… l’enfant mate l’acrobate…
… qui lui-même s’agrippe aux dattes…
… bien solidaires en grosses grappes…
… ce qui ne les empêchera pas de gâter généreusement…
… nos prochaines agapes !
Le photographe est un chasseur-cueilleur pacifique. Nomade, il commence par sillonner un territoire en quête d’un site où trouver de quoi nourrir son inspiration. Il choisit alors de se poster à un endroit spécifique qu’il définit comme stratégique afin de capter et de capturer sa cible. Et il patiente. Il patiente même parfois très longtemps, sans ciller ni désarmer, car il ne sait pas toujours ce qui peut traverser son viseur ni si cela se reproduira. Ce dont il a parfaitement conscience en revanche, c’est que ce moment sera certainement fugace et qu’à ce titre, il requiert agilité et promptitude. A l’affût il est, donc. Fort heureusement, de temps en temps, son endurance est généreusement récompensée. Ce qu’il espérait s’infiltre subrepticement dans son champ visuel et le voilà qui se fait cueilleur…
En avez-vous souvent rencontré, vous, des sols qui se disent heureux des quatre côtés ? Et bien, moi, oui ! Je ne sais plus exactement ce à quoi je pensais ni dans quel état d’esprit j’étais à ce moment-là, mais lorsque mes yeux ont aperçu ces 5 lettres, j’ai naturellement esquissé un sourire et me suis instantanément sentie plus légère. Il paraît que dire à une personne qu’on la trouve belle produit exactement le même effet. Son visage s’illumine encore plus… Il n’y a donc là aucune trahison des mots comme il peut, à en croire Magritte, en exister une pour les images… Plus qu’une plaque annonçant son bonheur, Ceci est du bonheur ! Et je suis d’autant plus touchée que c’est le sol d’Hiroshima qui le sème ainsi à tout vent…
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Cette photographie figure dans mon livret Je n’ai rien vu à Hiroshima que j’ai présenté à l’édition 2018 de Photo Doc., la foire de la photographie documentaire, qui se tenait ces derniers jours à Paris et à laquelle je participais avec mon collectif Les 4 Saisons. Ce mot capté en août 2017 reflète parfaitement l’état dans lequel je suis aujourd’hui à l’issue de trois jours de rencontres, d’échanges et de moments délicieux.
Si la très grande majorité des personnes se rendent au Victoria Peak et en descendent en empruntant l’un des plus vieux funiculaires au monde, et, en tout cas, le plus raide, il est aussi possible, modulo un peu de temps, de souplesse et de sens de l’orientation de retrouver le niveau de la mer en empruntant un dédale de ruelles, lequel s’engouffre, après un moment, dans une forêt tropicale. Là, au détour de lianes, de feuilles de palmier et d’une végétation luxuriante, une fenêtre s’ouvre sur la jungle urbaine dans une juxtaposition si étrange qu’on la penserait irréelle… Et pourtant…
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Cette photo est visible en papier et en encres à l’édition 2018 de Photo Doc., la foire de la photographie documentaire, qui se tient du 4 au 6 mai à la Halle des Blancs Manteaux à Paris et à laquelle je participe avec mon collectif Les 4 Saisons. Il s’agit d’une expo-vente, au cours de laquelle je proposerai également des livrets sur Hong Kong, sur Hoï An, sur Hiroshima et sur Jiufen à Taiwan.
Il est 5h, le réveil sonne. Cela ne fait pourtant pas longtemps que le marchand de sable est passé. Le réveil sonne. Il fait déjà très chaud. J’ai encore du sommeil dans les yeux. La chaleur agite mes nuits. Pourquoi déjà ? Pourquoi ai-je décidé de le régler à cette heure-ci ? Le réveil sonne. Vraiment ? Faut-il vraiment sortir du lit, si tôt, là, maintenant ? Le réveil sonne. J’ai encore envie de dormir. Si je n’y vais pas, cela ne changera pas grand-chose. Il sera au rendez-vous demain aussi. Le réveil sonne. Mais si, quand même, lève toi. Ça va être beau. Forcément. Crépuscule. Il est toujours temps. Le réveil ne sonne plus. J’enfile un short, un T-shirt, un casque ; j’enfourche un scooter. Il est 5 heures (un peu plus), Cu Daï s’éveille… Beach. Le soleil va bientôt s’extraire de l’horizon. Derrière les Iles Cham. Ai-je déjà dit qu’il faisait déjà très chaud et très humide ? La plage a sa faune aurorale, en quête de fraîcheur, les sportifs, les marcheurs, les nageurs, les méditants, les footballeurs, les baigneurs, tous des habitués. Il est 5h30, le monde vit déjà. Il vit même des moments magnifiques. Et l’on ne s’en réellement compte qu’en vivant avec et en même temps que lui…
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Cette photo est visible en papier et en encres à l’édition 2018 de Photo Doc., la foire de la photographie documentaire, qui se tient du 4 au 6 mai à la Halle des Blancs Manteaux à Paris et à laquelle je participe avec mon collectif Les 4 Saisons. Il s’agit d’une expo-vente, au cours de laquelle je proposerai également des livrets sur Hong Kong, sur Hoï An, sur Hiroshima et sur Jiufen à Taiwan.
