Photo-graphies et un peu plus…

De ce point de vue, on dirait un circuit imprimé. Une de ces petites plaques magiques dont regorgent nos équipements électroniques toujours plus nombreux, et que l’on retrouve parfois abandonnées sur les trottoirs, victime de la rapidité des progrès technologiques. Cette régularité des lignes, ces nœuds symboliques où se rencontrent certaines d’entre elles, ce découpage millimétré, cette absence apparente d’espace laissé au hasard, c’est bien cela… Evidemment, cela pourrait être autre chose. Nous sommes au bord de la fosse des Caïmans, à quelques centaines de mètres de profondeur. Nous sommes les yeux de Virgile et Lindsey découvrant le monde perdu mais incroyablement beau, lumineux et organique des abysses. Une colonne vertébrale luminescente où circule la sève d’une vie différente sans frontières. La vérité est ailleurs, comme le répétait le californicateur dans une vie antérieure, et aucun scaphandre n’est nécessaire pour assister à ce spectacle céleste à la fois fascinant et effrayant. Tout au plus un peu de hauteur. Beaucoup de hauteur même pour pouvoir admirer cette portion de ville qui semble se déplier à l’infini tel une figure fractale et dont l’organisation méthodique quadrillée fait ressortir des perspectives auxquelles les européens ne sont pas familiers. A l’école, on nous apprend que les parallèles ne se croisent jamais… Je rajouterai : c’est pour cette raison que les perpendiculaires existent !

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Bonne année lumineuse à tous !

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Il semblerait que regarder chez « les gens » soit une spécificité française. Je précise : ce n’est pas regarder les gens, et donc faire preuve de voyeurisme, qui importe mais plutôt voir comment ils ont décoré leur bien ! Avec goût ou pas. Tout cela étant bien évidemment très subjectif ! Cette curiosité vis-à-vis de l’aménagement intérieur serait donc culturelle. Et une activité exclusivement nocturne, les habitations devant être rétro-éclairées pour être visitables, comme dans La métamorphose, la mienne, loin d’être kafkaïenne.

Ceci dit, cette manie ne s’applique pas uniquement aux antres des particuliers, mais à toute fenêtre donnant sur un monde nouveau et se donnant à voir. Ainsi en est-il de cette fenêtre de bureau moderne au faux plafond banal blanc tacheté de gris, aux néons aveuglants et grésillants et où l’on imagine sans peine des dizaines de personnes retranchées derrière des petites cases-bureaux ne se distinguant que par le numéro qui est plaqué dessus. Face à cet a priori négatif, voir ces ballons de baudruche colorés accrochés à la vitre grâce à du bolduc et à la porte d’une armoire métallique,  preuve d’une fête passée voire en cours, donne instantanément une note d’humanité au lieu. On entend alors les éclats de rire, les chœurs de « Joyeux Anniversaire », la musique d’ambiance mise par l’un des membres de l’équipe sur son PC en fête, les échanges de potins sur le gars du 6e qui s’est enfermé avec… Bref… Tout d’un coup, en un clin d’œil, tout cela prend vie… Et on se dit que cette manie, d’où qu’elle vienne, n’est pas forcément un défaut !

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Tomber par hasard sur un feu d’artifice hivernal est un luxe, qui justifie cette petite redondance d’éclats de lumières multicolores zébrant un ciel d’un noir profond en ce jour marqué d’une croix par les petits et les grands. Au-delà du spectacle céleste concocté avec minutie par les artificiers, c’est la musique composée par les explosions répétées des fusées, bouquets et autres cascades, et la vibration concomitante qui se propage dans nos corps fébriles qui rendent ces embrasements si magiques. Quand les uns ont les yeux éblouis rivés au plafond stroboscopique, l’amateur de photo à 5 pattes les a derrière l’œilleton, convaincu qu’il réussira, cette fois-ci, à maîtriser le chemin de la lumière. Une illusion, bien entendu ! Alors, autant laisser ces fines particules d’oxyde métallique en combustion parader librement devant les capteurs photoniques !

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L’arrivée d’un appareil photo numérique entre mes mains, et d’une manière générale, entre les mains de quiconque, a changé un certain nombre de choses fondamentales. Notamment, la façon de faire des photographies. Je n’évoquerai pas ici la séparation physique de l’appareil liée à la visualisation par écran : on ne fait désormais plus corps avec lui, et cela, c’est une révolution. A mon sens. Mais c’est un sujet en soi.

Non, ce qui a surtout changé, c’est le nombre de photos que l’on s’autorise à faire sous prétexte qu’il n’y a plus de pellicules à acheter. Et donc, que, d’une certaine manière, prendre une photo devient gratuit. Prendre mille photos ne coûte d’ailleurs pas plus cher, dès lors que l’on les conserve au chaud dans son ordinateur bien sûr. Là où la pellicule, payante, incitait à un minimum de retenue, et donc, de réflexion avant déclenchement, la carte mémoire l’efface. Quelle importance, en effet, de prendre dix fois à peu près la même vue pour augmenter ses chances d’en avoir une « bonne », quand il suffit d’effacer les neuf moins bonnes au moment de la sélection ?

