Photo-graphies et un peu plus…
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Le summum du samedi après-midi pour certains : se poser en terrasse pour déguster un petit noir dans un vrai café parisien, regarder les gens passer sans vraiment les voir, parcourir un journal qui laissera de l’encre sur l’index, griffonner quelques lignes sur un carnet à carreaux, et puis, partir, simplement, comme si de rien était, avec le sentiment du devoir accompli.

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… avec des automates de luxe inanimés. Des mannequins plutôt. Et même, leurs têtes uniquement, même si elles ne sont pas uniques. Très en beauté ! Eye liner, rouge à lèvres, pupille lumineuse, on n’en croise pas tous les jours des comme ça. Quelle étrange disposition d’ailleurs pour ces plastiques plastiques ! Les yeux rivés sur la rue, témoins passifs du passage de la vie. Ces cobayes d’apprentis coiffeurs ont-ils une âme ? Rêvent-ils d’avoir un jour les cheveux longs ? De trouver corps à leur tête pour arpenter la ville ? Là, abandonnés sur l’étagère après l’ouvrage, on se prendrait presque à être tristes pour eux…

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Nouveau duo pris en flagrant délit de mimétisme sur un stand de fripes concluant les Puces du Design ! Celui-ci est sans doute même plus impressionnant que le cas des cosmonautes en tenue blanche que d’aucuns ont déjà baptisé de frères Bogdanov… Ces deux dames ne se connaissent pas. Séparées par un mur de robes, vestes, cravates et chapeaux d’un autre temps, elles ne se voient pas non plus. Elles ne parlent d’ailleurs même pas la même langue, ce qui ne transparaît pas ici mais permet de couper court à toute hypothèse de transmission de pensée.

Malgré tout ce qui les sépare, tout finit par les rapprocher. En premier lieu, ce goût des fripes, les portant à se vêtir d’ensembles légèrement surannés, mais bizarrement, tous deux tachetés (et non à jeter, pour les lecteurs rapides), l’une étant ancienne dompteuse de fauves, l’autre ancienne hôtesse de l’air. Peut-être ont-elles d’ailleurs partagé un vol vers le Kenya sans le savoir ! Bref… Ensuite, la synchronisation de leur mode de pensée et d’action face aux reliques présentées. D’abord, jeter un rapide coup d’œil à l’étal ; ensuite, repérer l’objet convoité et s’en approcher ; enfin, le saisir entre les mains en baissant légèrement la tête pour voir comment il s’accorde avec le reste. La suite n’a pas beaucoup d’importance (la dompteuse de fauves reposera le collier de perles et l’hôtesse de l’air sera rejointe par une collègue), mais la boite a enregistré ces quelques secondes de connexion involontaire entre ces deux inconnues, les unissant à jamais malgré une probabilité quasi nulle qu’elles échangent un jour volontairement. Comme quoi, nous ne sommes jamais vraiment très différents de nos voisins…

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Après les avoir tant attendus – le soleil et son corolaire, la chaleur -, et à peine une semaine après les avoir enfin eus, nous en sommes tous là ! A vouloir mettre les pieds dans l’eau pour faire un tant soi peu diminuer la température de notre corps absorbant… Peu importe le costume ou le tailleur, la chaleur bannit les réserves sociales ! Pour ceux qui n’ont pas la mer à portée de pieds, les villes regorgent de canaux, bassins et de fontaines publics, pris d’assaut dès les premières heures de la journée ! En dépit de toute règle élémentaire d’hygiène, on s’y jette, on s’y noie, on y boit la tasse, on s’y asperge dans une allégresse quasi juvénile, avant de s’allonger sur une serviette de plage comme si on y était… De doux moments de légèreté pour compenser la lourdeur atmosphérique !

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Il n’est pas évident, de nos jours, de prendre les inconnus en photo tout en ayant l’intention de rendre leur image publique… Le droit à l’image, dont nous sommes tous heureux de pouvoir bénéficier individuellement, a sensiblement changé la donne de la photo « humaniste » ou de l’instant. L’image animée n’est, bien sûr, pas en reste. Rapidement, des parades ont été trouvées pour pouvoir utiliser ces images, malgré ce droit de chacun à disposer de la représentation de lui-même : des zones de flou ou pixelisées sont apparues sur des visages reconnaissables, puis ont été rajoutées sur les logos ou toute évocation de marque pour limiter toute suggestion publicitaire inconsciente aux « regardants »…

La stricte application de la loi a conduit à des images entièrement floutées, donc totalement absurdes car dépouillées de leur signification. A quoi sert l’image si elle ne montre plus rien ? A contrario, pouvoir lire sur certains réseaux sociaux que untel a été identifié sur telle photo, dont il ne connaît peut-être pas l’existence, est tout aussi angoissant. « Identifié », un mot qui relève clairement du vocabulaire policier, comme si un méfait avait été commis, comme si la traque était lancée… Mais la traque de quoi ? De la vie des autres ? Finalement, le droit à l’image a peut-être du bon… Et ce n’est pas ma baigneuse volontairement étêtée pour éviter tout litige qui s’en plaindra !

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Sauf si vous venez juste de vous lever, vous devez savoir qu’aujourd’hui, c’est la journée de la femme. Internationale, bien sûr. Et cette journée ne date pas d’hier : elle a un siècle ! Elle a été proposée, en 1910 donc, par la militante allemande Clara Zetkin à l’occasion de la 2e conférence de l’Internationale socialiste des femmes à Copenhague, où l’on ne parle pas que de climat… en tout cas, au sens météorologique du terme. 100 ans plus tard, l’Académie des Oscars, qui décerne ses distinctions depuis 1929, sacre une femme réalisatrice pour la première fois de son histoire : Kathryn Bigelow. Pour « Démineurs », un film explosif sur la guerre en Irak, décidée par des hommes…

Entre Bagdad et Hollywood, il y a aussi Las Vegas où des hommes, en T-Shirt vif et teint hâlé, distribuent des tracts invitant le badaud parieur à contacter une call girl dénudée au teint pâle. Une autre forme de chair à canon… Il y a encore du travail !

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