Photo-graphies et un peu plus…

Est-ce que la fin du monde ressemble à ça ? Si oui, force est de constater qu’elle revêt des atours terriblement attirants… D’aucuns crieront au trucage, à la colorisation maladroite. J’avoue un traitement croisé à l’origine (sur de la vraie pellicule) : des contrastes accentués, des couleurs plus fortes, mais pas de modifications de tonalités ! L’embrasement du ciel était bien réel sur cette plage mordorée puis rougie de la rive sud du Sri Lanka… Le sentiment de petitesse qu’il a fait naître encore plus. Des photos presque oubliées, stockées, comme beaucoup d’autres, dans une quelconque boîte à chaussures, ou peut-être de papier Ilford (le summum du luxe), exhumées et scannées à l’occasion d’un départ.

Quelques années ont passé. Et pendant cet intervalle, ce qui était un spectacle à la beauté à couper le souffle s’est mu en fureur océanique. Un tsunami. Le tsunami. Celui du 26 décembre 2004. Provoqué par le 4e plus fort séisme enregistré dans l’histoire de l’humanité et atteignant jusqu’à l’Afrique du Sud. Sortir ces images de leur cachette ne ravive alors pas seulement les souvenirs vécus, cela soulève aussi une foule de questions sur ce qui ne l’a pas été : cette plage-là a été touchée, c’est certain ; les palmiers joliment balayés par un vent bienveillant ici probablement arrachés… Mais que sont devenues les personnes rencontrées, celles-là dont la maison donnait directement sur la plage ? Ces interrogations sont désormais attachées à ces images comme une abeille sur du miel. Et l’impression initiale de fin du monde prend alors une toute autre tournure…

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Cerf-volant, drôle de juxtaposition pour ce petit bout de tissu fan de haute voltige capable de virevolter magnifiquement selon la dextérité de celui qui tient les rênes. Ah, rêne, cerf… peut-être y a-t-il malgré tout un lien ? Ce serait évidemment mieux avec « renne » mais… En fait, l’origine du mot se trouverait plutôt du côté du serpent, serp… Le serp s’étant, au gré de l’évolution du français, transformé en cerf, pour leur homonymie. Dans la foulée, soucieux de conserver le son, les faiseurs de mots de l’époque en ont sacrifié le sens, même si l’objet reste fondamentalement animal.

Ceci dit, il est effectivement plus facile d’imaginer un serpent faire ce genre d’acrobaties aériennes qu’un cerf… Question de poids probablement. Et puis, les rennes, avec leurs bois, ce n’est pas très pratique. Rien de tel pour s’emmêler les fils… Et les fils, pour un cerf-volant, c’est fondamental : ils assurent la connexion entre la terre et l’air ! Pour ce classique spécimen losangique, deux suffisent. Gauche, droite. On tire, on lâche, on enroule, on recule, on avance, on écarte les bras… Mais si simples soient-ils, ils font rêver les plus petits pour lesquels l’envolée demeure magique ! Comment en effet interpréter autrement leur désarroi lorsque, faute de vent, le cerf-volant s’échoue tragiquement sur le sable, incapable de flirter à nouveau avec les nuages ?

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Il n’y a pas que les petits qui aiment se perdre dans les dédales de miroirs convexes et concaves pour s’offrir une nouvelle silhouette ! Autant dire que cette façade aux vitres bien rangées et que l’on imagine parfaitement planes prend quelques libertés avec les formes. Et du coup, avec le fond, qui parade innocemment.

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C’est terrible comme certaines images peuvent, dans l’instant, nous envoyer à des milliers de kilomètres de l’endroit où elles ont été prises… Ainsi en est-il de ce paysage aux trois éléments capté depuis le siège arrière gauche d’une voiture roulant à 142 km/h sur une autoroute française. Sur le moment, rien de « plus » qu’un soleil couchant, une éolienne en contre-jour, quelques nuages épars et un horizon hoquetant. A posteriori, un air de déjà vu. Un air de Nevada. Un vendredi soir sur la deux fois six voies menant à Las Vegas. Un cliché en somme. A l’allure finalement universelle. Une image générique donc. The end.

