Etrange, cette main tendue vers le ciel qui, telle un passe muraille, semble vouloir s’extraire de ce mur avec lequel elle faisait corps jusqu’à présent. Doit-on s’attendre à voir le crépi se fissurer et tomber petit à petit de la paroi, laissant apparaître le reste, le bras, l’épaule, le cou puis la tête, extraction partielle immédiatement ponctuée d’un grand cri puis d’une respiration profonde, primale, tel le ferait un nouveau né ?
En réalité, c’est une illusion d’optique, un tour de passe-passe volumique, de magie négative, troublante de vraisemblance, comme l’était, à sa manière Brève rencontre. Cette main, dont les lignes se démarquent de façon étonnante et à la paume concave du fait de la tension, cette main ne sort pas du mur, elle y entre. Comme un gant retourné, elle n’est pas dirigée vers nous, elle s’en éloigne. Car ceci n’est pas une main pleine, renaissante ; c’est l’empreinte laissée par son absence après s’être abandonnée dans ce mur temporairement floconneux… Le creux de la main.