Photo-graphies et un peu plus…

Pour voir/revoir, lire/relire les duos de l’année qui vient de s’écouler, le tout sur une page unique, il suffit de cliquer . Vous passez sur une image, elle s’agrandit ; vous cliquez dessus, elle s’ouvre.

Attention, seule la première image de chaque duo est visible et il m’est arrivé plusieurs fois cette année d’en poster plusieurs dans un même duo… Evidemment, on ne peut pas le savoir à l’avance en passant la souris dessus… C’est plus drôle !

Bon-ne vi-zi-te !

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Certains détestent les anniversaires car ils rappellent que le temps passe inexorablement et cette cruelle réalité que la fin se rapproche, et avant elle, un certain état certain de vieillesse pour lequel nous n’avons pas toujours de tendres pensées… Paradoxalement, je suis effrayée par cette fuite en avant du temps mais je n’ai aucun problème avec les anniversaires. Celui de ce jour encore moins ! Cela fait en effet 3 ans que chaque soir, je me poste derrière mon écran, où qu’il soit et quel que soit le décalage horaire (ce qui ne change rien effectivement), pour alimenter ce site.

Dans ce gavage raisonné et raisonnable, je ne suis pas certaine de poursuivre un but précis si ce n’est le fil de mes envies ou pensées du moment. Je pensais d’ailleurs m’arrêter au bout de la première année, comme si avoir tenu 365 jours suffisait amplement. Mais finalement, il n’y avait aucune raison pour que cela s’arrête. Et j’ai continué. De l’autre côté de l’océan, avec un peu plus de temps pour écrire et réfléchir, et inversement. L’an passé, à la même période, je me souviens parfaitement, j’hésitais encore, arguant que 730 jours de partage photo-textuels constituaient déjà une base largement exploitable et qu’il fallait que je m’attèle au tri… Et voilà qu’une nouvelle année a passé, un peu comme une lettre à la poste en tarif prioritaire, et qu’ils sont maintenant près de 1 100 duos à se cacher dans les arcanes de ce site (ce qui rend le tri encore plus tendu…).

Forcément, la question du sens se pose : pour quoi ou pourquoi continuer ? Car je ne peux pas faire autrement ; car j’aime passer des heures à chercher une photo précise (mais pourquoi n’ai-je pas mis des mots clés à toutes mes images au moment où elles intégraient ma machine ?) ou à écrire un texte que j’estimerai parfois dénué d’intérêt à la fin ou au contraire dont je serai fière ; car, surtout, j’aime cette possibilité de partager cet amour des images et des mots, et à travers eux, ma vision du monde, avec vous, qui que vous soyez et où que vous soyez. Ce que je sais est que vous êtes de plus en plus nombreux, entre 450 et 500 chaque jour a priori (incluant les moteurs de recherche, les erreurs d’orientation, les chasseurs de spams…), un nombre qui me fait croire que mes outils statistiques se trompent mais qui flatte aussi mon ego (finalement, ce n’est pas grave si ce sont les moteurs de recherche, les erreurs d’orientation, les chasseurs de spams qui sont, peut-être, mes plus fidèles visiteurs !).

Alors, bon anniversaire à vous aussi ! Merci de votre présence, même virtuelle ; de vos retours, parfois réels ; de vos encouragements, toujours chaleureux… Je vous proposerais bien une part de gâteau, mais je ne suis pas sûre que celui-ci soit réellement un cadeau !

++++

Comme il y a 2 ans, et l’an dernier, toutes les images de ce 3e tour du soleil en duos sont rassemblées sur une unique page

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En fouillant dans mes archives argentiques en quête de rien en particulier si ce n’est d’un peu de mémoire des choses, je suis tombée sur une pochette de tirages de photos d’Istanbul prises dans les années 1990. C’était l’époque où on allait encore déposer ses pellicules chez le photographe en rentrant de vacances et où on ne savait pas précisément ce qu’il y avait sur les photos. J’avais sciemment choisi ce noir et blanc très granuleux, très vaporeux d’une certaine manière, pour capter cette cité historique dont je découvrais les rives depuis le Bosphore même. Je n’avais cependant pas réalisé à quel point cela mettrait en exergue l’équilibre quasi miraculeux qui permettait à tous ces immeubles de tenir debout. On pourrait presque parler de solidarité architecturale ! Je tombe, tu tombes… Tout semble en suspension, prêt à se désagréger sous le coup d’une bourrasque un peu sauvage, donnant presque un air de mirage à ce paysage urbain.

Ce qu’il est en fait devenu. Balayé, rasé par le renouveau, l’appel du progrès, d’un lendemain plus prospère… Enfin, c’est ce que je me suis dit le 23 septembre 2009 en tombant, dans les couloirs du métro, sur l’affiche 4×3 d’un cycle de conférences de l’UTLS consacré à la Turquie,  montrant, en arrière plan du Pont du Bosphore et de la mosquée d’Ortaköy, un vrai downtown avec des gratte ciels n’ayant rien à envier à ceux qui défient les cieux plus occidentaux. Une vraie métamorphose. Un montage peut-être, sûrement, je ne sais plus, pour illustrer le choc des temps, passé contre (au sens de la bataille mais aussi de la proximité, de la juxtaposition) présent donc futur. Tradition contre modernité. Tout d’un coup, en un visuel, Istanbul avait radicalement changé de visage, donnant une saveur singulière à mes vestiges noir et blanc dans un premier temps, et, immédiatement après, l’envie et la curiosité d’aller la redécouvrir. Pouvoir porter un regard neuf sur ce que l’on connaît déjà n’est en effet pas si courant dans l’échéance courte d’une vie, même si les gens des villes, en général, sont diaboliquement efficaces et rapides dans leur grignotage de la campagne voire du désert…

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Comme je m’approche d’une certaine fin – la semaine prochaine, je ne sais plus quel jour exactement, cela fera trois ans que j’ai initié ces duos quotidiens – je me sens d’humeur à passer un gros coup de balai pré-printanier dans la fourmilière !

