J-1, c’est ce moment, effroyable évidemment, où l’on réalise que l’exposition, le spectacle, le festival que l’on avait repéré(e) alors qu’elle (ou il) venait tout juste de commencer et que l’on voulait absolument voir va s’achever ou fermer ses portes dans les tous prochains jours. Voilà que tout d’un coup, il faut courir musées et galeries pour réussir à découvrir ce qui était partiellement planifié depuis quelques semaines voire quelques mois. Autant de rescapés d’un naufrage où il y a, il faut se le dire, peu de survivants. Malheureusement, quelle que soit la durée de la manifestation et la motivation initiale, le phénomène du J-1 est assez récurrent, comme un dommage collatéral des excès de vitesse du temps… Et je ne sais plus ce qui est le plus effroyable : le fait de ne pas réussir à isoler deux ou trois heures de son temps pour visiter une exposition ou assister à un spectacle, celui de ne pas s’être rendu compte qu’il s’était écoulé trois mois entre l’instant où l’on s’était dit : « Il faut que j’aille voir cette expo / ce spectacle ! » et le J-1, ou enfin, celui de manquer un rendez-vous avec la création… Probablement un mélange des trois…