Photo-graphies et un peu plus…

« Petite bourgade côtière classe et paisible. (…) En contrebas du phare, jolie plage avec des bancs de sable blanc. (…) C’est là que Mary Higgins-Clark situe son roman Souviens-toi. » Je l’ai lu, ne me souviens plus vraiment de l’intrigue, mais j’ai conservé intacte l’envie de venir voir à quoi ressemblait ce fameux bras de mer, et en lequel on pourrait presque voir un bras d’honneur fait à l’Amérique… Cape Cod donc. Présente, de façon très agitée dans nombre de films et romans noirs. Dernier en date, même si c’est une illusion, The Ghost Writer de Roman Polanski. Interdit de présence sur le territoire américain, le réalisateur a tourné son film, dont l’intrigue se déroulait originellement sur Cape Cod et l’île de Martha Vineyard, en Mer du nord, sur les côtes allemandes. Pour celui qui n’y est jamais allé autrement que par la fiction, la supercherie est parfaite.

Bref, égarement en vue. Retour aux premières lignes de ce texte. Une citation. Recopiée d’un guide, indispensable outil du touriste au temps compté. Leur existence est un vrai gain de temps. Le guide dit : « arrêtez vous à ce marché, achetez quelques copieux sandwichs et allez les manger sur la plage de Nauset à quelques kilomètres de là ! ». Et vous le faites ! Le guide vous liste les hôtels où dormir, les restaurants où manger, les sites les plus remarquables, les petits coins de paradis perdu… Parfois, allez, souvent, le guide a raison. Mais parfois, le guide est un peu léger. Sur Chatham donc. La petite bourgade perdue au niveau du coude de Cape Cod, côté océan Atlantique. A en croire le guide, plage jolie mais sans plus, la plus belle (d’Amérique du Nord presque) étant située plus au nord. La beauté est évidemment un concept très relatif. En l’occurrence, dans mon échelle de beauté, la plage de Chatham, sinueuse, balayée par le vent, est bien plus belle que sa voisine, longiligne. Combien de voyageurs suppriment le détour par Chatham – parce qu’il y en a un – pour cette mention peu enthousiaste de « jolie plage » ? Combien de sites écartés à suivre les critères de beauté et d’intérêt d’un(e) autre ? Ceci dit, le guide est futé (mais ce n’est pas lui) : il a compris qu’il fallait laisser croire au touriste qu’il avait lui-même trouvé quelque chose d’exceptionnel. Et puis, une ville trop encensée amène du monde. Un monde qui vient inévitablement rompre la tranquillité locale, et donc, contredire mes premières lignes. « Petite bourgade côtière classe et paisible. » Une chose est sûre, désormais, je me souviendrai de Chatham.

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Cette nuit-là, il avait neigé. Cela arrive, en hiver. Même à Saint-Malo. Rarement, mais parfois quand même. Une fois dehors, une seule question se pose : la neige est-elle toujours posée sur le sable ? Cristaux d’eau contre cristaux de silice. Blanc contre ocre, sur fond bleu. J’anticipe une jolie rencontre visuelle. En fait, bien plus que cela. La neige a fondu au soleil, matinal. Mais, encore bas, il n’a pas réussi à venir à bout de celle qui s’est nichée dans l’ombre des hautes bâtisses du Sillon. Entre et sur les brises-lames de la cité corsaire, les vrais, les vieux, faits de chêne noueux. Ceux-là même qui tendent à disparaître aujourd’hui. L’image est étonnante. La neige, on la visualise plus facilement au sommet des montagnes. Quelques pieds plus bas, c’est autre chose. Une véritable expérience sensorielle… On ferme les yeux. Les vagues de la mer viennent claquer doucement sur la plage, les mouettes crient juste au dessus, et sous les pas, crisse la neige. Un trio de sonorités qui n’ont, a priori, que peu de chance de se rencontrer naturellement. Et pourtant…

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Le défi, quand on s’impose – par pur plaisir je précise – de mettre un duo photo / texte par jour, c’est d’une, d’avoir des photos à exploiter – pas de problème de ce côté là -, deux, des choses à dire ou le temps de les dire – avec des hauts et des bas, il faut le reconnaître. Et trois, une connexion internet chaque jour, ce qui a été le cas depuis le 22 février dernier. Non sans mal parfois car depuis cette date, j’ai bien sûr eu l’occasion de découcher. Non sans passer pour une monomaniaque asociale de temps en temps aussi, car évidemment, « je dois faire ma photo du jour avant minuit ce soir » ne dit pas forcément quelque chose à tout le monde.

Et même après explication, l’importance de ne pas rater un jour n’est pas toujours intégrée à sa « juste » mesure, enfin, à la mienne… Bref, j’ai bien cru qu’aujourd’hui allait être celui de la rupture. Un hôtel dans la ville de Barbey d’Aurevilly sans Internet. Un espoir, le château de Crosville avec Internet. Mais en panne. Et, le pompon, aucun iPhone dans l’assemblée (si, si, c’est possible !). Enfin, j’y suis. Je m’apprête à publier ce duo d’un texte et d’une photo qui n’ont, a priori, rien à voir l’un avec l’autre. En apparence seulement car des grains de sable vus de très près peuvent rapidement devenir des montagnes…

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Cette nuit à 2h32 sur une plage classique… Je me promène équipée d’une lampe torche afin d’éviter soigneusement les trous creusés par les enfants et leurs pères (un rapide coup d’œil sur la blonde étendue montre effectivement que les mères ne sont pas très attirées par cette activité salissante…). Bref, j’erre sur le sable, bercée par le doux bruit du clapotis des vagues, à compter les immenses bateaux scintillant à l’horizon et attendant leur tour pour entrer au port à l’heure où tout le monde dort…

Au moment de convoquer à mon tour le marchand de sable, je crois entendre un long « oooohhh » d’étonnement. Cela vient d’en bas… Je me penche. Rien. J’entends alors une sorte de petit ricanement. Je sens que c’est tout proche mais je ne vois toujours rien. Je m’accroupis et balaye les environs avec ma lampe. Et là, progressivement, à 3h, de petites têtes apparaissent, éclairées de l’intérieur, comme des lampions. Elles sont une petite douzaine à me regarder intensément. Elles font à peine 3 cm de haut. Dans la nuit, j’ai failli les écraser. La tête de tête en est encore toute secouée… C’était notre première rencontre.

