Photo-graphies et un peu plus…

Absolument pas ! Authentique relique britannique en plein cœur de la Méditerranée, sur une île anciennement annexée par l’Empire qui y a laissé quelques habitudes… Ses très symboliques cabines rouges donc, ses petits déjeuners bacon-œuf-haricots rouges, mais aussi sa conduite à gauche, sans le flegme qui lui est, sous d’autres latitudes, attaché.

Le duo subtilement éclairé formé par cette cabine, posée au beau milieu de la placette devant le tronc d’un arbre aux branches protectrices, et ce banc vert en fer forgé fraîchement repeint, accueillant, semble tout droit sorti d’un musée à ciel ouvert… On tourne autour sans vraiment pouvoir l’approcher. Une certaine solitude s’en dégage. Nostalgie peut-être. La cabine, qui permet de garder un lien avec des personnes éloignées ; le banc, qui, à l’inverse, unit les êtres déjà proches. Aujourd’hui, on les dirait abandonnés. Leurs couleurs vives les inscrivent encore dans le présent, mais la distance qui nous sépare d’eux transforme le tableau en photographie tirée d’une époque ancienne…

Share on Facebook

La vie de chaussure n’est pas toujours une succession de pas tranquilles… J’oserais dire que tout dépend des pieds qui sont dedans et de la personne à qui ils appartiennent… La chaussure et le pied, c’est un peu comme un vieux couple. D’ailleurs, « avoir trouvé chaussure à son pied » a un véritable sens hors du contexte d’une boutique de souliers ! Le duo s’apprivoise. Les premiers jours, c’est la chaussure qui domine, pressant un peu ici, puis là, suffisamment pour faire naître une légère douleur ici puis là, mais assez modérément pour que le pied et son propriétaire n’en soient pas vaccinés d’emblée et ne les cachent définitivement au fond du placard comme pour mieux oublier la faiblesse qu’a constitué le fait de les acheter. Tout ça pour montrer au pied à qui il a affaire… Seulement, voilà ce que, dans son coin, le pied pense : « elle va se faire à moi ». Et force est de constater qu’il a raison : le pied finit par s’installer dans la chaussure et prendre ses aises, comme s’il avait toujours été là. Jour après jour, pour compenser ses éventuels travers et sa démarche bancale, il râpe quelques millimètres de semelle, légèrement sur le talon droit, de façon plus insistante sur le gauche. Ainsi la chaussure et lui finissent-ils par former un tout d’une stabilité à toute épreuve, une communication silencieuse s’installe entre eux, le pied sait exactement ce qu’il peut lui demander de faire et la chaussure sait comment préparer le pied aux moments difficiles : ainsi parés, comme les deux doigts de la main pourrait-on dire – même si l’expression est étrange en soi si l’on concède que tout être normalement constitué en a 5 par main -, ils sont prêts à parcourir le monde !

Et c’est ce qu’ils font, pour les plus chanceux ! On ne le devinerait pas comme ça, mais ces chaussures rouges, de simples baskets d’un modèle qui ne devrait plus se faire pour certains, ont parcouru des dizaines de milliers de kilomètres. New York, Mombasa, Paris, Tabarka, Swakopmund, Kalutara, Zabriskie Point, Marrakech, Lisbonne et j’en passe. Histoire parfaite, jusqu’à un drame récent. L’an dernier, mon pied s’apprêtant à fouler le sol de Stockholm, me réclame sa chaussure rouge. Bien sûr, les chaussures rouges ! Sauf qu’un vide abyssal se trouvait à la place habituelle des chaussures rouges. Après avoir retourné l’appartement, fouillé ma mémoire dans ses moindres recoins pour reparcourir nos chemins ensemble et revoir, peut-être, le lieu où elles auraient été malencontreusement rangées, après avoir passé quelques coups de fil aux endroits où elles auraient pu se réfugier suite à je ne sais quel événement vraisemblablement contrariant, il a bien fallu admettre que mes chaussures rouges avaient bel et bien disparu. Une grande tristesse avait fini par s’emparer de mes pieds et de moi par la même occasion, mais nous n’avons jamais voulu nous résoudre à les oublier. Parfois, ma bouche lâchait des désespérés « mes chaussures rouges » à des moments totalement incongrus ou pire, quand mes yeux en voyaient au bout d’autres pieds… Quelques mois ont passé, pendant lesquels je n’ai pas voulu les remplacer, jusqu’à ce qu’un jour, arrive à mon oreille droite un étonnant message : « Au fait, il faudra que je te rende tes baskets rouges. Enfin, bon, tu ferais mieux de les changer parce qu’elles ne sont pas top quand même ! » « Mes chaussures rouges » s’exclama, libérée, ma bouche. Je les avais prêtées pour qu’elles aillent faire un tour au ski avec d’autres pieds ! Et le temps du voyage, j’avais oublié. Oui, oui, je sais. Pour quelqu’un qui parle de ses « chaussures rouges » comme de la prunelle de ses yeux, c’est un peu mesquin. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : pendant tout ce temps, elles avaient elles-mêmes été déposées dans un appartement appartenant à d’autres pieds encore et victime d’un départ d’incendie ! Mes chaussures rouges, tapies au fond d’un sac en papier attaqué par la chaleur pendant les événements, s’en étaient sorties quasi indemnes : un peu de noir sur le dessus et une persistante odeur de brûlé ! Le soulagement ! Quelle fin atroce cela aurait été ! De retour au bercail, je les ai laissées se remettre de leurs émotions, reprendre contact avec un quotidien classique et échanger avec leurs collègues de banc… Et puis, au bout de quelques semaines à ce régime, mon pied s’apprêtant à fouler le sol maltais m’a fait… du pied. Il était temps, grand temps de reprendre la route ensemble ! Face à la mer, il leur a alors promis qu’ils ne se feraient plus d’infidélité…

