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La nuit, je déambule dans leurs rues, où qu’elles soient, et je ne peux m’empêcher de laisser traîner mon regard ça et là, de l’autre côté de ces parois éclairées où se débattent les vivants, absents et présents en même temps, un peu comme la lumière, à la fois onde et corpuscule. La nuit, ce sont les murs qui me font des confidences, parfois étranges, comme ici. J’imagine un fauteuil, ou mieux, un canapé. Il est en velours. Ambré. Et face au mur. Je l’imagine, elle ou lui, assis ou assise, à lire ou feuilleter un magazine. Et je me demande comment elle ou lui réussit à faire abstraction de cette présence animale inoffensive et tronquée qui la ou le fixe sans se lasser avec ses yeux de verre ouverts de jour comme de nuit, et qui rappelle à chaque instant que sa vie faite de nature et de liberté, celles-là même qui venaient s’imprimer à l’envers sur ses rétines, a été outrageusement écourtée pour qu’elle ou lui puisse faire le paon dans son salon…
J’ai pensé à celui-ci, qui a peut-être voulu s’enfuir…
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