Photo-graphies et un peu plus…
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Imaginez-vous à la terrasse d’un bistro, par un beau samedi ensoleillé. Si si, c’est possible. La serveuse arrive avec son plateau bien garni et lance à la table rieuse : « Les cafés, c’est pour qui ? » Des bras se lèvent, les cafés sont déposés là où ils ont été demandés, précédés d’une odeur poussant chacun à se redresser comme pour mieux la sentir. Certains y plongent un sucre, d’autres une cuiller, les mêmes en général… Et puis, en chœur, tout le monde approche sa tasse de sa bouche et y laisse couler sa première gorgée de café. Un geste totalement anodin en apparence. En réalité, un acte de bravoure…

Mi août, la nouvelle fait le tour des rédactions santé en mal de sujets : une étude américaine montre que boire du café protège contre le cancer de la peau. C’est encore l’été quelque part, voilà qui décomplexe les amateurs de petit noir sur la plage ! Quelques mois auparavant, une équipe suédoise a annoncé que boire 5 tasses de café par jour réduisait de 57% le risque d’avoir un cancer du sein. Une information à coupler avec la conclusion d’autres études précisant, qu’au delà de 3 tasses par jour, ce qui est le cas de 5, le café induit une perte de concentration et une augmentation du stress, qui est lui-même l’une des dix causes responsables du cancer du sein… Cela se corse !

D’un autre côté, des chercheurs finlandais ont révélé que, jusqu’à 5 tasses quotidienne, donc 3, le risque d’insuffisance cardiaque diminuait chez les femmes. On dit pourtant que le café accélère le rythme de notre palpitant, ce qui justifie le fait qu’il soit déconseillé aux personnes faisant de la tachycardie… Toujours est-il que d’autres scientifiques annoncent qu’après 4 tasses par jour, le risque de fausse couche double. Chez la femme, il pourrait aussi, à partir d’une certaine dose, générer de l’incontinence. En parlant de cela, des études ont prouvé que, côté fumeurs, boire du café limitait les risques de développer un cancer de la vessie. Malheureusement, pour le non fumeur, la tendance s’inverse légèrement… Et à haute dose, toujours chez la gent masculine, le café diminue la probabilité d’avoir un cancer de la prostate. Augmentant le risque de fractures et favorisant l’ostéoporose, il aurait, par ailleurs, et dès la 4e tasse, un effet protecteur contre la maladie de Parkinson, que l’on sait accompagnée d’un risque plus élevé de chutes donc de fractures… Et bien entendu, des chercheurs de tous horizons travaillent d’arrache-pied pour trouver quelque vertu à cette petite graine noire, responsable d’insomnies chez certains alors que le sommeil consolide la mémoire, dans la maladie d’Alzheimer… Mais nous n’en sommes pas encore là. Bien sûr, les amis du début n’ont pas conscience de tout cela. Et si, par le plus grand des hasards, c’était le cas, et bien, ils n’en seraient pas plus avancés sur le comportement à adopter pour préserver leur santé. Bref, autant ne pas savoir et se faire plaisir ! Allez, santé !

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Outre atlantique, ces fenêtres sont appelées des french windows. J’ai une fois trouvé un immeuble à Paris avec des fenêtres s’ouvrant vers l’extérieur, mais c’était le trésor du jour, de la semaine, du mois, de l’année. Outre atlantique, les pains perdus sont appelés des french toast. C’est déroutant la première fois, mais Lost breads ne sonnait pas très bien et faisait trop penser à une parodie de film où des boulangers se seraient crashés sur une île déserte sans four. Outre atlantique, les frites sont appelées des french fries. Les Belges se sentent un peu pillés de leur patrimoine culinaire. Outre atlantique, les haricots verts coupés en deux moitiés dans le sens de la longueur sont appelés des french cut beans. Là, je sèche totalement même s’il faut saluer l’effort d’imagination pour cette coupe très spéciale qu’évidemment, nous ne trouvons pas dans les rayonnages hexagonaux ni octogonaux d’ailleurs. Outre atlantique, on dit manifestement des bêtises. Mais des bêtises qui ont un certain chic et qui font sourire les avertis. C’est l’essentiel.