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Regarder vers la terre à marée basse, et non vers l’horizon lointain, donne souvent une toute nouvelle perspective aux bâtiments que l’on a le plus souvent l’habitude d’appréhender depuis la digue, courant à ses pieds. Des figures géométriques se détachent, se désolidarisent de la masse qu’elles composent à courte distance. Un point face à un enchaînement de carrés… Point trait. Soit A en morse.

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Il n’est pas évident, de nos jours, de prendre les inconnus en photo tout en ayant l’intention de rendre leur image publique… Le droit à l’image, dont nous sommes tous heureux de pouvoir bénéficier individuellement, a sensiblement changé la donne de la photo « humaniste » ou de l’instant. L’image animée n’est, bien sûr, pas en reste. Rapidement, des parades ont été trouvées pour pouvoir utiliser ces images, malgré ce droit de chacun à disposer de la représentation de lui-même : des zones de flou ou pixelisées sont apparues sur des visages reconnaissables, puis ont été rajoutées sur les logos ou toute évocation de marque pour limiter toute suggestion publicitaire inconsciente aux « regardants »…

La stricte application de la loi a conduit à des images entièrement floutées, donc totalement absurdes car dépouillées de leur signification. A quoi sert l’image si elle ne montre plus rien ? A contrario, pouvoir lire sur certains réseaux sociaux que untel a été identifié sur telle photo, dont il ne connaît peut-être pas l’existence, est tout aussi angoissant. « Identifié », un mot qui relève clairement du vocabulaire policier, comme si un méfait avait été commis, comme si la traque était lancée… Mais la traque de quoi ? De la vie des autres ? Finalement, le droit à l’image a peut-être du bon… Et ce n’est pas ma baigneuse volontairement étêtée pour éviter tout litige qui s’en plaindra !

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Euro Disney, le Parc Astérix et la Foire du Trône n’ont plus qu’à mettre la clé sous la grille… Leurs montagnes russes hissant les inconscients à 50 mètres d’altitude tout en leur retournant l’estomac ne font plus le poids face à un simple amas de sable, seul relief d’une plage aux grains de silice éternellement damés par la marée ! Sur les planches, les familles se dispersent. « Je vais jouer » lance le petit dernier. « Où ? » lui répond sa mère. « Là-bas » lâche-t-il en lui montrant du doigt la masse qui dépasse. « Mais c’est juste un tas de sable ! » lui rétorque-t-elle.  A l’évidence, ce n’est pas « qu’un tas de sable », mais une véritable aire de jeux pour les enfants où ils courent, se pourchassent, se jettent sur sa surface meuble qu’ils dévalent sur le dos, s’envoient quand même quelques poignées de sable dans les cheveux, car sinon, ce ne serait pas des enfants, voire jouent à cache cache (jeu assez limité dans ce cas, je vous l’accorde) ! Indépendamment du fait qu’il faut des milliers d’années au granite pour se transformer en sable, et donc, infiniment plus de temps que pour concevoir des montagnes russes, ce n’est pas grand chose pourtant, un tas de sable. C’est plutôt rassurant à l’heure où les grands ne cessent de répéter que les enfants ne savent plus s’amuser simplement !

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Les déambulations sur la plage réservent toujours des surprises… Quand le marcheur aux aguets en repère une, une partie de lui devient le chercheur d’or qui aurait trouvé sa pépite… D’abord, le soulagement après une quête qui a pu durer des heures : quelque chose d’étonnant s’est enfin présenté à l’horizon. Ensuite, la phase d’observation : il entame alors une danse du vent autour de la chose en question pour vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une vulgaire copie. Puis vient le doute : est-ce vraiment une plante ? Un doute suivi d’innombrables questions sans réponse : que fait cette plante  esseulée sur cette plage normande ? de la résistance ? comment est-elle arrivée là ? y en a-t-il d’autres un peu plus loin ? Les hypothèses défilent : elle a poussé toute seule comme par enchantement ; elle a été plantée par une personne qui déménageait et n’avait plus assez de place pour l’accueillir dans sa nouvelle demeure, ou par un cinéaste en herbe caché derrière le tas de sable là-bas et récoltant les réactions des promeneurs ; elle a déserté l’horticulteur terrien qui l’avait fait naître pour changer de paysage, et se faire une virée en mer, qu’elle n’avait jamais vue… Et à nouveau une question le taraude : la laissera-t-on grandir tranquillement ? Sa pépite en boîte et ses questions en suspens, le marcheur repart, bien décidé à montrer à tous sa dernière trouvaille !

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… du Bar de la Mer… Le chemin est déjà tout tracé. Deux solutions, cette case a été posée sur le sable après le passage du tracteur, ou alors, le tracteur a fait un saut de puce des sables en arrivant devant pour poursuivre son œuvre juste de l’autre côté. Je penche pour la seconde option…

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