Photo-graphies et un peu plus…

Dans une vie parallèle, j’ai eu un échange captivant avec un épistémologue sur la science, la société, la technologie et sur la poussée anti-scientifique actuelle. Vient un moment où il me dit que l’opposition se fait supposément en faveur de la nature. Et d’ajouter aussi vite que c’est un leurre, car l’être humain la façonne depuis des millénaires et qu’il n’existe plus, aujourd’hui, sur cette planète, un élément qui soit totalement naturel. Sur le coup, je trouve que c’est un peu exagéré de dire que la Nature, avec un grand N, n’existe plus. Evidemment, quand on discute avec un philosophe, il faut aussi s’attendre à ce que les mots soient correctement utilisés. Et donc, se rappeler que la Nature n’est pas ce petit parc qu’il y a au bout de la rue (créé par l’Homme pour apporter un bout de Nature dans l’espace urbain, humain par excellence). 2010, les grandes découvertes géographiques sont finies depuis longtemps, même si l’on continue, exceptionnellement, à trouver des tribus n’ayant jamais eu aucun contact avec les hommes, les modernes… Une rencontre souvent fatale pour elles d’ailleurs. L’homme est allé partout, marquant son territoire comme un félin. Et si, par hasard ou par chance, quelques mètres carrés ont échappé à ses pas lourds, ils ne sont pas sauvés pour autant. Comme ce glacier, perdu dans un ouest inaccessible d’une île grande comme la Corse arrimée au beau milieu de l’océan Indien, reculant impitoyablement d’année en année pour cause de dérèglement climatique. Une poignée de personnes a foulé le sol de cette masse d’eau solidifiée. Aucun impact de cette présence-là. En revanche, à des milliers de kilomètres tout autour, on s’agite, on détruit, on s’échauffe, on produit et on transforme. Il a raison. La Nature n’est plus. Je crois que je suis triste. Mais peut-on être triste d’apprendre que l’on a perdu ce que, visiblement, l’on n’a jamais connu ?

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Après les mots, les animaux ! Dans le top 10 à définir des animaux particulièrement fascinants, il y aurait les éléphants (pour un autre jour) et puis les zèbres. Je ne sais pas quel styliste a eu l’idée saugrenue de leur coller des rayures à la naissance, mais il a dû oublier qu’ils allaient vivre avec toute leur vie, notamment dans la savane. En termes de camouflage, on a fait bien plus pertinent…

En fait, il y a bien une explication totalement rationnelle à cette tenue… Van Wong, le styliste en question, était amateur de boîte de nuit, et notamment de ce fameux effet stroboscope qui décompose l’image et surtout les gestes. On sait que les gens sont présents, proches même, mais on a du mal à les repérer. A fortiori, à les rejoindre… « Ah, excusez moi, ce n’était pas vous que je cherchais ! » La première fois, positivement troublé par le flou artistique dans lequel l’effet visuel l’avait plongé, et l’alcool aidant, il faut bien le dire, en rentrant chez lui, Van Wong s’est immédiatement installé à sa table de dessin pour essayer de matérialiser ce qui défilait encore devant ses yeux (la persistance rétinienne, c’est terrible). A l’aube, sa pièce à vivre était couverte de feuilles gribouillées. Il y en avait vraiment  partout. Lui, s’était assoupi sur sa dernière esquisse : des rayures… Voilà comment est née la tenue du zèbre. Car si le zèbre seul est totalement vulnérable, un troupeau de zèbres fuyant ensemble devient un véritable casse-tête visuel pour le prédateur qui chercherait à en attraper un !

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Il est des mots que l’on aime particulièrement, essentiellement du fait de leur sonorité. Ephémère, funambule, éclipse… En les lisant à voix haute, j’ai la sensation d’être transportée dans un pays où la musique est faite de mots. J’ajoute à cette micro liste la libellule. Libellule, libellule, libellule… Qui ferait aussi partie d’un top 10 à définir. Un mot qui ne s’utilise qu’avec parcimonie pour la citadine que je suis, les libellules ne faisant que trop peu partie du paysage urbain classique… De fait, c’est toujours un enchantement de les croiser et de pouvoir s’exclamer : « Oh, une libellule ! ». Avec ce corps si fin et irisé, ces longues ailes translucides, cette habileté dans le vol (elles battent des ailes 40 fois par seconde), on les croirait sorties d’un livre de conte pour enfants. Un conte un peu osé, il faut l’avouer, mais tout cela est très allégorique !

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Quelque part sur des rails. En mouvement. Temps en suspens. Une libération en quelque sorte. On se laisse transporter avec la conscience de n’y être pour rien. Temps à soi. Un paradoxe : le temps s’arrête alors que tout bouge autour… Occupations passagères : lecture, écoute partagée de musique, visionnage de film, écriture, discussion, sieste, méditation, ou encore, contemplation du paysage qui défile plus ou moins vite selon l’endroit où se porte le regard…

La vitesse uniformise tout, transforme ce qui est proche en lignes dansantes, mais épargne les formes lointaines qui demeurent des arbres, des maisons, des tracteurs, des vaches… Le soleil aveugle, le rideau abaissé limite ses ardeurs. Nouvelle transmutation. Après les traits monochromes, les points irisés. Redécouverte d’un monde en pointillé.

