En arrivant là, après avoir été secouée quelques jours dans un bateau traînant une mauvaise réputation de bouchon, au sommet de cette colline au bout du bout du monde, peut-être au bord de la Baie de Londres ou de celle de Recques au Nord de l’Ile de la Désolation, Kerguelen pour les intimes, je me suis dit que les extraterrestres existaient, et qu’un jour de grand ennui comme il en survenait souvent dans le vide intersidéral, ils s’étaient posés sur Terre, échouant malencontreusement sur cette île déserte à cause des mauvais calculs d’un pilote stagiaire sans pouvoir s’en échapper avant 72 heures, et vexés, s’étaient mis à casser des pierres et des pierres, plates, dans le sens de la longueur puis à les lancer le plus loin possible de telle sorte que l’installation finale, recouvrant la verte colline initiale, apparaisse à la fois chaotique et organisée, se disant, assez fiers d’eux-mêmes que le jour où les habitants de cette planète tomberaient dessus, ils n’en croiraient pas leurs semelles, échafaudant aussitôt et pour quelques années encore mille théories pour tenter de déflorer cet insondable mystère de la nature…
Normalement, ce jour-là, c’est-à-dire, un 24 juillet dans l’hémisphère nord, au summum de l’été donc, au sommet de Crater Lake aussi même si ça n’est pas très haut, le sol n’aurait pas dû être partiellement recouvert de neige mais massivement habillé d’un gazon vert non tondu sur lequel les visiteurs du jour auraient pu courir, s’ébattre, pique-niquer, ramasser des pâquerettes, jouer au volley, au cricket ou faire la sieste… Normalement, cela aurait dû se passer ainsi. Clairement, en ce 24 juillet, la neige est un intrus. Ce que confirment les têtes incrédules sortant de leur voiture, accompagnées de leur corps ballant et engourdi par de longues heures de route, en arrivant au point culminant du parc, par ailleurs proche de son entrée. Voilà pourtant que deux familiales arrivent sur le petit parking, hors champ, et s’y garent, laissant s’échapper deux familles indiennes sur trois générations. Comme les autres, ils sont incrédules. Mais pour une raison totalement différente : c’est en effet la première fois qu’ils peuvent toucher de la neige, marcher dessus, l’entendre crisser sous leurs pas ou encore se jeter des boules de neige ! Alors que les autres – ceux que la neige n’émerveille plus – jettent leur dévolu sur le reposant reflet de la caldeira à la surface du lac, eux profitent, logiquement, de ce qu’ils n’auraient pas dû voir, normalement. Finalement, les retards de saison peuvent avoir du bon…
Comment ? Y a quelqu’un qui parle comme maman ? Ah oui ! Y a quelqu’un qui parle comme maman… Ohé ! Une seconde après : Ohé ! Une autre seconde plus tard encore : Ohé ! Clap clap clap ! C’est vrai, dis donc ! C’est vrai dis donc... C’est vrai dis donc… C’est l’écho ! C’est l’écho ! C’est l’écho ! C’est quoi ? C’est quoi ? L’écho ! L’écho ! Il est toujours là, celui-là, celui-là, celui-là… Il nous suit, nous suit, nous suit… Dans le métro, métro, métro, la cage d’escalier calier calier ou même à la montagne, montagne, montagne… Eee-cchooo ? Eee-cchooo ! Eee-cchooo ! C’est amusant quand même… C’est amusant quand même… Mais, t’arrête euh ! Mais, t’arrête euh ! Non, franchement, là, ce n’est plus drôle ! Non, franchement, là, ce n’est plus drôle ! J’en ai marrrrrrrreeeeeeeee ! J’en ai marrrrrreeeeeeee ! Il ne se fatigue jamais jamais jamais de faire le perroquet perroquet perroquet comme ça, comme ça, comme ça, de façon totalement inopinée ? Et bien non puisque telle est sa fonction, sa fonction, sa fonction ! Ahahahaha ! Ahahahaha ! Ahahahaha ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Il m’énerve ! Allez, montre toi si t’es un homme ! Allez, montre toi si t’es un homme ? C’est trop facile c’est trop facile de se cacher et de se contenter de se contenter de répéter de répéter ce que je dis de se contenter de répéter ce que je dis ! C’est ce que tu crois ! Comment ? Comment ? Qu’as-tu dis ? Qu’as-tu dis ? Ah non, hein, pas de ce petit jeu avec moi ! Ah non, hein, pas de ce petit jeu avec moi ! Ok, puisque tu le prends comme ça, je me tais, silence, nada, rien, je me tais et on verra bien qui sera le plus fort ! Ok, puisque tu le prends comme ça, je me tais, silence, nada, rien, je me tais, je me tais, je me tais et on verra bien qui sera le plus fort ! (Silence effectif pendant 23 secondes) Aha, j’ai gagné ! Aha, j’ai gagné ! Et zut… Et zut…
“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… Rencontre avec Grégoire Gravrand. Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? La photographie m’est venue petit à petit, finalement en même temps que le montage vidéo. Maintenant c’est donc le double de travail, et le numérique n’aide pas […]
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