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Quoique l’on en pense, à l’étranger, la France a conservé une certaine aura, voire une aura certaine comme diraient Dupont et Dupond (des jumeaux n’ayant pas le même nom, même à une lettre près, c’est louche…). Il n’y a qu’à observer la petite étincelle qui s’allume instantanément lorsque vous dites à un compagnon de voyage que vous venez de France. Je vous laisse alors imaginer le feu d’artifice quand vous précisez que vous venez de Paris. « Oh, Parrriiiisssseeee ! I love Parrrriiiiiisssseeeee ! » Où que vous soyez dans le monde, il y a quelqu’un qui aime, liebe, love, ama, quiérote, lonwo, iubesc… Paris ! C’est vrai, la ville lumières est une des plus belles cités au monde – un peu de chauvinisme de temps en temps ne fait pas de mal. Le cinéma et la télévision continuent d’ailleurs d’en transmettre une image romantique, magnifique, magique… Le plus étonnant est que beaucoup de ces adorateurs du bout du monde n’y ont en fait jamais mis les pieds… Paris demeure ainsi un mythe, certes un peu vieux, à leurs yeux et ils s’en accommodent très bien…  Evidemment, on se sent un peu fiers de tant de reconnaissance même si l’on n’y est pour rien et si l’on a parfaitement conscience, en tant que Parisien justement, que les clichés ne sont pas toujours les meilleurs amis des visiteurs. Ainsi le mythe s’effondre-t-il tout d’un bloc pour certains touristes passant à l’acte – venir voir d’eux-mêmes – en particulier les Japonais, à tel point qu’un nom a été donné à cette déception : « le syndrome de Paris » ou le choc du décalage entre l’image et la réalité…

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J’étais à l’arrière du bus lorsque j’ai pris cette photo. Dernier rang, comme les cancres. Près du chauffage. Avec les mêmes. Regardant le passé. Gouttes sur la vitre, suffisamment pour créer un flou partiel, comme de l’eau accidentellement échappée d’un pinceau tombant sur une aquarelle tout juste peinte. Et zut ! Et puis cette silhouette en imper beige portant un sac noir, que j’avais vue depuis un autre cadre, est entrée dans le champ. Et cette vitrine dépouillée à sa manière, de ce dépouillement du luxe qui consiste à présenter trois quatre objets ou tenues dans un volume indécent, ici un sac en cuir rouge pendu à une corde, incapable de se balancer malgré le nom de son créateur rappelé en grosses lettres de néon. Et sur la vitre, un reflet. Un reflet vert. Un reflet vert de sac poubelle. Tous sur le même plan, le cartable, le sac à main de luxe, le sachet plastique. J’ai attendu qu’ils le soient pour appuyer. La silhouette est  alors passée dans la goutte. Qu’importe. Puis cet écho retourné au sol, un mirage, comme pour finalement et joliment habiller les jambes de l’image. Voilà pourquoi, alors, du dernier rang, j’ai pris cette photo. Pour le miroir aux alouettes. La relativité.

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Actually, exhibit, grand, goblet, notoriety, relative, relief, vent… et bien d’autres encore, ne signifient pas ce que, un peu hâtivement, nous pourrions croire, à savoir actuellement, exhiber, grand, gobelet, notoriété, relatif, relief, vent, mais, en fait, exposition, magnifique, verre à pied, mauvaise réputation, parent, soulagement, orifice… Ah, les faux-amis, de véritables traitres qui viennent s’insinuer dans les conversations ! Nous en apprenons quelques uns à l’école. Pour les autres, c’est en interprétant la surprise, l’incompréhension, la vexation, le rire des anglophones avec lesquels nous discutons lorsque nous nous hasardons à traduire littéralement ce que nous pensons en français, que nous les devinons. Ce qui peut être embarrassant…

En photographie, les faux-amis existent aussi. A leur manière. Ainsi en est-il de cette belle datcha dont les pieds trempent dans la rivière. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, à ce que la rencontre entre l’image et notre imaginaire produit comme conclusion, un peu à l’instar des mots listés ci-dessus, cette photo n’a pas été prise en Russie, mais sur la côte ouest des Etats-Unis, en Californie, vers Point Reyes. Bien sûr, c’est la seule datcha dans cette région peuplée de fermes. Comme un mirage en bord de route, aperçu entre deux allées d’arbres…

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Question récurrente en ville lorsque l’objectif est de mettre en exergue la géométrie d’un espace et de jouer avec les lignes et les formes : avec ou sans personnes dans l’image ? Sans, n’est-ce pas un peu trop froid ? Et avec, un peu gênant ? Telles de petites figurines figées dans leur mouvement et collées sur une maquette d’architecte, ce trio de mère-filles arrivé sans prévenir dans l’angle droit du cadre, venant habillement l’habiller et humaniser la composition me pousse à répondre à cette question par un assuré « avec évidemment ! ».

