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“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… On débute la journée avec Alain Boegner.
Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Je ne suis pas un photographe particulièrement aguerri et n’ai pas en permanence un appareil avec moi. J’ai néanmoins toujours été sensible à la force que dégage un cliché, à la fois par ce que le photographe veut montrer et par ce qu’on peut y voir en tant que spectateur, deux choses souvent différentes. Etant un homme d’images en mouvement, de profession (réalisateur) et de formation, je suis de plus en plus fasciné par la fixité, le cadrage, la lumière, et séduit par ce qu’une photo apporte par comparaison au film. Probablement est-ce l’absence de montage, élément souvent très directif pour le spectateur. C’est pourquoi à certains moments de ma vie, je ressens le besoin de fixer, saisir et partager comme un témoignage.
Quelle est l’histoire de cette photo (Lumière du Nord, G6-36) ? C’est une histoire de homard… Je suis en train de terminer un documentaire Northern Sounds sur la création musicale dans les pays du Nord de l’Europe. J’avais promis à mon équipe, après une longue journée de tournage à travers les grands espaces islandais de les inviter à déguster un homard, spécialité reconnue du petit port où nous faisions escale. Nous avons fait durer le plaisir et sommes sortis repus à une heure tardive. Sur le chemin de l’hôtel nous sommes tombés sur cette vue époustouflante, dont on ne voit ici qu’une petite partie… Une des choses le plus fascinantes en Scandinavie est certainement la lumière, notamment en fin de journée, car le soleil ne se couche jamais vraiment, offrant à l’œil un spectre de couleur d’un raffinement rare.
Quelle association d’idée t’a poussé à choisir cette photo ? J’ai beaucoup aimé le cliché précédent avec ces deux silhouettes au soleil couchant, au bord de l’immensité nébuleuse. J’ai tout de suite pensé à ma photo, car on y aperçoit un couple au loin qui marche paisiblement vers la nuit. J’aime aussi l’idée que cette génération, au fil des contributions progresse vers le crépuscule (vers l’aube?).
Deux liens utiles ! D’abord, le site du documentaire Northern Sounds et celui du film sur Kisskissbankbank, un site de “crowdfunding” permettant à chacun de contribuer à sa fabrication finale moyennant diverses contreparties (dvd, avant-première, livres…). N’hésitez pas à aller y faire un tour et peut-être, à faire que ce documentaire s’achève dans les meilleures conditions possibles !
Tout à l’heure, Bartlomiej Wiznica se posera sur la branche.