Mais, c’est justement à ce moment précis que cela se complique. Car, à y regarder de plus près, sur chacune de ces dix vues, il y a toujours un petit quelque chose que l’on aime vraiment, que l’on ne retrouve pas sur les autres images, argument que l’on se sert à soi même pour ne pas supprimer les neuf images de trop. Car, il ne faut pas fantasmer, sur ces dix images, il y en a toujours neuf qui sont inutiles. Voire dix. Ce non choix est, petit à petit, responsable de l’inflation incontrôlée de notre photothèque. Pour avoir la conscience tranquille face à ces outsiders conservés tout en sachant qu’ils ne seront pas utilisés dans leur entièreté, j’ai trouvé une parade : assembler ces petits bouts si particuliers, et ainsi, recomposer une image, irréelle, significative. Evidemment, aller au bout de la démarche impliquerait de supprimer les parties non exploitées des photos utilisées pour le montage. Ce serait trop simple. D’autres parties de ces images pourraient en effet s’avérer intéressantes ultérieurement. Et voilà comment, malgré ma bonne volonté, ma base photo augmente au lieu de décroître…

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Réveil en sursaut, et de surcroît, en sueur ! Avec une image horrible encore à l’esprit. Un de ces Nutshead que j’avais croisés par hasard il y a quelques mois sur une plage normande et qui avaient disparu de la circulation quasiment aussitôt, avant même que je ne réussisse à savoir de quoi, de qui il s’agissait… Et là, cette nuit, ils étaient dans mon rêve. Je nageais avec des orques comme avec des dauphins, dans des eaux turquoises et chaudes, les deux étant impossibles. Celui que j’ai naïvement appelé « le méchant » en était… Omniprésent, effrayant, à me crier dessus des mots dont je n’arrive pas à me souvenir, envolés avec la brutale reprise de conscience. C’est ça, ce sont ses hurlements qui m’ont sortie de mon fantasme marin ! Et son acolyte, le rieur, mon « gentil », était là aussi. Au fond. Derrière une rangée impressionnante de congénères. A rire toujours. Mais d’un rire moqueur que je ne lui connaissais pas. Pour autant que je puisse affirmer le connaître après l’avoir vu 3 fois seulement. Je l’entends encore susurrer : « tu croyais nous avoir échappé… » A bien y repenser, il ne l’a même pas dit. C’était juste une pensée. Transmise de façon fulgurante comme le venin d’une couleuvre. Dur à avaler…

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« De la photo de parkinsonien ! » C’est un commentaire qui m’a été fait indirectement, un jour, suite à la présentation, par une tierce personne, d’une sélection de photos « légèrement » mouvementées sur Paris. Certaines ont pris ici dans Des fils de lumière… L’image ci-dessus n’en faisait pas partie. Je l’ai captée après. Un soir de pluie. Comme quoi, certains commentaires glissent sur nous comme une goutte d’eau sur une peau bien lisse… Et puis, je ne sais pas pour qui il était le plus désobligeant. Les parkinsoniens ou moi ? Montrer ce que l’on fait expose évidemment à toutes sortes d’avis. C’est la règle du jeu. Et faire la part des choses s’apprend… Mais où ?

Quoi qu’il en soit, j’aime la photo bougée. J’aime – même si, du fait du principe même de l’image fixe, cela peut sembler être une aberration – prendre des photos en marchant, tout en portant malgré tout une réelle attention à ce que je mets dans le cadre. J’aime la danse des lumières sur le macadam luisant, la convergence des courbes colorées ou au contraire, leur fuite organisée, les métamorphoses des éléments capturés. Au final, le nouveau monde qui se crée en secret dans la petite boîte noire, irréel, et que l’on découvre, a posteriori, au sec, avec empressement, telles des friandises dans une pochette surprise. J’aime le côté indéfini de ces images, prises dans la précipitation (c’est de circonstance…) ou pas (certains bougés sont très réfléchis…), comme s’il s’agissait de photos volées. Volées à qui ? A quoi ? A l’instant, je crois.

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La neige fraîche, tombée, contre toute attente, en cette veille d’Halloween, alors même que le temps n’a pas encore sonné le glas du mois d’octobre, est un vrai détective saisonnier. Avec une facilité totalement déconcertante, elle révèle en effet le passage de ceux qui l’ont foulée, un peu comme la poudre d’oxyde de cuivre ferait apparaître les empreintes digitales laissées par un gourmand inconnu sur un paquet de biscuits au chocolat sauvagement dépouillé et vidé de son contenu. Quelle drôle de surprise donc, en me retournant, de voir ces doubles traces de pas, comme si quelqu’un avait monté les marches de l’escalier en sautant pieds joints de l’une à l’autre… A moins qu’il ne s’agisse des pas de mon ombre.

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Une fois par an, l’espace d’une froide mais sèche nuit d’hiver dont la date précise n’est divulguée qu’au tout dernier moment, la lumineuse et luxueuse Place de la Concorde se transforme en un champ de course pour le moins original… Des dizaines de chevaux de lumière font, sans jockey, le tour de ce nœud parisien stratégique, à mi-chemin entre l’Arc de Triomphe (qui a aussi son Prix), la Tour Eiffel, le Louvre et bien d’autres encore. Totalement fasciné et saisi par la beauté de cette chevauchée fantastique, l’arbitre de ligne en oublie généralement son rôle d’arbitre, n’étant plus capable que d’agiter son bras de lumière pour donner encore un coup de fouet à ces chevaux filant déjà à toute vapeur !

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Errance nocturne dans une ville inconnue. Chaque pas est une découverte. Boîte enregistreuse sur « on ». Il fait frais, mais l’air est serein, posé. Anémomètre à zéro. Au plus, une brise légère. Pour faire passer le temps. Délicatement balayer la nuit et amener le jour. Une tour tronquée. Un bassin réfléchissant. Des silhouettes bien avisées. Des reflets à peine trompeurs. Des phares bien dispersés. Et là, au milieu, comme le nez l’est sur la figure, un petit détail. Un horizon penché. A peine 6°. Suffisant pour faire couler l’eau du bassin hors de ses frontières et créer une légère impression de fuite à son abord…

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