Par chance, cet été, j’ai pris des fourmis en gros plan… La vie de ces petits insectes est incroyable à observer. Une activité idéale de vacances au soleil… Mais je ne dois pas me perdre en route, car elle va être longue. Donc, le coup de balai pré-printanier…

Les parisiens en conviendront, nous sommes quand même loin des bourgeons… Le coup de balai vraiment très pré-printanier, hivernal donc, dans le dossier hebdomadaire en cours… Vous le savez, ou pas (je l’avais expliqué dans un vieux duo tout ridé aujourd’hui pour justifier l’opération que je suis en train de dérouler sous vos yeux), j’y stocke « quelques » photos susceptibles, pour une raison ou pour une autre, de se retrouver sur ce site. Il contient actuellement 82 photos et, comme chacun sait, il n’y a que 7 jours dans une semaine. Faites le calcul, ça fait 82/7=11,7 semaines. Ce qui nous amène bien plus loin que la semaine prochaine, date anniversaire. Il fallait donc réagir et vite. J’en conviens, en général, le nettoyage par le vide, on s’y jette avec une indicible satisfaction lorsque l’on a achevé un gros projet, une mission importante, mais pas avant. Ce serait prématuré, presque contre-productif : comment, en effet, se concentrer jusqu’au bout si une partie de soi est déjà en train de faire le tri ? Voilà que l’on déchiquette les papiers, les brouillons, les versions intermédiaires entassés dans les chemises depuis des semaines, des mois pour les jeter méchamment (oui méchamment même s’ils ne sont pas responsables) dans la poubelle verte : on recycle quand même ; que notre bureau change de visage (ce qui permet souvent de retrouver un papier hy-per important que l’on croyait perdu à jamais : il était juste en train d’étouffer entre deux piles de bazar) et que l’on se sent, à l’issue, presque libéré. Presque. Dans ces moments-là, on est même heureux de faire le ménage. C’est dire ! Donc, voilà…

Ah, je me sens mieux…

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Au début, je n’y ai pas cru… C’est un peu comme lorsque vous regardez dans une direction mais que vous percevez malgré tout un mouvement dans votre champ visuel élargi. Ou alors une partie d’1, 2, 3 soleil ! Rien ne bouge, ou presque, lorsque vous vous retournez après avoir claironné la ritournelle, et pourtant, quand vous réitérez la chose peu après, deux ou trois manchots se sont rapprochés de vous. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’ils vous donnent une bonne tape dans le dos en jabotant bruyamment ! La première fois que j’ai posé mon regard sur cette plate-forme, attirée par ses quatre immenses poteaux verticaux, elle était à l’horizon. Une erreur d’interprétation a suivi : j’ai pensé à une plate-forme pétrolière et me suis étonnée d’en voir une à cet endroit, dans cette Mer du Nord et si près de la côte surtout. Mais pourquoi pas…

Après quelques minutes à contempler ce dernier terrain vague, j’ai à nouveau regardé dans sa direction. Ce qui m’a laissée un brin dubitative car la plate-forme n’était manifestement plus à l’endroit où mon souvenir l’avait fixée. Sans pour autant être réellement ailleurs… Elle était juste légèrement plus grosse, le symptôme d’un objet se rapprochant dans le même axe. J’ai rapidement conclu à une illusion d’optique, ayant spontanément décrété qu’une plate-forme pétrolière ne bougeait pas. Tous ces câbles que l’on imagine sous la surface de l’eau, plantés dans la terre nourricière, forcément, ça ne se déconnecte pas comme ça… Mes yeux s’en sont donc retournés à leur vague terrain se dotant de belles couleurs vespérales. Jusqu’à ce que je ne puisse plus me mentir à moi-même : la barge avançait vraiment. Elle rentrait même au port, empruntant sagement le chenal comme un banal bateau après une journée de pêche…

Bien longtemps après (ce soir en fait), mon petit doigt m’a appris qu’il ne s’agissait pas de puiser un quelconque or noir avec ce vaisseau vert et blanc, mais d’installer un parc éolien offshore à quelques encablures des côtes. Neptune, c’est son petit nom, est ce que l’on appelle, dans le milieu (pas le mien), un navire jack-up DP2, DP pour Dynamic Position (ça, cela signifie qu’il bouge !). Mes poteaux, dans ce même jargon, sont des « pieux », et figurez-vous que la plate-forme peut coulisser le long de leurs 90 mètres de hauteur. Pourquoi faire, cela reste à creuser… Je sais, je sais, vous êtes épatés par tant de découvertes en une fois ! Personnellement, je ne pensais pas conclure ce duo ainsi, mais les idées empruntent parfois des chemins inattendus. Evidemment, comme vous, j’aurai tout oublié demain au réveil. C’est le risque avec les informations trop déconnectées de notre quotidien…

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