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Toujours au cours de cette fameuse balade portuaire… Une nouvelle espèce de denrées – faut-il le préciser, de luxe – a fait son apparition à fond de cale : des petites formes ouatées, généralement blanches, qui, au naturel, se baladent nonchalamment dans le ciel comme si elles y étaient chez elles et s’effilochent en quelques minutes, voire quelques heures pour les plus résistantes. C’est là que réside toute la difficulté de l’opération, et, en même temps, tout l’intérêt pour les manœuvres de tripodes les plus agiles qui viennent de tout le pays pour se frotter au défi ! Il n’y a que très peu d’attrape-nuages dans le monde. C’est un peu comme les Maîtres Laquier au Japon désormais érigés en Trésor National Vivant. Ceci dit, le transport de nuages, qui a connu ses plus beaux jours dans la deuxième moitié du 19ème siècle, tend à disparaître…

Une question de rentabilité essentiellement et de l’échec retentissant des ruses classiques des  armateurs d’aujourd’hui pour l’augmenter. Cela remonte à la fin des années 90. Malgré les réserves de certains, ils ont commencé à mettre de plus en plus de nuages dans les cales… Les trois, quatre premiers trajets – assez courts – se sont bien déroulés. C’est ensuite que les premiers bateaux ont commencé à chavirer. Les nuages étaient trop à l’étroit dans les bas fonds, trop condensés… Impossible de tenir dans cet état, ils finissaient tous par se transformer en pluie, augmentant considérablement le poids du bateau, dès lors incapable de continuer à flotter ! Les marins avaient beau écoper, les plus chanceux se sont retrouvés à l’eau à déclencher leur signal de détresse. Certains ont alors eu la chance de voir un spectacle extraordinaire : la re-formation des nuages, recomposés en d’autres formes, et leur évasion vers des cieux plus contemplateurs…

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Même endroit, même heure, J+1. Un nouveau parachutage s’opère dans le ciel bleu azur de Cherbourg. Seuls de rares spectateurs égarés dans la zone portuaire assistent à la représentation à laquelle participe une bonne centaine de ces spécimens ailés parés de leur blanche tenue distinguée surmontée d’une touche de noir au bout des ailes. Un vol à basse altitude d’une parfaite maîtrise avec changements de cap intempestifs, commandé directement depuis les airs par Jonathan Livingstone en plume et en os, leur chef de file révolutionnaire ! Spectacle magnifique au profit du partage, de la tolérance et de la liberté dans le monde… si, si…

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… sur ciel moutonneux. On se croirait au beau milieu des plaines du Nevada, prêt à voir jaillir un liquoreux nectar noir à prix d’or. Que nenni ! Nous sommes à Paris, sur un chantier de parking. Ce qui mène malgré tout à une question existentielle : « Dis papa, comment on fait les parkings ? » Souterrain et lorsqu’il n’y a rien au dessus, je précise. « Et bien, tu vois ces tubes là… » Naïvement, je les imagine creuser un immense trou et monter les étages par le plus bas, un peu comme les fondations d’un immeuble.

Et bien, il y a une autre option, vraisemblablement choisie pour ce grand hôtel à autos : bâtir, sans passer par la plaie ouverte, les niveaux – planchers, en fait – un à un, à commencer par le premier, qui une fois construit, consolide la surface et permet de creuser le 2e niveau et ainsi de suite jusqu’au plancher le plus proche du centre de la terre… Cela requiert l’utilisation d’une machinerie aux noms totalement ésotériques pour le béotien : berlinoise, colonne jetting, poteau moulé, poutre buton, jupe injectée, pointe filtrante et autre paroi moulée à l’Hydrofraise. Où la naissance d’un parking devient un véritable poème…

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Toujours commencer la semaine avec un brin de ciel bleu, de hauteur et d’ailleurs !

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