Share on Facebook

Aujourd’hui, je ne pourrais plus faire cette photo… Ce n’est pas une question de condition météo, de disponibilité ou d’envie, mais une simple question de faisabilité. Un mur de béton anti-bruit (et donc anti-photo) a été déposé entre la rue et le chantier de ce parking souterrain dont j’ai déjà dévoilé les mystères il y a quelques jours, de telle sorte que les machines sont désormais tronquées aux deux-tiers. Aucun intérêt. La succession de dalles sera bientôt recouverte d’une « fresque urbaine », histoire de transformer le gris brut en couleurs vives. C’est sûrement préférable pour les voisins dont les murs doivent, malgré tout, jouer la samba, comme certains rétroviseurs de Vespa… Bref, il ne s’est écoulé qu’une poignée de jours entre le moment où je me suis décidée à photographier ce chantier – après être passée un certain nombre de fois devant en me disant, « la prochaine fois, je m’arrête » -, et celui où il est devenu invisible pour le curieux rivé au trottoir… Cela aurait été fâcheux, à mes yeux, que je me réveille trop tard, que je me heurte à un mur et passe à côté de cette image que j’ai eu plaisir à retravailler ensuite pour lui faire dire ce qu’elle n’avouait pas spontanément. Ce n’est qu’une photo, pourtant. Mais toute photo n’est-elle pas une opportunité que l’on saisit ou pas ?

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , , , , ,

p1240997_lr_72

… sans bris de verre !

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , ,

p1230485_lr_72

Robert en dit : « changement de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable ». D’où cette question : l’avenir du pétale est-il dans le papillon ?

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , , , ,

p1170164_lightr_72

… du Bar de la Mer… Le chemin est déjà tout tracé. Deux solutions, cette case a été posée sur le sable après le passage du tracteur, ou alors, le tracteur a fait un saut de puce des sables en arrivant devant pour poursuivre son œuvre juste de l’autre côté. Je penche pour la seconde option…

Share on Facebook

p1190723_72

Hier, de passage chez un disquaire-libraire de masse, à l’entrée même, sur ces étals présentant les nouveautés, la couverture d’un CD m’attire. Noir, rouge, une forme. Je le prends. Pour l’image. J’ai même oublié de quel groupe il s’agissait… L’ai-je lu ? Bref. Dans cette forme, je reconnais un pont. Je m’apprête à reposer le CD quand je réalise que ne lui correspond aucune pile. C’est le seul sur ce mur de sons encapsulés. Je décide donc que c’est un signe et que ce pont que je distingue sera le thème de la photo du lendemain. Donc, du jour. Tout le monde a, bien ancré dans sa mémoire, l’imposante silhouette du Golden Gate Bridge à San Francisco. Ses dessous bleus délavés et rouges sont un peu moins connus, mais gagneraient pourtant à l’être…

Share on Facebook

p1200611_72

Le métro, ce paradis des amateurs de symétrie

Share on Facebook