tags: A la recherche du temps perdu, absence, dunes, dunes de tottori, Japon, passage, paysage, sable, temps, Tottori, traces
« Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver. » En découvrant ces mots de René Char extraits de son recueil de poèmes « La parole en archipel », je pense immédiatement à cette photographie prise cet été après une petite journée à arpenter – avec des dizaines d’autres personnes – les dunes de Tottori au Japon, celles-là même qu’avaient sublimé Shoji Ueda en son temps. Je revois ces traces globalement droites striant cette masse sableuse, me faisant dire que ceux qui les ont faites étaient en phase descendante plutôt que montante, et je réalise que, faute de repère contextuel, un arbre, un être humain, une voiture, il est presque impossible d’en deviner la taille réelle. 10 mètres, 50 mètres, 100 mètres, plus encore ? Et je me dis, qu’en fait, il pourrait tout aussi bien s’agir de traces de scarabées… qui n’en seraient pas moins des poètes pour autant, nous rappelant à l’envi que leur absence porte les stigmates de leur présence.