’enchaîne dans mon dos. Et suis témoin du jeu de cache-cache entre l’ombre et la lumière, projetant, de temps à autre, les barreaux des fenêtres sur les petits carreaux du sol. Etrange écho… Une silhouette tronquée les piétine nonchalamment, montrant indirectement le chemin vers l’issue de secours !

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Un samedi après-midi. Entre deux rendez-vous. Pause photographique au cœur de ce pouls financier altoséquanais répondant au curieux nom de La Défense… La défense de quoi ? De ses intérêts ? Ce nom rend en fait hommage à une statue, La Défense de Paris, qui rend elle-même hommage aux soldats ayant défendu la capitale pendant la guerre de 1870… Donc, d’une certaine manière, de ses intérêts, même si la nature de ceux-ci a dérivé avec les années. Bref, il est tout à fait possible de traverser l’esplanade sans penser à tout cela, et d’être saisi par la beauté architecturale de cet espace en mutation constante. Si triste voire glauque les fades journées d’hiver, l’ensemble rehaussé par ces éclats vespéraux en devient presque surréaliste.

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Cette image n’est absolument pas le fruit de savants calculs à l’issue desquels j’aurais réussi à déterminer à quelle heure précisément, l’ombre d’un clocher allait venir se loger exactement au milieu de la façade lui étant opposée. Cette image est le fruit parfait du hasard. Une conjonction de coordinations… Le soleil au diapason, l’église fidèle au rendez-vous, l’ombre suffisamment capricieuse pour demeurer isolée, la façade accueillante, mes pas errants, mon regard scrutateur invité à mâter les hauteurs que la nuit n’a pas encore enveloppées, mes sens en éveil…

Un peu comme à Stonehenge ou dans un Indiana Jones, au moment clé, on s’attend à voir s’ouvrir une monumentale porte de pierre se détachant du mur oriental et conduisant directement à une caverne aux mille trésors… Combien de fois cet instant se reproduit-il dans une année ? Ce n’est peut-être pas un hasard, en revanche, si le Musée Nobel s’est installé en ces lieux, témoin privilégié de ce manège silencieux entre l’ombre et la lumière, le chemin emprunté par la recherche qui mène parfois au savoir.

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Absolument pas ! Authentique relique britannique en plein cœur de la Méditerranée, sur une île anciennement annexée par l’Empire qui y a laissé quelques habitudes… Ses très symboliques cabines rouges donc, ses petits déjeuners bacon-œuf-haricots rouges, mais aussi sa conduite à gauche, sans le flegme qui lui est, sous d’autres latitudes, attaché.

Le duo subtilement éclairé formé par cette cabine, posée au beau milieu de la placette devant le tronc d’un arbre aux branches protectrices, et ce banc vert en fer forgé fraîchement repeint, accueillant, semble tout droit sorti d’un musée à ciel ouvert… On tourne autour sans vraiment pouvoir l’approcher. Une certaine solitude s’en dégage. Nostalgie peut-être. La cabine, qui permet de garder un lien avec des personnes éloignées ; le banc, qui, à l’inverse, unit les êtres déjà proches. Aujourd’hui, on les dirait abandonnés. Leurs couleurs vives les inscrivent encore dans le présent, mais la distance qui nous sépare d’eux transforme le tableau en photographie tirée d’une époque ancienne…

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Il peut arriver au faiseur de photo d’être frustré de ne capter « que » l’instant lorsqu’il déclenche. Qu’il achète une caméra, pourrait-on lui lancer ! Oui, sauf que, le faiseur de photo ne veut pas forcément enregistrer le mouvement pour autant… Ce qui l’intéresse parfois, c’est de capturer la trace laissée par le temps qui passe, comme des rides sur le visage ou la lumière se faufilant un chemin à travers le feuillage sur un plan d’eau. Temps de pause. Des canards qui batifolent hors champ, une eau qui se met à onduler, des reflets qui dansent de façon anarchique. L’expectative. On ne sait jamais quelle image va découler de ces concours de circonstances ou rencontres hasardeuses d’éléments issus de mondes parallèles et au cours desquels le faiseur de photo accepte de perdre la main.

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Cette antichambre de salle de bain ressemble comme deux gouttes d’eau à l’atelier d’un Géo Trouvetout amateur de robinetteries et de lampes anciennes. Des plans de coupe, des copies de diplômes du Salon des Inventions de Genève et du concours Lépine, un bric à brac partout savamment arrangé, plus une place libre pour admettre quoi que ce soit d’autre… Une vraie caverne d’Ali Baba, ouverte sur la rue, éclairée si faiblement la nuit que le badaud n’en voit pas la fin, à peine la devine-t-il en suivant les traces laissées par la lumière se réfléchissant au gré des enchevêtrements sur les pièces métalliques d’un bout à l’autre de l’antre. Un antre qui va bientôt fermer d’ailleurs… C’est ce que ce même badaud peut voir de jour : « salle de bains « rétro » antiquités de plomberie et de toilette », Bail à céder », 90m2… Un brutal retour à la réalité après l’enchantement nocturne…

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« Attention à la fermeture automatique des portes ! » Des doubles portes même ! Il y a toujours une légère angoisse à voir quelqu’un faire fi de cet augure qui se vérifie à chaque fois, et se jeter à corps perdu, comme si sa vie en dépendait, dans le train ambulant alors même que la sonnerie retentit… Surtout sur cette ligne 14 ! Elles en ont piégé des jambes, des sacs, des manteaux, des écharpes, ces pinces de Météor… Mais une fois installé en sa queue, les yeux rivés vers le passé, ce serpent de lumière offre un voyage galactique dans les entrailles de la Capitale.

Musique originale : Coralie Vincent

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… ton d’hier.

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