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Il n’avait rien vu venir… Un soir de juin 1984, il s’était allongé sur ce rocher de grès rouge entre Twyfelfontein et le massif de Brandberg. Il avait son casque vissé sur la tête d’où s’apprêtait à résonner Les Planètes de Gustav Holst. Ce soir-là, William avait décidé de compter les étoiles car il n’en n’avait jamais vu autant en une fois. Après avoir appuyé sur le bouton Lecture du walkman que lui avait offert son père pour ses 18 ans, il avait commencé le recensement : 1 étoile, 2 étoiles, 3 étoiles, …, 148 étoiles, …., 2432 étoiles, …, 7379 étoiles… Holst avait achevé ses sept mouvements depuis belle lurette et William s’était lui-même endormi d’épuisement, toujours le regard pointé vers le ciel. Mais il avait continué à compter les étoiles pendant son sommeil et ne s’était jamais réveillé. La légende dit que, certains soirs de juin particulièrement stellaires, en collant une oreille sur son corps désormais pétrifié, on l’entend encore compter… 38 485 984 257, 38 485 984 258, 38 485 984 259…