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Une petite coquetterie… Par souci d’économie et peut-être d’esthétisme, deux ordres – l’un verbal, l’autre imagé – ont été placardés sur un même support translucide mais suffisamment moiré pour garantir l’anonymat des personnes qui se posteraient devant ou derrière. Ainsi, le visiteur discret mais prompt à respecter les règles à la lettre peut-il les croire liés. C’est bien le problème ! Et cela explique cette file d’attente de personnes un brin déboussolées devant ces énigmatiques portes : que faire face à un panneau nous intimant l’ordre de tirer sur la cigarette tout en interdisant de fumer ?

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Celle-là, j’ai réussi à l’attraper avec mon épuisette à papillons il y a quelques jours à peine. Ni trop courte, ni trop longue, exactement la taille nécessaire pour se prendre correctement dans le filet. Je l’avais vu passer il y a quelques années déjà, mais dans la précipitation, elle m’avait échappée… Le stress… Ce n’est effectivement pas tous les jours que des expressions paradoxales se présentent à nous. Ainsi en est-il des « 4 coins du globe » ou, parfois, « de la planète » qui, nous le savons depuis Aristote et même Platon, c’est-à-dire il y a très très longtemps (IVe siècle avant JC), est ronde. Patatoïde en fait, ou plutôt aplatie aux pôles, ce qu’ont montré plus récemment les images satellites. Certains l’ont imaginé plate ou ayant la forme d’un cylindre avec deux faces plates et une certaine épaisseur, d’autres qu’elle était accrochée à un pilier pour ne pas tomber… A quoi était lui-même fixé le pilier, l’histoire ne le dit pas…

Et quel est le point commun entre un disque et un cylindre, les deux formes pressenties pour notre planète ? Ils n’ont pas d’angles ! Or, en l’absence d’angles, nous pouvons conclure en celle de coins. Et en l’absurdité d’une expression comme « les 4 coins du globe », même si ledit globe comporte quelques petits coins de paradis… C’est toute la subtilité de la langue française. A la fois sur le coin et sur le paradis, dont il faudrait alors discuter de l’existence, ce qui nous mènerait probablement très loin. A des années lumières d’ici. Qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’est pas une durée mais une distance… Bref, tout comme la Terre n’a pas de sens, elle n’a pas de coins non plus. Mais cela se complique… Dans l’ancienne cosmologie chinoise, le ciel était rond et la Terre carrée. Ce qui change tout. Car, le carré est très précisément connu pour la perfection de ses angles, droits. Ainsi, à cette époque reculée, aller aux 4 coins du globe pouvait avoir un sens, indépendamment du fait que la Terre n’a pas de sens donc, et qu’un globe, que la Terre soit ronde ou carrée, reste un globe, comme l’œil. Imaginons-nous, par exemple, quelques instants, avec les yeux carrés ou cubiques. Il nous serait alors impossible de « rouler des yeux ». Ce serait dommage ! Revenons à la cosmologie chinoise… Le rond du ciel était circonscrit dans le carré terrestre de telle sorte que les quatre coins de la Terre n’étaient pas recouverts par le ciel et étaient perçus comme des « territoires incultes peuplés d’êtres non civilisés » (cette analyse semblerait provenir du sinologue Michel Granet). Contrairement à aujourd’hui, se rendre aux quatre coins du globe à cette époque n’était donc certainement pas très positif et glorieux puisqu’il s’agissait d’aller à la rencontre de sauvages. Ceci dit, l’autre est toujours un peu un sauvage pour soi… Même si c’est encore un abus de langage ! Quant à savoir si cette expression vient de l’empire du milieu, je n’en ai fichtre aucune idée !

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