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Marguerite, alias 8511, à en croire le nom de code gravé sur sa belle boucle d’identification en polyuréthane (oui, oui, je crâne). En tout cas, belle vache, belle présence, malgré ce charmant strabisme. Ou peut-être même, grâce à ce charmant strabisme. « Une vache, quoi ! » me rétorquent certains en me narguant. C’est que la citadine que je suis le plus clair de mon temps n’est pas habituée à ce type de vache-là… Et de fait, s’émerveille de toute expression naturelle de la Nature. Quelques heures plus tard, la Voie Lactée se laissant admirer dans un ciel pur parsemé d’étoiles (mais pas prendre en photo…) provoque le même effet. Ce qui me vaut une nouvelle vacherie…

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Cela aurait aussi pu s’appeler : rencontre du 3e type… Car cette chenille semble tout droit sortie d’une au-tre ga-la-xie. Evidemment, j’ai grandi en ville, au cœur du béton et du macadam, je m’émerveille donc facilement devant un bout de nature (oh, une fleur ! ; oh, un mouton ! ; oh, une chenille !…), mais, là, c’est autre chose. La bête fait 2 cm de diamètre et 12 cm de long au moins ! Peut-être une mission secrète pour des extra-terrestres en quête d’une Terre d’accueil ?

Côté discrétion, il faudra alors rapidement leur transmettre les coordonnées d’autres petits hommes verts qui ont déjà étudié la question. Mais très sérieusement, quelle autre raison à la présence de tous ces capteurs bleus sur le dos et de ces antennes flexibles au dessus de la face ? Enfin, quand on s’en approche, de cette mâchoire empourprée, on se dit que leurs intentions ne sont pas forcément pacifiques… Et encore, nous n’en sommes qu’au premier stade ! Cette chenille, magnifique il faut l’avouer, va-t-elle réellement se transformer en papillon ? Guettons les journaux ces jours prochains, un ovni devrait bientôt être repéré dans le ciel tourangeau !

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Les promenades dominicales à vélocipède peuvent conduire à une conclusion heureuse : il existe bel et bien un Paris bucolique. Le gris et le crème sont remplacés par le vert et le bleu, les saules viennent pleurer à la surface de l’eau d’où émergent des algues sans fin, les chemins de terre conduisent à des jardins faussement abandonnés, les péniches bien ancrées au rivage sont bercés par le soleil, le ronronnement des moteurs cède sa place au pépiement des oiseaux, les maisons de bois occupent les rives assorties de hamacs. Inspiration. Expiration.

Enfin, Paris. Rectifions. Sa petite couronne. Il n’empêche, de vrais îlots de fraîcheur. D’ailleurs, ce sont des îles… Ile de la Jatte, Ile Saint Germain… Pas les plus modestes ni les plus accessibles, financièrement parlant, car pour le reste, les ponts jouent très bien leur rôle. On traverse d’ailleurs souvent ces bouts de terre entourés d’eau sans se rendre compte de leurs trésors, partiellement cachés ; et donc, sans prendre le temps de s’y arrêter. Car, ces îles-là sont, par définition, de parfaites zones de transit pour les travailleurs motorisés. Sûrement salutaire pour leurs habitants privilégiés. Je me souviens d’un exercice d’école mené sur l’île Saint Louis, autre île inaccessible, mais vraie parisienne pour le coup. L’idée, très facilement concrétisée ? Interroger quelques iliens et les amener à dire que lorsqu’ils franchissaient l’un des six ponts rattachés à leur île, ils allaient textuellement « sur le continent », comme si l’île Saint Louis était perdue en plein milieu de l’océan, comme s’ils vivaient sur… Belle Ile en Mer.

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Quel autre animal pour symboliser la lenteur et la nonchalance que l’escargot, lointain cousin de la tortue par leur maison-carapace qu’ils traînent où qu’ils aillent ? Souvent juste de l’autre côté du chemin, voire de la rue pour les plus égarés, mais toujours ailleurs ! De fait, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la vie d’un escargot est tout sauf paisible… L’escargot est téméraire : il risque sa vie chaque fois qu’il se traîne, menacé en permanence par des pieds immenses qui lui tombent dessus et l’écrasent dans un crissement désagréable car leurs propriétaires regardent peu l’endroit où ils les posent, leurs pieds ! L’escargot est résistant : il peut faire des centaines de mètres sans s’arrêter ni boire ni manger ! L’escargot est surtout patient : quand les parents en trouvent un dans l’herbe, l’extraient de son milieu naturel pour le montrer à leur petit dernier qui n’a pas encore conscience du bien et du mal, tout en lui disant, en croyant bien faire évidemment : « touche ses antennes, tu vas voir, elles vont rentrer tout de suite ! »… Le petit s’exécute sans attendre ! Pour une fois qu’il a le droit de toucher quelque chose ! Mais vous aimeriez, vous, que l’on vous mette le doigt dans l’œil, juste pour vérifier que vous les fermez bien quand le danger s’approche ? L’escargot est un véritable warrior, un héros des temps modernes ! Bref, à l’instar de Kiki, respect l’escargot ! Ce n’est absolument pas ce que je pensais développer en commençant ce mot – j’avais cette idée d’éloge de la lenteur pour amorcer doucement la semaine -, comme quoi, rien n’est jamais écrit !

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A quelques années d’intervalle, à des kilomètres de distance, un crabe d’un orange vif mais trépassé sur un rocher couvert de lichen. Ceci est une mise en scène. Voire, une nature morte.

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Suite des tribulations héroïques et maritimes d’une ombre agitée… Question : l’ombre de la réalité est-elle réelle ?

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