Cette nuit-là, j’ai cru que j’étais dans un rêve. Le mien qui plus est. Etaient réunis en une même unité de lieu une bonne partie des ingrédients qui captent mon regard et font chavirer mon âme à la fois instantanément et mystérieusement. Car on ne sait pas toujours pourquoi certains scènes nous attirent comme des aimants. Pour ma part, il y a donc la brume, les perspectives, la lumière diffuse, la silhouette – essentielle et même primordiale – qui, idéalement, s’éloigne de moi comme si j’assistais au départ de quelqu’un, sans réellement savoir si je connais cette personne ou pas. Cette nuit-là, à Jiufen, dans le nord de Taiwan, j’avais tout cela en même temps. Et j’aurais voulu que la nuit dure toujours…
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J’exposerai une quinzaine de photographies issues de cette série – « Dans la brume électrique » – avec mon collectif Les 4 Saisons, dans le cadre de l’édition 2018 de Photo Doc., la foire de la photographie documentaire, qui se tient du 4 au 6 mai à la Halle des Blancs Manteaux à Paris. Il s’agit d’une expo-vente, au cours de laquelle je proposerai également des livrets sur Hong Kong, sur Hoï An et sur Hiroshima (en plus de celui sur cette série là).
Voilà un nouveau néophotologisme pour cet étonnant effet collatéral d’une pratique photographique aussi raillée que plébiscitée… Le selfisolement, comme son nom l’indique, est donc la situation d’extrême isolement dans laquelle se met une personne ou un groupe de personnes alors qu’elles cherchent la posture idéale pour faire un selfie. Par « extrême isolement », j’entends cette bulle quasi autistique dans laquelle elles plongent pour se focaliser uniquement sur ce petit écran qui leur renvoie leur image et qui les coupe littéralement du monde tant qu’elles ne sont pas satisfaites du reflet émis. Un arbre pourrait tomber derrière elles, un singe leur passer à côté, la cascade s’arrêter de cascader qu’elles ne s’en rendraient pas compte. A fortiori, la personne postée à 1 mètre d’elles immortalisant la scène est évidemment transparente !
Alors, oui, la pluie mouille ; oui, la pluie, surtout si elle s’éternise, en voyage ou en vacances – les deux pouvant être concomitants -, est un peu rageante – certains ont l’impression de se faire avoir, un peu comme avec les jours fériés qui tombent le week-end – ; oui encore, la pluie, quand on est photographe et mal équipé « aquatiquement », peut être problématique. Mais sans la pluie, ce macadam n’aurait ni brillé ni réfléchi les couleurs vives et chatoyantes de cette boutique-hôtel qui, manifestement, ne croit pas en l’adage « Pour être heureux, vivons cachés » ; sans la pluie, ce monsieur aurait certes pu passer à vélo, mais il n’aurait pas cherché à se protéger avec ce parapluie – qui fait presque figure de cerise sur le gâteau… Sans la pluie, ce lieu n’aurait été qu’un grossier bâtiment donnant sur un énième parking et réciproquement. Bref, la pluie, spagrave !
« Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. » En découvrant ces mots de René Char extraits de son recueil de poèmes « La parole en archipel », je pense immédiatement à cette photographie prise cet été après une petite journée à arpenter – avec des dizaines d’autres personnes – les dunes de Tottori au Japon, celles-là même qu’avaient sublimé Shoji Ueda en son temps. Je revois ces traces globalement droites striant cette masse sableuse, me faisant dire que ceux qui les ont faites étaient en phase descendante plutôt que montante, et je réalise que, faute de repère contextuel, un arbre, un être humain, une voiture, il est presque impossible d’en deviner la taille réelle. 10 mètres, 50 mètres, 100 mètres, plus encore ? Et je me dis, qu’en fait, il pourrait tout aussi bien s’agir de traces de scarabées… qui n’en seraient pas moins des poètes pour autant, nous rappelant à l’envi que leur absence porte les stigmates de leur présence.
Extrait d’”Etats d’âme sur le macadam”, ensemble de textes griffonnés à l’aube du 21e siècle sur mes inséparables petits carnets… * A ma gauche, une jeune femme lit : « Le point de Mir ». Avant la catastrophe prédite. Hystérie… Ce matin, à la radio, on parlait de la rentrée d’argent dont allaient bénéficier les villes situées dans […]
Share on FacebookIl faut imaginer, un peu comme lorsque vous renversez une boîte de puzzle devant vous – que, personnellement, je prononce [pœzœl] et non [pœzl] contrairement à certains -, que ceci n’est qu’une pièce, qu’une infime partie d’un gigantesque banyan, composé d’un vaste réseau de racines aériennes toutes connectées les unes aux autres desquelles filent d’interminables branches […]
Share on Facebook“Sur une branche, perchée avec…”, un nouveau rendez-vous avec un membre de l’écho-munauté… Pour commencer la journée, un petit peu de lecture avec Marc Winkler. What is the place of photography in your life? In my life, photography is to remember things and events and to make beautiful things. What is the story of your picture […]
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